Guilia Sarkozy : une fillette de 13 ans se fait lyncher sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux devraient être interdits, par les parents et par la loi, aux enfants de cet âge.
Dans notre pays supposé civilisé, censé avoir fait du harcèlement des écoliers une cause prioritaire, une fillette (célèbre) se fait lyncher dans l'indifférence générale. Il faut cesser de relayer la vidéo de Giulia Sarkozy. Répondant à un internaute qui lui demande, sur TikTok, « Toujours en prison, ton père ? », elle prend, enflammée et maladroite, la défense de son papa comme le ferait toute petite fille de 13 ans. Elle s'attire aussitôt un tombereau d’injures, de quolibets, de propos orduriers. Aucun enfant de cet âge, même apparemment « culotté » et plein d'aplomb, n’est évidemment en mesure d’encaisser psychologiquement un choc si violent.
L'anti-Mazarine Pingeot
Comment ne pas s’interroger sur ces adultes anonymes qui lui tombent dessus, bien planqués derrière leurs pseudos, ces médias qui relaient complaisamment la vidéo et ces parents qui laissent à leur fille la bride sur le cou ?
Carla Bruni confiait, le 26 février dernier, dans Paris Match, ne pas du tout être « inquiète pour ses enfants » (elle a aussi un fils de 23 ans, Aurélien, de Raphaël Enthoven).
Elle explique : « Je les protège, je les adore et c’est tout. » Elle « leur enseigne peu de choses. » En effet, ses « enfants [lui] apprennent beaucoup, eux, car ils sont infiniment plus cultivés [qu’elle] ». Et de conclure par cette réflexion baroque : « Ils ont un accès infini à l’encyclopédie grâce à Internet qui leur permet de se renseigner sur tout. » Si un accès Internet suffisait à rendre universitaire, cela se saurait. Internet, dans la prime adolescence, est au contraire un outil de déculturation massif - notamment TikTok, dont sa fille semble si friande depuis quelques mois -, tant par le temps qu’il fait perdre que par les contenus ineptes que proposent, ou qu’imposent, ses algorithmes. Une autre fille d’ancien Président, Mazarine Pingeot, est normalienne et docteur en philosophie. Son enfance à elle a été soigneusement préservée, gardée dans le secret, à l’abri des paparazzis, en un temps où les réseaux sociaux étaient, en sus, inexistants. Ceci explique sans doute cela.
Pauvre petite fille riche
Pauvre petite fille riche, comme dit la chanson. Bourdieu a réussi son coup. Les héritiers d’hier sont devenus les déshérités d’aujourd’hui. Plus exposés parce qu’enfants de célébrités, ils ne sont pas pour autant protégés. L’interdit d’interdire a colonisé tous les cerveaux parentaux, de haut en bas de la société. Tenir son enfant de 13 ans à l’écart de la fange de la Toile, ne pas lui donner de téléphone connecté, point d’entrée du harcèlement, de la pornographie, etc., semble insurmontable.
Nous autres Français jugeons impossible de brider nos enfants dans ce domaine. Nous avons conscience que les réseaux sociaux peuvent leur nuire de mille façons mais pensons devoir nous y résigner. Donner un téléphone sans connexion Internet - qui rend au téléphone sa vocation première, celle de téléphoner - plutôt qu’un smartphone à nos collégiens ? Et pourquoi pas, non plus, les habiller en culotte courte ou en jupe plissée avec des socquettes ? Vous ne voudriez pas les faire vivre comme dans les années 50 ? Seuls les Australiens, qui empêchent d’ouvrir un compte sur les réseaux sociaux avant l’âge de 16 ans, et les Chinois semblent avoir compris que la maîtrise du progrès s’apparente à celle d’un animal fougueux, lancé à pleine vitesse : pour le mettre à son service, il faut savoir le freiner et l’encadrer. Dire que la Chine, qui a inventé TikTok, en restreint l’usage à ses enfants quand nous autres sommes assez toc toc pour laisser nos enfants l’adopter sans restriction ! En 2019, un sondage commandé par l’entreprise Lego à Harris Poll a révélé que plus de la moitié des enfants chinois voulaient devenir astronautes, quand un tiers des jeunes Occidentaux se voyaient… youtubeur. Pas certain que les résultats s’inversent, dans un proche avenir.
Oui, dans notre pays civilisé, nous devrions convenir de laisser les enfants, quels qu’ils soient, vivre comme des enfants. Cela devrait entrer dans la déontologie de la presse, dans le cerveau des internautes et celui des parents.
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste
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56 commentaires
Absolument du même avis que vous chère Gabrielle.
Gisèle Marçu
La gauche et leur difficulté à se retenir face à un enfant. Immondes jusqu’au bout.
En 1950 ,la jeunesse était saine et ne se droguait pas !
Elle n’était pas non plus hypnotisée par les réseaux sociaux mais préférait la richesse de la littérature française aux jeux et aux conversations débiles qui pullulent sur ces mêmes réseaux!
Je ne suis pas certaine que la jeunesse des années ’50 préférait unanimement la littérature française, mais en tout cas, avec l’Éducation nationale, ils apprenaient à lire et écrire correctement. Ils respectaient leurs aînés, etc. Une rédaction de Certificat d’Études pourrait rendre jaloux bien des élèves de terminale.
En ce temps-là, pas de cours d’éducation sexuelle mais des leçons de morale.
Et côté tenue vestimentaire, c’était autre chose.
Une enfant qui défend son papa, rien de plus normal et de plus estimable. A son age, elle a simplement sous-estimé la puissance nocive des réseaux sociaux où cachés dans leur anonymat des individus sans courage ni fierté se lâchent impunément.
Il est certain que l’alliance des smartphones, un instrument technique , avec Bourdieu, Foucault et autres penseurs sociologues vénérés, ne peut donner que les dérives mises en évidence par notre commentatrice inspirée..
« Mazarine Pingeot, est normalienne et docteur en philosophie » Ah bon ? Parce qu’à l’entendre ( surtout face à Zemmour) ça ne transperce pas ! Il est vrai que les diplômes aujourd’hui, du lycée à l’université …
J’adhère tout à fait à vos propos ! Très imbue d’elle-même , très suffisante, je ne l’ai jamais supporté, cette dame qui s’est cru autorisé d’interdire la dédicace de Zemmour pour son dernier livre dans une librairie il me semble
« Le diplôme est l’ennemi mortel de la culture ! » Paul Valéry lors de sa conférence intitulée « Le bilan de l’intelligence » – 1935. Comme quoi, quand on regarde vers le Château, rien n’a vraiment changé !
Comme l’ont fait les parents de Carla et de sa soeur, il eût été préférable de scolariser ses enfants à l’étranger ou encore dans une école privée où se retrouvent ceux des célébrités. Il en existe en Suisse et dans Paris.
Je ne vois pas vraiment le problème. Une simple rupture d’accès temporaire aux réseaux suffit. C’est en plus une leçon salutaire…
Pauvre petite elle a dit ou fait quelque chose de mal ?
En fait, on critique son père à travers elle.
Il ne faut pas la comparer avec la fille de Mitterrand qui, elle avec sa mère vivait aux frais du contribuable.
Bon, ce n’était pas la faute de Mazarine.
Mais son vieux renard de père a quand même fait fort.
Et comme remerciement, la dame est assez pimbêche.
Arrêtez la culture de l’excuse !
Tout à fait d’accord pour interdire les réseaux sociaux aux jeunes et les téléphones dans les collèges lycées en espérant que les parents soient conscients de ne leur mettre dayles mains et ce pas avant le lycée des téléphones réduits à leur première fonctionnalité qui est de téléphoner. Il serait bon aussi d’interdire les pseudos sur internet que le message engage son auteur, là est le courage, là chacun écrirait après avoir « tourné sa langue 7 fois dans sa bouche »
Que fait une petite fille de 13 ans sur les réseaux sociaux ?
Chercher le bâton pour se faire battre ? C’est réussi hélas !
Le résultat d’un papa « bling-bling », rappelez-vous: « si à 50ans tu n’as pas de rolex tu as raté ta vie » ! Quel beau principe d’éducation d’un nouveau riche ! A 75 ans je n’ai qu’une « swatch » à trois francs six sous et je suis parfaitement heureux .
Vous confondez, c’est Séguélat qui a sorti cette ânerie.
Au bénéfice de qui ?
Non seulement ce n’est pas Sarkozy qui a dit cette phrase mais Jacques Séguéla, mais il n’y a absolument aucun rapport entre vous, votre
« Swatch » et cette enfant harcelée sur les réseaux sociaux comme des milliers d’autres et que visiblement personne n’a mis en garde sur les dangers de s’y exposer.
C’est donc bien l’échec de l’éducation (ou son abscence) parentale
Ne pas oublier que la Pingeot a été « préservée » avec notre argent, et son éducation faite sur le dos du contribuable.
C’était une enfant. Elle n’est pas responsable de ce qu’ a coûté son éducation.
Lisez ses livres, vous verrez que ça n’a pas été forcément facile pour elle quand elle était enfant puis adolescente
Bien dit, restaurer la vérité de cette dame qui nous a coûté un certain pognon
A défaut de supprimer les réseaux sociaux, il faudrait commencer par interdire les pseudos.
Oui.
Peut-être parce que ses parents, qui ne sont pas n’importe qui, auraient été mieux été inspirés en s’occupant un peu plus de l’éducation de leur fille que de leur propre image, non ? Par exemple, au regard de sa vulnérabilité lié à sa généalogie, en restreignant drastiquement son accès aux réseaux sociaux et en lui interdisant de proférer de ramener sa fraise sur des problématiques qui la dépassent de très loin, mais à son jeune âge, rien de plus normal. Conseil que sont père aurait d’ailleurs également pu donner, pour nous éviter de devoir subir ses divagations, au demi-frère de Giulia.