Guillaume Bigot : de chroniqueur CNews à député RN ?

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C’est un visage que les fidèles de CNews connaissent bien. Depuis 2020, Guillaume Bigot apparaît régulièrement à l’antenne de la chaîne info du groupe Canal+. Il a participé, à de nombreuses reprises, à la matinale, avant de décrocher sa propre émission, Infos du monde, dans laquelle, avec le philosophe Jean-Loup Bonnamy, il analysait l’actualité internationale. Mais c’est surtout en tant que chroniqueur à Face à l’info, le rendez-vous quotidien animé par Christine Kelly, que l’essayiste parisien a gagné la sympathie des téléspectateurs. Il y livrait régulièrement des analyses percutantes, réservant ses attaques les plus dures aux instances européennes et aux technocrates bruxellois. Le 11 mai dernier, BV le recevait sur son plateau à l'occasion de la sortie de son livre On marche sur la tête.

Depuis quelques jours, cependant, c’est Gabrielle Cluzel qui siège à la table des « mousquetaires » de la reine Christine, en remplacement de Guillaume Bigot. Ce dernier a, en effet, choisi de se lancer dans une autre aventure : la politique. Après divers engagements auprès de Charles Pasqua ou Jean-Pierre Chevènement, le quinquagénaire a accepté l’investiture du Rassemblement national aux prochaines élections européennes. Un nouveau défi pour celui qui se retrouve ainsi candidat dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort.

Haro sur le Bigot

Depuis l’annonce de cette investiture, la presse n’a qu’un seul mot à la bouche : « parachutage ». « Ses liens avec le Territoire de Belfort semblent en effet ténus, voire inexistants », pointe France 3. « Guillaume Bigot est né à Paris. Il a fait ses études à Paris. Tout comme sa carrière professionnelle. Pourtant, cet habitué du plateau de CNews est annoncé à plus de 400 kilomètres de la capitale », raille également Le Huffington Post, dans un article très à charge. Selon le site de gauche, les torts de l’ex-éditorialiste ne se limiteraient pas à son manque d’ancrage dans sa circonscription : Guillaume Bigot aurait aussi eu des « propos sexistes » à l’égard de Sandrine Rousseau, il aurait proféré des « approximations » durant la crise sanitaire et - comble de l’horreur - contribuerait à la « revue europhobe » de Michel Onfray Front populaire. Bref, une vulgaire « candidature CNews » contre laquelle tout bon progressiste devrait appeler à faire barrage.

Il est, d’ailleurs, intéressant d’observer que ces mêmes médias n’ont pas jugé utile de dénoncer le « parachutage » du Versaillais Aymeric Caron dans la dix-huitième circonscription de Paris, ni celle de Raphaël Arnault, membre d’un groupuscule d’antifas ultra-violents, à Avignon. Ce monsieur est, par ailleurs, fiché S, mais seuls des médias de droite semblent s’en émouvoir. Qu’aurait-on dit si le RN avait investi pareil énergumène !

Une dynamique occultée par la gauche

N’en déplaise aux commentateurs idéologisés à l’extrême, l’investiture de Guillaume Bigot représente bien plus qu’un banal « parachutage ». Elle illustre l’attractivité nouvelle d’un parti définitivement dédiabolisé. Après les arrivées fracassantes de Matthieu Valet, Malika Sorel et Fabrice Leggeri en amont des européennes, le RN peut désormais compter sur l’appui de nouvelles recrues en vue des législatives : l’ancien magistrat spécialiste de la fraude sociale Charles Prats, investi dans la sixième circonscription de Haute-Savoie ; l'ex-LR Jacques François, investi dans la quatrième circonscription d’Ille-et-Vilaine ; Sébastien Soulé, policier à Marseille pendant 25 ans et figure ayant inspiré le film BAC Nord, investi dans la première circonscription du Var ; l’excellent Pierre Gentillet, avocat et cofondateur du syndicat « la Cocarde étudiante », investi dans la troisième circonscription du Cher. De beaux ralliements pour le RN, auxquels s’ajoute désormais celui de Guillaume Bigot.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Territoire de Belfort ? Oùù est le problème ? Faut-il rappeler aux incultes de gauche que les législatives sont des élections à caractère national et non local. Un député est un représentant national !
    Et je rappelle , toujours à ces incultures, que samedi à Paris les ex-députés du front anti-sémites étaient dans l’illégalité la plus totale en arborant leur écharpe car depuis la dissolution parue au J.O, ils tombent sous le coup du « port illégal d’insigne officielle »

  2. J’appréciais énormément la verve et les analyses de M. Bigot . Je lui souhaite de réussir dans sa nouvelle carrière . Il le mérite bien .

  3. Autant Pierre Gentillet on pouvait observer qu’il fourmillait et qu’il était déjà engagé en tant que chroniqueur, et qu’il a une fibre de relationnel par son métier d’avocat. Autant Guillaume Bigot, que j’apprécie, me semble être un engagement davantage lunaire. C’est pour moi un intellectuel et je pense qu’un rôle de conseiller ministériel aurait été mieux adapté pour lui qu’aller à la rencontre des français d’accords et pas d’accords en circonscription. Mais je peux me tromper.

  4. Et pendant ce temps, François Hollande vient grossir au sens propre comme figuré, les rangs de la coalition gauchiste. Il aime les câlins notre ancien président, surtout les petits poutous.

  5. Avec lui et Charles Prats investit par LR de Ciotti, le camp des patriotes enrôle deux recrues de haute qualité. C’est de très bonne augure pour le futur, puisque l’on peut imaginer que parmi les hauts fonctionnaires en fonction ou en devenir, bon nombre se rallieront à cet élan national sans précédent depuis au moins 50 ans. Même s’il faut raison garder, je retrouve l’espoir d’une France rendue à ceux qui l’aiment.

  6. Très bonne nouvelle pour le RN et les électeurs. Mais Mr Bigot, vous aller me manquer grave le soir chez Christine !!

  7. excellent Bigot, quand aux parachutages les gauchos ne s’en sont jamais privé, quand au clientélisme des élus gauchos chez eux c’est une religion, les donneurs de leçon on s’en fout, ce qu’on veut maintenant c’est des actes, et monsieur Bigot n’est pas manchot, s’il est élu il saura passer à l’action.

  8. J’appréciais beaucoup les chroniques et les analyses de Guillaume Bigot, ainsi que sa pondération. Son choix me surprend un peu et je regretterai ses interventions de qualité sur le plateau de « Face à l’info ». Bonne continuation M. Bigot, si tous les partis pouvaient présenter des candidats de votre qualité, les Français retrouveraient peut-être le chemin de l’isoloir …

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