Guillaume Peltier : ce transfuge aux partis reste fidèle à ses idées
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Le ralliement de Guillaume Peltier à Éric Zemmour permet à chacun d’ouvrir les yeux sur les contradictions mortelles de la politique française. Nos institutions actuelles, celles de la Ve République, ont été voulues par un homme, Charles de Gaulle, qui avait horreur des partis. Il considérait ce système comme une de ces féodalités qui empêchent l’État de remplir sa mission au service du pays et sous le contrôle le plus direct possible du peuple souverain. Le long et désastreux passage de Mitterrand à l’Élysée, l’invasion des sphères de pouvoir par les tristes produits de 1968, la vacuité et la lâcheté de la plupart des dirigeants que l’on situe à droite ont dévasté l’édifice pour n’en laisser que des ruines.
Les ambitieux frénétiques peuplent au contraire les partis politiques qui sont, pour eux, les instruments nécessaires de leur réussite. Les plus voraces les créent, comme Mitterrand, comme Chirac, comme Bayrou, avec plus ou moins de bonheur. Derrière ceux qui parviennent au pouvoir suprême, il y a la bousculade de ceux qui vont à la curée des privilèges et des honneurs, et ceux qui veillent à prolonger leur vie d’élus. Et puis, il y a aussi ceux qui ont le malheur d’avoir des idées et des valeurs auxquelles ils tiennent. Entre les premiers, prêts à se rallier opportunément à toutes les circonvolutions du parti pour y demeurer à l’abri, et les autres, qui ont leur moment de « gaullisme », c’est-à-dire qui ressentent en eux l’exigence de dire « non », le choc est inévitable et se termine toujours par l’écrasement des seconds. C’est ce qui m’est arrivé lorsque j’ai vu poindre chez Sarkozy le goût de la mode idéologique, la soumission aux coteries prisées des médias, et que j’ai défendu davantage mes idées, celles qui m’avaient fait venir au RPR, plus que celles qui m’étaient imposées par son avatar en pleine décadence.
C’est l’une des raisons pour lesquelles le soutien de Guillaume Peltier à Éric Zemmour me semble sympathique et courageux. On le traite de transfuge avec plus de sévérité que pour Mme Pécresse ou pour M. Bertrand, qui avaient quitté le parti de Wauquiez, avant d’y revenir par intérêt, ou même que pour les traîtres qui, après avoir criblé Macron de critiques acerbes, se sont piteusement couchés à ses pieds pour obtenir un maroquin. Tous ces professionnels de la politique aspirent au pouvoir, obéissent aveuglement au parti ou changent de camp pour rejoindre leur vainqueur, sans le moindre respect d’eux-mêmes. Guillaume Peltier, c’est l’oxymore du transfuge fidèle, qui cherche désespérément un parti qui ne trahisse pas ses idées. Lui n’en a guère changé : patriote, souverainiste, libéral-conservateur, son passage d’un parti à l’autre ne l’a jamais éloigné de sa ligne de pensée, mais avec l’ambition légitime d’avoir un rôle suffisant pour la mettre en œuvre. Son mandat de député, sa responsabilité au sein de LR lui ont permis de se faire entendre et il prend le risque de tout perdre plutôt que d’y renoncer. Si le RPR était demeuré fidèle à lui-même, la guerre picrocholine des partis qui ont récupéré ses électeurs déçus n’aurait pas lieu. Mais tout se passe selon la prédiction de Rousseau : les partis défendent leur intérêt et non celui du pays. Moins leur unité se fait sur des idées, plus elle se fait sur la sauvegarde de leur existence et sur le succès aux élections et, paradoxalement, plus les sanctions à l’encontre de ceux qui s’écartent d’une ligne inexistante se font lourdes.
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre
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32 commentaires
Excellent article comme toujours très bonne analyse . Merci.
Je suis parfaitement d’accord avec votre analyse. LR n’a plus rien de ce que furent les valeurs du RPR. L’arrivée de Jacob n’a fait que précipiter la déliquescence de ce parti. Qu’attendent les Ciotti, Lisnard, Morano, Vauquiez, Aubert et tant d’autres élus de la vraie droite pour rallier Zemmour comme Guillaume Peltier a eu le courage de le faire au nom de ses convictions. LR volera de toutes façons en éclats si Pécresse, comme on peut le redouter, rejoint Macron.
Monsieur Peltier a bien du courage face à la meute de médiocres qui vont s’acharner sur lui comme ils le font sur Zemmour. Merci à C. Vaneste qui défend si bien les idées de tout un peuple qui refuse l’anesthesie collective que l’on veut lui imposer.
après avoir tourné à tous les vents, le Peltier essaie de se recaser….vainement, d’ailleurs, car son avenir politique s’arrêtera au 10 avril, il lui restera à retourner enseigner, là, il pourra servir à quelque chose.
S’extirper du marigot, continuer de croire en ses convictions et tenter par tous les moyens de les faire triompher, c’est faire preuve de courage et d’honnêteté. C’est autrement plus courageux et honnête que d’exprimer une « opinion » ne reposant sur rien.
Si vous êtes sûr que Zemmour ne passera pas, cela veut dire que Pelletier n’a que plus de courage, comme ceux qui voteront Hidalgo sachant qu’elle va faire <5%. Tout comme les suiveurs de NDA ou Philippot…Des hommes qui votent pour un leader, non pas pour une probabilité ! Réfléchissez svp et dites moi qui d'autre que EZ puisse sauver la France ?? Hidalgo Taubira ou peut être Cohn bendit avec Jack Lang comme Prime ??
Tout est dit Monsieur Vanneste! Sans colonne vertébrale les contorsions sont faciles et peu douloureuses, sachant que tous ces gens n’ont pas d’amour propre! C’est la cas de tous ces larbins de la politique, que j’appelle les politocards et qui ont pour nom ceux évoqués dans l’article. On peut donc gloser sur le ralliement de Guillaume Peltier, mais lui n’a pas changé d’idées, ce sont les partis qui en ont changé.
Comme tout cela est vrai et bien dit, comme toujours, Monsieur Vanneste.
Tout à fait d’accord avec cet excellent article …
Tout est dit!
Hélas quand le train roule à grande vitesse vers l’abîme, rien ne sert de changer de compartiment .
On peut changer de patron et ne pas quitter l’usine. C ´est le cas de GuIllaume Peltier fidèle a ses princiPes maIs que les opposants salissent à tous prix. Peltier est intelligent et fin politiQue c’ est une bonne recrue pour Zemmour et on lui souhaite pleine réussite.
Une fois pour toute il n’y a plus de parti Gaulliste.
Bonjour Monsieur Vanneste,
Vous oubliez Mr Giscard d’Estaing dans votre liste de gouvernants désastreux pour la France.
Je suis surpris qu’aujourd’hui, jamais personne n’évoque ce dont la presse de tous bords nous assénait à l’époque sur les actes de VGE lors de ses dernières années : il cherchait à « vider le programme commun de la gauche de sa substance ».
Peut être pourriez vous un jour, avec votre talent habituel, nous faire une petite piqure de rappel ?
Giscard d’Estaing a été un des meilleurs…. laissant les comptes à l’équilibre lorsqu’il a quitté l’Elysée. D’une intelligence exceptionnelle, et d’une grande élégance il a su représenter la France et l’honorer. Lorsqu’on voit ce qu’on a aujourd’hui…..on peut être nostalgique de Giscard d’Estaing.
« vider le programme commun de la gauche de sa substance ». En majorant à satiété toute la démagogie de gauche. L’important, c’était de passer pour un « progressiste ». Déjà!
C’est bien la première fois qu’on traite de « sympathique et courageux » un Guillaume Peltier qui après avoir mangé à tous les râteliers se retrouve recyclé chez Éric Zemmour faute d’avoir trouvé son foin ailleurs.
Vous trouvez sans doute en Macron un individu sympathique et courageux ? Quand à Pécresse, c’est qui celle-là ?
C’est vrai que rester honnête et tout faire pour, au milieu d’un marigot, ne peut qu’attirer les espèces prédatrices, sans foie ni loi, ne songeant qu’à dévorer les autres pour survivre. Les exemples ne manquent pas, en politique comme sur les réseaux «sociaux ».
On peut en dire autant de la girouette Bayrou, d’Edouard Philippe, rocardien puis villepiniste pour finir Macronien.
Vous parlez de « moment gaulliste », et d’attitude du même métal, je me souviens très bien d’un autre moment « gaulliste », ponctué par un « je vous ai compris ».
Attention aux références,souvent homme politique varie,bien fol qui s’y fie .
Je souhaite néanmoins bonne chance au Z.
Si Ciotti était plus fidèle à ses idées et à la France qu’à sa carrière au sein d’un parti de pantins il rejoindrait aussi Zemmour. Mais voila qu’il se soumet à Dame Pécresse qui quitta ce parti , pour y revenir chercher ce qu’elle n’a pas ! Et ce parti, pas rancunier, de lui donner le trône! le LR est devenu « Les Reniés »..J’ai été RPR dans e temps, puis RN avec l’avènement de Marine et maintenant Zemmour. En changeant je reste toujours fidèle ….à la France ! Comme Guillaume Pelletier le fait
Chercher le meilleur chemin pour faire vivre ses convictions intimes est une preuve d’honnêteté et de fidélité envers soi même mais également des autres.