Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, dézingue la politique vaccinale de l’Union européenne

guy verhofstadt

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le député européen libéral et ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt dézingue sans prendre de gants la politique vaccinale de la Commission européenne, qu'il qualifie de « fiasco ». « J'aime l'Union européenne, il n'y a pas de doute là-dessus. Je pense qu'en ces temps compliqués, l'intégration européenne est la seule façon d'avancer sur ce continent », précise d'entrée Verhofstadt. Il est vrai qu'on avait l'habitude de le voir, depuis vingt ans, sur les plateaux, dans le rôle de l'hagiographe de l'Union européenne, le remède à tous nos maux selon lui.

« Mais cela ne signifie pas que nous devons fermer les yeux quand quelque chose ne va pas. Au contraire, si vous croyez en l'Europe et que vous l'aimez, c'est votre devoir de faire entendre votre voix, surtout quand l'Europe est en dessous de son potentiel et ne répond pas à vos attentes. Or, c'est précisément ce qui se passe en ce moment avec la campagne de vaccination. »

Eh oui, l'Europe ne répond pas à nos attentes c'est le moins que l'on puisse dire. Et quand c'est un homme comme Verhofstadt qui le dit, tout porte à le croire, lui qui aura passé une grande partie de sa vie à tresser des couronnes à l'Union européenne.

Le taux de vaccination dans l'Union européenne ne dépasse pas 3 % de la population, quand il atteint 30 % en Grande-Bretagne, et bien mieux encore en Israël. Pire : le programme de vaccination semble quasi à l'arrêt dans de nombreux pays depuis plusieurs jours. Pourtant, 75 % des vaccins sont produits dans des pays appartenant à l'Union européenne… « L'Europe est le leader mondial de la production de vaccins », insiste Verhofstadt, pointant ainsi l'incurie de la Commission. L'écart qui sépare l'Union européenne de la Grande-Bretagne met le doigt là où ça fait mal : visiblement, l'Europe est loin d'être la panacée, et pour se faire vacciner massivement, mieux valait prendre le chemin de la sortie que de rester englué dans l'enfer bureaucratique bruxellois.

Car ce serait bien là que le bât blesse, suivant Verhofstadt : des contrats mal conçus, tatillons, imprécis, inefficaces. Le Royaume-Uni avait surpris tout le monde en entamant, quinze jours avant les pays de l'Union européenne, sa campagne de vaccination : ayant échappé au labyrinthe bureaucratique de Bruxelles, Londres a ainsi pris plusieurs longueurs d'avance, a pu s'approvisionner suivant ses besoins, tandis que l'Union européenne subit aujourd'hui de plein fouet la pénurie.

Une telle incurie est d'une gravité extrême, alors que l'Europe entière est suspendue à l'avancée de la campagne de vaccination pour retrouver une vie normale et relancer une économie à l'arrêt. On peur reprocher bien des choses aux Anglais, mais pas leur pragmatisme légendaire. Alors que bien des commentateurs avaient cru à un Brexit « épidermique » que les Britanniques allaient payer cher, voila qu'ils profitent déjà à plein de leur liberté retrouvée. Et c'est Verhofstadt qui le dit, salué par la presse outre-Manche quasi unanime…

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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