Harcèlement à l’hôpital : Martin Hirsch entre dans la ronde du Délathon
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Weinstein fut longtemps, aux États-Unis, un astre brillant et rémunérateur de la gauche bobo-puritaine, productrice de cette contre-culture où un homme n'ose plus se trouver seul avec une femme dans une cabine d'ascenseur. Mais de même que le judoka utilise l'élan de son adversaire, la bien-pensance et le féminisme militant profitent de la révélation des turpitudes du patron de Miramax pour mettre dans le même sac le plus possible d'autres membres de la gent masculine. Comme l'a finement baptisé Élisabeth Lévy, c'est maintenant le Délathon à tous les étages…
Biologiste de formation, Martin Hirsch semble surtout avoir orienté ses recherches scientiques vers les lambris dorés de la République, en cochant toutes les cases des politiquement, socialement et solidairement corrects, mi-abbé Pierre mi-mère Teresa. On le retrouve donc logiquement à la tête de l'AP-HP, d'où il ne serait pas question qu'il rate le train du Délathon. C'est ainsi que, répondant à un journaliste du Monde, il confesse "qu'il existe bien un “problème” de harcèlement sexuel à l’hôpital"… Peut-être, mais plus que dans les usines de salaisons ou au service des phares et balises ? Selon Hirsch, ce serait parce qu'"il y a ce stress de l’urgence et de la vie à sauver, il y a ces traditions de pouvoir et de domination, il y a le rapport au corps et à la science anatomique, il y a le travail de nuit, l’ambiance des gardes".
La confusion (volontaire ?) est évidente, parce qu'il n'y a rien de commun entre le grand patron qui fait comprendre à une stagiaire que, pour être validée, elle ferait mieux de passer à la casserole et des internes qui décompriment – entre eux et sans contrainte - du stress que vient de provoquer l'amputation d'un gamin… Les copines de salles de garde qui montaient dépoitraillées sur les tables pour danser la lambada ne le faisaient pas pistolet sur la tempe !
Bien sûr, comme on pouvait s'y attendre, le Conseil national de l'ordre se sent obligé de se joindre à la farandole purificatrice : "Une réflexion est en cours sur le harcèlement sexuel en milieu médical." Ben voyons ! Il y a deux ans, le même Conseil s'effarouchait officiellement de "découvrir" que des fresques pornographiques ornaient les murs de la salle de garde de Clermont-Ferrand. Comme toutes depuis Napoléon… Les tartuffes !
Mais le mouvement est lancé : depuis plusieurs années, les architectes des nouveaux hôpitaux ont pour instruction d'oublier les salles de garde sur leurs plans. Il n'y a plus que des "chambres" de garde, ce qui est très différent… Et Hirsch tombe servilement dans le panneau du journaleux qui demande : "Cela sera-t-il suffisant pour mettre fin à une vieille “culture carabine” à base de blagues grivoises ?" Réponse : "Nous aurons à trancher la question de savoir s’il faut ou non repeindre les salles de garde dont les fresques doivent être considérées comme un témoignage de pratiques révolues, pas comme une incitation à maintenir des traditions malsaines."
Nous y voilà : le mouvement légitime de protection des femmes est discrètement instrumentalisé en vue d'un autre but : faire table rase de nos coutumes carabines et de notre esprit gaulois, comme on le fait des autres traditions nationales, religieuses, historiques, etc. On commence par "balancer son porc" et on finira par mettre San Antonio et Michel Audiard à l'index…
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