Harcèlement de rue : le projet à côté de la plaque de Marlène Schiappa
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C’est dans l’entre-soi cotonneux d’une Web émission de L’Obs que Marlène Schiappa est venue parler de son projet de loi contre le harcèlement de rue. L’animateur à lui seul mérite le détour par le ton doucereux et un poil infantile avec lequel il s’adresse à son invitée. Sa crainte d’être poursuivi pour sexisme est palpable. Même s’il est tout acquis à la cause macronnienne qu’il adore et chérit de jour comme de nuit, un incident est vite arrivé, un faux pas, une réflexion malencontreuse, et paf ! c’est le drame, l’éviction, la répudiation, l’envoi en camp de redressement, l’exil à Cayenne…
Il avance donc sur des œufs et pose sa première question avec mille précautions : "La préconisation d’une amende de 90 euros pour tout propos, comportement ou pression à caractère sexiste ou sexuel, franchement, Marlène Schiappa, est-ce que c’est bien applicable ?" Un vrai provocateur ! Totalement inconscient des sanctions qu’il encourt, mais par chance, Marlène est de bonne humeur et répond sur le ton auguste de la semeuse de bonnes intentions : "Oui, moi, je pense que c’est tout à fait applicable." Ouf ! La possibilité qu’elle ne le soit pas est écartée. Et d’enchaîner : "D’abord, l’idée, c’est que cette amende, elle fera 200 euros, elle pourra être majorée à 750 euros… Si vous ne payez pas immédiatement, on vous envoie les relances chez vous…" Nous voilà donc dans "l’applicable" selon la vision du monde « Petite Maison dans la prairie » de Marlène Schiappa. Bras grands ouverts à des peuples de culture machiste, puis verbalisation de ces agresseurs sans papiers et envoi d’une amende à une adresse qu’ils n’ont pas. Applicable… En rêve. Dans les livres de la Bibliothèque rose. Sur le plateau de L’Obs, éventuellement.
Plus loin dans l’interview, la féministe de l’abstraction ne démord pas de l’aspect culpabilisant du personnage qui reçoit la contravention à son domicile devant femme et enfants. La honte du quartier, scène de ménage, menace de divorce… Oh, il ne recommencera plus ! Dans l’univers enchanté de Marlène Schiappa, le harceleur de rue est cadre moyen, employé lambda… Que ce profil ne soit pas le cœur de cible n’est pas le propos du projet. Nous sommes dans une image du calendrier des postes.
Des policiers vont être formés et "interviendront sur les points névralgiques qu’on connaît". Ah… enfin du concret. Où sont ces points à risque ? "Les sorties des gares, des RER, notamment…" Peut-être les sorties de salons de coiffure pour dames ? Les quartiers à forte population de migrants maintes fois dénoncés par les riveraines ne sont pas évoqués. Pour parvenir à un résultat optimum, l’engeance de l’égalité femmes-hommes établit un parallèle avec la sécurité routière petit à petit inculquée à la population. Nous ne sommes pas loin du radar. Le flash dans la nuit. « Vous faites du trois femmes à l’heure en harcèlement. Moins deux points sur votre permis de draguer en milieu urbain. »
Après ce déballage de mesures hors du temps, l’animateur entraîne Marlène vers d’autres aventures verbales… Un vrai cascadeur !
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