Haro sur l’immobilier : les taxes vont flamber

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M. Macron et ses sponsors n’aiment pas l’immobilier. Leur rêve ? Transformer la pierre en papier.

Notre Président a promis qu’il ne créerait pas d’impôt nouveau. Mais il n’a jamais promis qu’il n’augmenterait pas ceux qui existent. Comme il aime faire des cadeaux avec l’argent des autres (c’est plus commode), il a décrété la suppression de la taxe d’habitation. Soit, mais qui va payer ? L’État, a-t-il assuré. Pas si sûr. Si l’on en croit un récent rapport (1), il va manquer 24 milliards dans les caisses des collectivités locales. Quand on se targue de vouloir diminuer le déficit public, cela fait désordre.

Alors, quoi faire ? Et si les collectivités locales compensaient par le biais de la taxe foncière ? Cela est bien tentant. Les propriétaires de leur logement apprécieront, les sans-logis et mal logés aussi. Car, après ce matraquage, maintien de l’ISF immobilier (IFI), augmentation de la pression fiscale, qui veut encore investir dans la pierre ?

Il est, aussi, une particularité du système fiscal français : l’abandon d’une partie de son droit régalien au profit des collectivités locales (régions, départements et surtout communes).

On sait ce qu’il en est advenu des permis de construire : sous la pression de leurs administrés et aussi électeurs, les maires ont autorisé des constructions dans des zones inondables, sur des parties de littoral, dans des endroits susceptibles d’incendies, etc. Des morts s’en sont suivis.

La taxe foncière n’est pas en reste. Pour financer leurs crèches, leur quote-part sur les écoles, leurs aides sociales, leurs associations plus ou moins fumeuses et flatter leur électorat fait d’assistés, les communes dites populaires taxent à qui mieux mieux, et qui ? Les seuls solvables : les petits propriétaires, particuliers ou entreprises. Du coup, un trois-pièces est moins imposé à Neuilly qu’à Aubervilliers ! C’est aberrant et, surtout, contre-productif. Les familles les plus aisées et les plus contributives préfèrent aller dans des communes où le foncier est plus cher mais les taxes plus légères.

Cela est choquant, pour ne pas dire scandaleux. L’égalité devant l’impôt n’est plus respectée : les citoyens les plus modestes payant plus que les plus aisés !

Un seul taux national de la taxe foncière et autres taxes locales serait une mesure d’équité citoyenne et d’efficacité économique. Les communes les plus démunies, résultat de leur gestion électoraliste et populiste, seraient enfin obligées de vivre selon leurs moyens et de respecter la mixité sociale.

Chiche, M. Macron ? Ce serait un vrai changement et, en outre, un coup de poignard dans le dos de La France insoumise qui, justement, trouve son terreau dans ces communes dites populaires. Mais en aurez-vous le courage ?

(1) le rapport remis en mai dernier au Premier ministre par le sénateur du Val-d’Oise Alain Richard et l’ancien préfet Dominique Bur (in Challenges.fr du 15/9).

Bérenger de Montmuel
Bérenger de Montmuel
Philosophe et anthropologue

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