Harry Potter, vingt ans après
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En 2017, nous fêtons l’anniversaire d’un jeune homme au front marqué par une cicatrice en forme d’éclair. Harry Potter et son univers, les sorciers, les baguettes magiques, les hippogriffes, les elfes de maison, les mornilles, les chocogrenouilles et les sombrals sont entrés dans notre monde il y a tout juste vingt ans, le 26 juin 1997.
En 20 ans, J.K. Rowling a su conquérir le cœur de millions de Moldus, jeunes et moins jeunes, qui se sont arraché les sept tomes de Harry Potter, mais aussi les entrées aux séances de dédicace, le recueil des Contes de Beedle le Barde, sans compter les tours sur les attractions des différents parcs consacrés aux pensionnaires de Poudlard. La très inspirée madame Rowling a même propulsé ses héros à chapeau pointu sur les planches, puisque le dernier opus de la saga, Harry Potter et l’enfant maudit, un huitième volet qui suit les enfants de Harry et de ses amis, est une pièce de théâtre créée en juillet 2016 au Palace Theatre de Londres. Elle s’est évidemment jouée à guichets fermés pendant de longues semaines et la tournée internationale a été un succès.
Il convient de saluer au passage la traduction française de l’œuvre, qui a su rendre justice à l’inventivité de l’auteur ; la traduction des noms propres, ceux des personnages, des friandises, des pièces de monnaie, des animaux et des plantes fantastiques a été particulièrement réussie. Toute liste serait malheureusement trop longue ou trop incomplète.
Harry Potter a donc vingt ans. Pour un adolescent du début du XXIe siècle, cette saga est une véritable cosmogonie. En effet, on y entrevoit des sujets philosophiques comme la lutte entre les forces du bien et du mal, la mort, l’amour. Mais on est également face à une délicieuse peinture de sa propre vie quotidienne, parfois légèrement moqueuse. N’oublions pas que Harry, Hermione et Ron sont étudiants, internes à Poudlard. Ils ont donc tout naturellement des cours à suivre. Ils doivent rendre des devoirs écrits, éviter de tricher lors des évaluations… Ils passent même des examens, en cinquième et septième année, les BUSE et les ASPIC, que le lecteur français ne peut s’empêcher de comparer au brevet et au baccalauréat.
Mais ce n’est qu’en relisant Harry Potter quelques années plus tard, tout au moins en y repensant, que l’on saisit toute la malice de J.K. Rowling. Des scènes comme celle de la Plume à Papote apparaissent alors comme franchement comiques : Harry est entraîné dans un placard à balais (non pas à balais de Quidditch, mais un véritable réduit) par une journaliste avide de scoops, Rita Skeeter, qui lui pose des questions sur son rapport à ses parents et sa vie affective en laissant une plume magique prendre des notes toute seule. En jetant un coup d’œil au carnet, Harry s’aperçoit, paniqué, que tout ce qu’il raconte est déformé, amplifié, ridiculisé. Une bonne satire de la presse à scandale !
De peur de voir naître une nouvelle génération de fans de Harry Potter, ceux qui auront vu les films avant de lire les livres parce qu’ils ne liront plus du tout, souvenons-nous que Harry Potter, dans une langue ou dans une autre, est un peu plus qu’un vain divertissement, presque un classique.
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