HelloQuitteX : derrière le boycott de X, le silence des dirigeants du CNRS…

Hello Quitte X

« HelloQuitteX », un nom de plateforme encore inconnu du grand public mais qui fait déjà couleur beaucoup d’encre. Ce 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, les créateurs de cette plateforme, initiée par David Chavalarias, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), incitaient les utilisateurs de X (anciennement Twitter) à déserter la plateforme au prétexte que celle-ci serait devenu un lieu de « désinformation », « dangereux » pour la démocratie. Ils proposent donc à leurs adeptes un service afin de faire migrer leur compte X vers une plateforme concurrente (comme Blue Skye ou Mastodon) qui serait, selon eux, plus respectueuse des libertés. Mais lorsque l’on creuse un peu, dans la rubrique « mentions légales » du site internet de « HelloQuitteX », on découvre que ce projet, animé par une trentaine de personnes issues de différents collectifs, a notamment été « fondé par le CNRS ». Or, le CNRS est un organisme public de recherche scientifique, financé à hauteur de 2,8 milliards d’euros par des subventions publiques. Par ailleurs, ce 20 janvier, une soirée autour de ce projet était organisée dans les locaux de l’Institut des Systèmes Complexes de Paris Île-de-France, une entité du CNRS. Le site internet de cette entité en faisait d’ailleurs la promotion. Enfin, le logo du CNRS est utilisé sur un visuel de promotion de la soirée. Malgré tous ces éléments, le CNRS dément avoir « fondé » le projet « HelloQuitteX ». Contacté par BV afin de préciser ses liens exacts avec cette plateforme d’appel au boycott de X, le CNRS n’a pas répondu à nos sollicitations.

Quid des financements publics ?

En dépit du démenti du CNRS, beaucoup continuent de s’interroger. Ce 21 janvier, Eric Ciotti (UDR), invité de CNEWS, s’est ainsi inquiété de « la potentielle utilisation de l’argent public par des chercheurs du CNRS pour une pure manœuvre politique ». Le député du Rassemblement national, Matthias Renault, a par ailleurs écrit à Elisabeth Borne à ce propos. Le parlementaire s’interroge, lui aussi, quant à la potentielle « utilisation des fonds publics ». Sur ce sujet des financements publics, un certain flou demeure. David Chavalarias, initiateur du projet, explique ainsi sur X : « Il est évident que ce n'est pas la direction du CNRS qui s'engage et valide directement le démarrage de tous les projets de recherche. Ce sont les chercheurs qui en sont responsable dans la limite de leurs moyens, moyens auxquels le CNRS ne participe que pour partie ». Autrement dit, il est possible que le CNRS ait financé « en partie » le développement de la plateforme « HelloQuitteX ». Florence Bergeaud-Blackler, chargée de recherche au CNRS, contactée par BV, précise : « Le CNRS n’est qu’une administration, une entité qui gère des ressources humaines. Quand vous êtes chercheur et que vous avez un projet, vous devez chercher des moyens financiers ailleurs ». Interrogés à ce propos, ni le CNRS, ni le ministère de l’Enseignement supérieur, ni la plateforme n’ont souhaité nous répondre.

Orientation idéologique « évidente »

Si la question des financements reste un mystère, Florence Bergeaud-Blackler souligne un autre point : la présence du logo du CNRS sur le site de la plateforme et sur un visuel partagé par « HelloQuitteX » pour une soirée ainsi que la communication d’une antenne du CNRS sur cette soirée. « Pour utiliser le logo du CNRS, il faut une autorisation. J’ai moi-même organisé un colloque scientifique sur l’islamisme et j’ai utilisé, en toute bonne foi, le logo du CNRS. Je ne savais alors pas qu’une autorisation était nécessaire. J’ai été recadrée » nous raconte l’auteur de Le frérisme et ses réseaux, l’enquête (Odile Jacob). « Quand il s’agit de sanctionner une conférence sur l’islamisme, la direction du CNRS n’hésite pas. Mais cette fois-ci, ils ont l’air d’hésiter, ils laissent faire… » s'indigne-t-elle. Contactés pour savoir si la direction du CNRS et le ministère de tutelle cautionnaient l’usage du logo par la plateforme « HelloQuitteX », aucun n’a répondu à nos sollicitions. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche se contente de nous renvoyer vers le service presse du CNRS.

Pour Florence Bergeaud-Blackler, ce silence de la direction du CNRS est la preuve d’une « orientation idéologique » de certains chercheurs. Certes, certains « font très bien leur travail » note-t-elle, mais la direction crée, par ce silence, « un environnement favorable » à des dérives idéologiques. Elle en veut pour preuve les poursuites disciplinaires lancées à son encontre après qu’elle a « dénoncé [sur X] l’antisémitisme de certains de [s]es ex-collègues ». On se souvient également du refus de l’organisme d’enquêter sur l’islamo-gauchisme dans les universités au prétexte que ce terme ne serait pas une « réalité scientifique ». Plutôt que d’invectiver les chercheurs du CNRS, Florence Bergeaud-Blackler appelle à interpeller la direction de l’organisme et Elisabeth Borne.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Ça s’appelle purement et simplement du détournement de fonds publics. Toutes ces administrations publiques, parce qu’elles sont indépendantes, sont amenés à pouvoir détourner l’argent du contribuable en finançant des choses dont ce n’est pas la mission qui leur a été confié par le pouvoir de exécutif.

  2. Il suffirait de les payer que si ils trouvaient quelque chose d’exceptionnel !!! Il faut savoir ce que l’on cherche et mettre un délai à la recherche car on peut passer une vie à chercher et en profiter pour faire de la politique !!

  3. Bonjour,
    Je n’ai pas compris!
    Il est écrit:
    « Le CNRS est un organisme … financé à hauteur de 2,8 milliards d’euros par des subventions publiques. »
    Puis on apprends plus loin que d’après Mme Bergeaud-Blacker que:
     » Le CNRS n’est qu’une administration, une entité qui gère des ressources humaines. Quand vous êtes chercheur et que vous avez un projet, vous devez chercher des moyens financiers ailleurs »

    Bigre la Direction des Ressources Humaines doit être bigrement bien payé!

  4. Le CNRS est devenu une plateforme qui défend des idées d’extrême gauche ! Évidement les soi-disant « chercheurs » sont incapable d’inventer quoique ce soit car il n’ont plus d’idées novatrices ! Il conviendrait de supprimer les crédits qui leur sont attribués et ne les rémunérer qu’en fonction du résultat de leurs soi-disant recherches!!

  5. Dans ces dernières années, quels sont les exploits, les résultats du CNRS . La France est surpassée en matière d’IA….. Où sont nos chercheurs et leurs applications ? Le CNRS se contenterait de gérer les ressources humaines. Pour avoir côtoyé certains chercheurs en mathématiques, le temps qu’ils consacrent aux mathématiques est aléatoire. Et pour cause, ils travaillent les 3/4 de leur temps à leur domicile, depuis toujours. Un privilège ardemment défendu. Ces chercheurs des donneurs de leçons ? Laissez-moi rire.

  6. L’utilisation du logo, des locaux, de certains « chercheurs » du CNRS payés par le CNRS, donc par NOTRE argent, à des fin de propagande politique sans que les « autorités » ne s’emeuvent, montre bien que tout est noyauté en France par une extrême gauche minoritaire mais très agissante. L’Education Nationale et la Justice en particulier, les Médias, l’ARCOM… Et la majorité de la France qui est à droite ne dit rien, incapable de réagir, tétanisée par la peur d’être qualifié de faschos, de racistes Si la droite ne passe pas en 2027, la France est perdue. Dans 10 ans elle sera dirigée par des Melanchon (retour des goulag et des camps de concentration pour y enfermer les « déviants ») Delogu, Boyard ou Rousseau. Elle deviendra la Creuse ou la Lozère d’une Europe supra Nationale’ laquelle, rongée par l’islamistes, se laissera piller par les Américains, les Russes et les Chinois… Auxquels viendront se joindre des pays émergeant comme l’Inde… Avec le shah, l’Iran était rentre dans la modernité, les femmes etaient libres de s’habiller comme elles voulaient, d’aller à l’université ou de travailler. Regardez ce que le pays est devenu avec les mollah. Ah oui, c’est vrai, pour la gauche mondiale, le shah étais un tyran… la gauche préfère Mao, Staline ou Fidel Castro…

  7. Pour que ce type de site fonctionne il est necessaire d’avoir du réseau et des serveurs. Utilisent ils les serveurs du CNRS pour heberger le site ? Le loup dans la bergerie. Si tant est qu’ils travaillent sur des projets innovants.

  8. Eh oui, c’est le principe des dictatures, de museler toute éventuelle opposition, toute liberté d’expression.
    Que ces dictatures soient d’extrême gauche (fascisme, communisme…) ou d’extrême droite (élitisme des mondialistes privilégiés), elles se retrouvent évidemment dans leurs méthodes totalitaires.

  9. Au fait ils ont trouvé quoi ces chercheurs grassement payés par nos impôts ? RIEN
    On a pas besoin de chercheurs qui cherchent mais des chercheurs qui trouvent . Pour la suppression pure et simple de cet organisme inutile.

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