Herblay-sur-Seine : À la médiathèque, impossible cohabitation des générations… sans vigiles

© Paralacre-Wikimedia
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La société change, très peu d'enfants vouvoient encore leurs parents, attendent le dessert pour prendre la parole à table ou appellent leur instituteur « maître ». Avec le temps, les usages ont évolué. Peut-être trop…

Les habitants d’Herblay-sur-Seine en ont fait le constat. Au mois de septembre dernier, une ludo-médiathèque a été inaugurée dans la commune du Val-d’Oise. Dans ce « lieu ouvert à tous », comme l’indique Philippe Rouleau, maire (LR) de la ville, dans les colonnes de La Gazette Val-d'Oise, la cohabitation entre les différentes générations n’a pas été un franc succès. Sur Google, les avis des visiteurs en disent long : « Les ados vont et viennent bruyamment, comme dans une cour de récréation… C’est génial de les voir dans de tels lieux, mais respecter l’autre n’est pas une option… », « on se croirait sur une aire de jeux », « beaucoup trop bruyant »

Un manque de savoir-vivre criant

Certains jeunes ne semblaient pas avoir compris que dans un tel lieu, le silence était de mise. Des enfants couraient dans tous les sens, jouaient au ballon, criaient… Pour permettre à la ludo-médiathèque de retrouver le calme et pour répondre à la grogne des visiteurs adultes, le maire a pris la décision radicale de déployer une patrouille d’ASVP (agents de surveillance de la voie publique) au sein de l’établissement culturel. Ces employés de mairie en uniforme sont chargés de surveiller les individus turbulents, les jeunes pour qui le respect de l’autre est une notion vague, voire de faire leur éducation.

L’établissement culturel d’Herblay-sur-Seine est loin d’être un cas isolé. Partout en France, il est possible de constater que les bonnes manières sont de moins en moins partagées. Contacté par BV, un professeur de judo marseillais raconte : « Je fais autant de discipline que de judo. » Il remarque que les élèves sont de moins en moins respectueux des adultes, qu’ils répondent. À l’école, à la piscine, dans les transports en commun… partout, l’éducation fait de plus en plus défaut.

La faute à qui ? À une société en manque de repères à tous les échelons ? Aujourd’hui, peu de personnes incarnent l’autorité. Les éducateurs n’en sont plus, les politiques disent « ta gueule » sur les plateaux de télévision, la Justice est clémente… La notion d’exemplarité a disparu.

Les vigiles, les nouveaux éducateurs

Résultat : une partie de la population n’a plus de savoir-vivre. Il est désormais normal (pour certains) de jouer au ballon dans une médiathèque, de cracher par terre, de ne pas laisser sa place à une femme enceinte dans le métro, de s’opposer à son professeur ou d’insulter son voisin. Le respect des règles de vie en société n’est plus une chose naturelle. A contrario, les incivilités sont devenues monnaie courante. Au point qu’il faille des personnes capables de faire preuve d’autorité et de serrer la vis de ceux qui dérapent, partout et tout le temps, pour que les Français parviennent à vivre ensemble. Ce rôle d’éducateur autrefois endossé par les parents revient désormais aux agents de sécurité, aux vigiles et aux employés de mairie. Vive l’évolution !

Vos commentaires

37 commentaires

  1. ça explique peut-être aussi pourquoi les enfants sont exclus de certains espaces publics (voir plus haut). Dans les valeurs qui se perdent, il y a aussi l’éducation des enfants.

  2. Cela rejoint complètement votre article : « Enfants exclus de l’espace public : Libé prend – radicalement – la défense des petits ». J’avoue fuir maintenant les petits. je ne les supporte plus. Comme aurait dit mon père, depuis longtemps disparu, « je l’achèterai bien pour le battre ». Encore que je n’en suis pas là. Seulement à quitter le magasin si il y a un môme mal élevé.

  3. Ce qui reprend l’article précédent.
    Impossible que les vieux arrivent à supporter ces jeunes voyous et odieux.

  4. Je me souviens d’un homme qui m’a demandé pourquoi dire bonjour au revoir merci et être respectueux des gens que je paie et que j’employais directement ou non. Tout est là.

  5. Eh ben oui , ces parents-là sont les enfants des « soixantehuitards »…alors il est etonnant de s’etonner

    • Heu, j’avais 17 ans à l’époque. J’ignore si, de fait, je fais partie de vos 68ards! Mais je puis vous dire que mes amis et moi, n’avons jamais rien cédé à nos gamins qui étaient mieux élevés que ceux de maintenant. Tout doit dépendre de l’éducation familiale, certes, mais aussi de l’environnement où ils grandissent. C’est aussi pourquoi, déjà à l’époque, je les ai mis dans le privé (non pas à Stanislas ni à l’école alsacienne, nous n’en avions pas les moyens et habitons en province ;-) )

  6. Sans oublier l’  » éducation bienveillante », nouvelle lubie des parents bobos et de ceux qui n’ont pas la force d’inculquer le savoir vivre à leurs enfants : ne pas crier, ne pas dire non, laisser le choix, afin de ne pas les traumatiser à vie ! Quand je vois le résultat- tous les jours sur mon lieu de travail – je me dis que tout est à refaire…. S’ajoute à cela, et ça n’est pas mentionné dans l’article, le profil des turbulents. On en a tous une vague idée.

    • Si, moi ce qui m’étonne, c’est quand je passe près de la cour de récréation de notre petite école de campagne, et que les enfants qui m’aperçoivent me disent « bonjour »! D’où sortent-ils?

      • Idem pour moi ; village de 1600 habitants : quand je passe dans la rue devant la cour de l’école, lors de la récré , des petits de 4 à 7 ans, ils me disent tous  » bonjour Madame »…

  7. A Vichy la médiathèque sert de salle d’attente des parents à la sortie du collège. On se vautre et on consulte son portable avec commentaires bruyants. L’idée brillante pour attirer les enfant à lire, un espace jeu vidéo qui bien sûr est plein mais croyez vous qu’ils vont lire des livres; bien sur que non. quelle idée stupide de la direction ce celle ci.

  8. Mes trois enfants sont dans le privé, je ne suis pas riche mais il est clair que les valeurs de respect y sont plus présente.
    Je passe ma vie a essayer de leurs inculquer le respect, le travail et la simplicité.
    Je me sens bien seul dans ce monde, je ne suis pas sur de gagner ce combat là. Il est tellement plus facile de faire de la merde que de faire les choses biens, ça demande plus d’efforts.

    • Chez nous aussi, nous avons opté pour l’école privée pour nos enfants, bien qu’étant de modestes employés. Nous avons pour cela renoncé à des petits plaisirs éphémères comme le restaurant, le cinéma (ce qui ne nous manque pas du tout). Et nous avons toujours eu à coeur de faire notre métier de parents, qui consiste à EDUQUER nos petits. Aujourd’hui, nos quatre filles sont, à leur tour, mères de famille et nous remercient pour ces bases solides qu’à leur tour, elles inculquent à leurs propres enfants.

    • Si vous y « passez votre vie », c’est que ça ne vient pas naturellement ! : par l’exemple et le sentiment ancré depuis tout-petit d’appartenir à une « classe sociale » ( hélas, en voie d’extinction ! ) policée…

  9. Eh oui, le savoir-vivre a laissé la place au vivre-ensemble. Autrement dit, ce sont les plus gênés qui doivent partir. Si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes d’extrême droite.

  10. Stop il y a encore une catégorie de parents responsables et dont les enfants savent bien se tenir , on les retrouvent souvent dans le privé ou il n’y a aucun problème de discipline . Et si on veut être honnête on sait tous qui sont en grande majorité les coupables . Entre 5 et 10 ans on les retrouvent là et ensuite dans la rue à des heures tardives à saccager ou commettre d’autres incivilités .

    • Ils viennent ou descendent de parents dont les coutumes sont de vivre à l’extérieur, ce qui n’exclue pas les autres issus de génération de parents ou il est interdit d’interdire ! Tout comme le fait de sortir « habillé » vous fait ressembler à un « paquet cadeaux » être bien « élevé » devient anachronique. Quelle époque !!!

    • Malheureusement ce mode de vie déteint sur des « autochtones », bien contents de se laisser glisser sur cette pente trop facile.

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