Hier au nom de la pandémie, aujourd’hui de la guerre en Ukraine : comment nous avons été anesthésiés
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C’est un tweet qui fait réagir aujourd’hui. Voici ce qu’il dit :
Diesel à 1,40 € = gilets jaunes
Diesel à 2,10 € = Macron à 30 % ?
Diesel à 1,4€ = Gilets jaunes
Diesel à 2,1 € = Macron à 30 % ?!— Grégory Roose (@gregoryroose) March 9, 2022
On ajoutera qu’ils se peut fort bien que le diesel soit, la semaine prochaine, à 2,30 € et Macron à 38 %. Ad libitum…
Comme elle paraît loin, cette crise des gilets jaunes qui fit trembler le jeune pouvoir macronien.
C’était le 17 novembre 2018. Ce jour là, 287.000 personnes (chiffres du ministère de l’Intérieur) descendaient dans la rue, vêtues d’un gilet jaune, pour protester contre la hausse du prix du carburant. Très vite, le mouvement prend de l’ampleur, tout comme les revendications. C’est la France d’en bas, celle des oubliés de la mondialisation heureuse et de la start-up nation qui crie sa désespérance. Le gilet jaune est devenu un étendard sur lequel chacun inscrit ses doléances. De ronds-points en péages d’autoroute, les rangs grossissent des mécontents qui veulent se faire entendre d’un monde qui les ignore et souvent les méprise. De semaine en semaine, samedi après samedi, on voit renaître une fraternité perdue dans notre « nouveau monde », celui d’une modernité où les réseaux sociaux ont remplacé les bistrots et les amis virtuels la poignée de main des copains de comptoir.
Pourquoi le gilet jaune est-il devenu cet objet de ralliement ? Parce qu’il a une valeur de symbole : il est non seulement associé à la route mais aussi, déjà, aux dépenses jugées inutiles mais rendues obligatoires par l’État. Celui qui n’a pas son gilet jaune dans sa voiture est passible d’une amende forfaitaire de 135 €.
Comme l’analysait Benjamin Morel, docteur en science politique, lors du troisième anniversaire, en novembre 2021 : « C’était le mouvement des inaudibles. Un mouvement de contestation avant tout économique et social des classes populaires moyennes inférieures, bien avant d’être un mouvement portant sur la crise de la représentation. » De fait, « c’était l’émergence de la société civile non organisée, avec toute une partie de la population qui ne passait pas par les corps intermédiaires classiques comme les syndicats » (20 Minutes, 17/11/2021).
Puis le mouvement a été noyauté par l’extrême gauche et déconsidéré grâce aux saccages des Black Blocs ; et il faudra bien s’interroger un jour sur le degré de manipulation par l’État de « l’un des plus grands mouvements contestataires de la décennie 2010 ».
Sapé ainsi de l’intérieur, le mouvement des gilets jaunes a été tué par le Covid. La machine à fabriquer de la peur s’est mise en branle comme jamais, anesthésiant toute velléité de réaction. Les sociologues ont bien noté quelques tentatives de résurgence, les opposants au passe-sanitaire tentant d’agréger la contestation, notamment à l’occasion des Convois de la liberté, début février.
On s’est interrogé alors sur le retour des gilets jaunes, car ces gens qui prenaient la route de Bruxelles réclamaient non seulement de « récupérer leur liberté et leurs droits fondamentaux », mais commençaient aussi à réclamer plus de pouvoir d’achat et dénonçaient la hausse du prix des carburants et de l’énergie.
Et puis voilà que surgit opportunément la guerre en Ukraine. Alors qu’on nous lâchait un peu la bride sur le Covid – à un mois des élections, c’était prévisible –, il faut renfiler la muselière, cette fois au nom de la guerre du bien contre le mal. Pour sauver les Ukrainiens, nous devons accepter, avec le sourire, des sacrifices dont l’ampleur, la durée et l’issue sont inconnues de tous.
Tout comme « la guerre contre le Covid » a justifié la suspension de nos droits élémentaires, les sanctions contre Poutine vont justifier l’essence à prix d’or, le rationnement de l’énergie, l’inflation galopante et la réélection d’Emmanuel Macron par acclamation.
Hier au nom de la pandémie et de sa morale sanitaire, aujourd’hui de la guerre en Ukraine et de la lutte contre le mal, impossible de réagir.
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98 commentaires
La guerre en Ukraine ne date pas d’hier, sauf que ce sont les Ukrainiens qui la faisait dans le Donbass et Lougansk, avec des dizaines de milliers de morts surtout côté Russe, et depuis des années, sans avoir autant de photos et de médiatisation…
Face book et Instagram ne censurent pas les appels au meurtre de Poutine assument et revendiquent , ces 2 réseaux par leur complicité active amplifient incroyablement cette haine ..vous avez donc tous les psychopathes , les décérébrés, les déséquilibrés , les frustrés , le bas de plafond qui s’en donnent à cœur joie ..Alors ma question est simple : est-ce qu’on peut changer le nom de la cible à abattre ..? je ne pense à personne en particulier mais c’est pour mon information personnelle !
Et Macron qui poursuit inexorablement son entreprise de dissolution de la nation France dans l’improbable assemblage de l’UE mastritchienne avec la bénédiction de ceux qui ne sont rien, ne possèdent aucune histoire, et bien conditionnés depuis deux ans, applaudiront la réélection du « sauveur » d’ici un mois. Vive le printemps !
C’est tellement gros qu’on se demande pourquoi ce peuple français qui par le passé a montré tellement de courage et de lucidité , se laisse berner , tromper, roulé dans la farine ,cocufié ??? Quand on voit le courage des ukrainiens on a le droit de s’interroger sur cette France !
Vite le diésel à 3 euros et Macron sera réélu au 1er tour.
Ensuite il suffira d’enfumer les gogos niais au nom de la « dureté de la vie ma brav’ dame, vous comprenez on est en guerre contre la hausse des prix »…
Pour la première fois depuis très longtemps je n’irais pas voter, Macron propose la retraite à 65 ans je serais lui je la mettrai tout de suite à 67 ans, il va probablement être réélu dans un fauteuil à « l’Africaine » avec un score très important, après si le peuple l’adore grand bien lui fasse, j’en viendrai à souhaiter le chaos général pour qu’enfin certains finissent pas se réveiller.
Il faut aller voter, ne pas baisser les bras. Courage, vous n’êtes pas seul(e)! Nom d’une pipe!
Comme cela fait du bien de vous lire.je me sens moins seule.
Que de pessimisme mes amis ! Ne croyez-vous pas plutôt que Macron fait la démonstration de ce qu’il sait faire, et seulement cela : diviser, faire peur, et user de la violence en paroles et en actes. Bref la guerre l’arrange bien. Nous le savons depuis 5 ans. Croyez-vous que les Français en général sont aveugles et n’ont pas retenu la leçon ? Il n’y a que les sondeurs à la botte pour ne pas le constater. Que diriez-vous au soir du 1er tour d’un Macron à 9,50 % ?
Je suis effarée des raisonnements de la plupart des personnes avec lesquelles je discute. Ils vivent sur une autre planète. Celle des « Bisounours ». Leur retombée sur terre risque d’être douloureuse si macron passe.
Macron réélu du fait de…l’anesthésie (soyons gentils) d’une majorité d’inconscients, c’est plus que probable, hélas. Mais qu’il puisse continuer à gouverner, c’est une autre affaire! Sa suffisance lui fait méconnaître les réactions des français en colère une fois réveillés!
Cinq ans de plus? Peut-être pas…
Je ne me sens pas anesthésié, bien au contraire et je pense que nous sommes pas mal dans ce cas. La ficelle est trop grosse et je n’arrive pas à comprendre pourquoi les français ne s’en rendent pas compte.
D’un autre coté, nourris à la TV réalité, aux sitcoms US à deux sous, à BFM, à France Info et aux médias subventionnés pour nous servir une soupe formatée, le péquin moyen gobe tout sans réfléchir. Vu le niveau, ce n’est pas compliqué.
La guerre contre le Covid comme celle d’Ukraine, sur fond de propagande, sert aussi (surtout?) à camoufler le tsunami économique qui vient et qui était inévitable au v des évolutions monétaires depuis 1944 (Bretton Woods), la déconnexion du dollar et de l’or et surtout l’accumulation de fausse monnaie et de dettes depuis 2009.
» et il faudra bien s’interroger un jour sur le degré de manipulation par l’État de « l’un des plus grands mouvements contestataires de la décennie 2010 ».
S’interroger? C’est une plaisanterie. Les black blocs sont à l’évidence des nervis de l’état, et beaucoup d’entre eux ont leur carte de policier. Pourquoi ces pudeurs de donzelle face à ce qui crève les yeux (sans mauvis jeu de mot)?
Pour être anesthésié il faut accepter de l’être et même signer une décharge.
Il y a manifestement beaucoup de candidats à l’anesthésie.
Et puis après l’anesthésie il y a dans le meilleur des cas le réveil.
Gageons qu’il sera très douloureux pour les anesthésiés.
Pour ceux qui auront refusé le traitement sans douleur, il y a tellement longtemps qu’ils souffrent que le danger qui les guète pourrait être l’habitude. ,
« surgit opportunément la guerre en Ukraine »
Oh!
Les peuples commençant à voir que ce qui semblait être 1 maladie qui allait dépeupler la planète n’est qu’1 rhume, allant parfois jusqu’à 1 grosse grippe, tuant (hélas, on est OK) que les personnes fragiles et encore, pas toutes si elles sont soignées… Il fallait bien trouver 1″truc » qui fasse peur à ces gueux!
Vladimir n’étant pas rentré franchement dans ce jeu, il fallait l’exciter afin de lui mettre sur le dos 1 peur de plus
Vous êtes sans ignorer, au moins vous, que nous votons comme en 1848 où le Bonaparte fut plébiscité au 1er tour et il nous plairait que M. Macron passe aux prochains sondages au delà des 50%: du jamais vu pas même en 1965!
Dès lors ce besoin de savoir ce que serait un Macron v/s Dupont-Aignan (après abandon de MLP et d’EZ), ou un Macron v/s Mélanchon, serait sans intérêt!….essayons quand même messieurs les Sondeurs !!