[HISTOIRE] 27 janvier 1945 : Auschwitz libéré

auschwitz shoah

Le 27 janvier 1945 est une date d’importance, dans notre Histoire mondiale. En ce jour, il y a 80 ans, le symbole le plus horrifique de la mort industrialisée par le nazisme, le camp d’Auschwitz-Birkenau, cessait ses atrocités. Ce lieu, libéré par l’Armée rouge, avait ainsi, au nom d’une idéologie raciste et antisémite, permis l’assassinat planifié de plus d’un million de personnes, principalement des Juifs. Malheureusement pour les survivants, la libération du camp ne fut pas la fin de leur calvaire.

La réaction des nazis face à l'avancée soviétique

Dès l'été 1944, l'avancée rapide des troupes soviétiques de Staline en Europe de l'Est provoqua la panique, chez les nazis. Ces derniers, conscients de l’horreur de leurs crimes, ne voulaient pas que la vérité soit découverte par les Alliés. Ainsi, sur ordre du chef des SS Heinrich Himmler, dès août 1944, 65.000 prisonniers furent transférés vers le cœur du Reich. En parallèle, à la fin de l’année 1944, les Allemands sabotèrent méticuleusement leurs chambres à gaz et leurs fours crématoires, brûlèrent leurs archives et firent disparaître les témoins directs de l’extermination, comme ceux des Sonderkommando, ces prisonniers forcés d’assurer l’évacuation et l’incinération des corps.
En janvier 1945, alors que les forces soviétiques se trouvaient à moins de 70 kilomètres du camp, l’évacuation totale d’Auschwitz-Birkenau fut ordonnée. Les nazis, faute de trains, jetèrent sur les routes gelées les derniers prisonniers encore valides. Par des températures glaciales, affamés et épuisés, des milliers d'entre eux moururent pendant ces « marches de la mort », abattus par les gardes ou succombant au froid. Les 9.000 malheureux qui ne pouvaient pas marcher furent alors abandonnés dans le camp.

La découverte par l'Armée rouge

Le 27 janvier, les troupes soviétiques de la 60e armée du 1er front ukrainien atteignirent enfin la ville polonaise d’Oświęcim, dont les Allemands avaient germanisé le nom en Auschwitz. À leur arrivée, les soldats soviétiques découvrirent les derniers survivants, principalement des malades. Les soldats furent alors horrifiés par l'état squelettique des prisonniers, devenus de véritables morts-vivants.
En explorant l’entièreté du complexe, les soldats soviétiques tombèrent également sur les entrepôts nazis contenant des montagnes de biens volés : des milliers de paires de chaussures, de lunettes, de vêtements et même des cheveux humains. Ces découvertes, silencieuses et pourtant criantes de vérité, exposèrent au monde la réalité des crimes nazis.

Le bilan humain

Pendant toute la période du fonctionnement d’Auschwitz, entre 1940 et 1945, environ 1,3 million de personnes furent déportées vers le camp. Parmi elles, environ 1,1 million périrent, dont 960.000 Juifs, 74.000 Polonais, 21.000 Tsiganes, 15.000 Soviétiques et 15.000 personnes d’autres nationalités.
Pour les 7.000 personnes libérées, le retour à la vie fut un long et douloureux processus. Souffrant de malnutrition sévère, de maladies et de traumatismes profonds, beaucoup succombèrent dans les semaines suivant la Libération, malgré les efforts des médecins soviétiques. Ceux qui survécurent durent porter, pour toujours, dans leur âme le poids de l'ignominie qu’ils avaient vécue. Certains survivants décidèrent toutefois de jouer un rôle clé dans la transmission de la mémoire, comme Ginette Kolinka qui continue, malgré ses 99 ans, à témoigner inlassablement auprès des nouvelles générations afin que de telles atrocités ne puissent plus jamais se reproduire.
Depuis la Libération, Auschwitz est devenu un lieu de mémoire. En 1947, le site fut transformé en mémorial, accueillant des millions de visiteurs du monde entier venant se recueillir en ce lieu où l'horreur était devenue une industrie.

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Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

39 commentaires

  1. Quand je repense à l’Histoire, je ne peux m’empêcher de constater aujourd’hui comme les discours de haine et les privations de liberté du peuple augmente régulièrement, sans révolte populaire (même pas dans les urnes).
    Il y a un siècle, naissaient les 3 grandes dictatures d’extrême gauche (communisme, fascisme, nazisme). Aujourd’hui, l’une est bien vivace (le communisme), une autre se réveille (le fascisme, vous comprendrez surement à qui je pense, d’extrême gauche, violent, intolérant, mégalomane).
    Dieu nous préserve que cela ne fasse pas renaître le nazisme !

  2. Tout d’abord, merci de ne pas me censurer. Vous écrivez très justement que, le 27 janvier 1945, Auschwitz-Birkenau a été libéré par l’Armée rouge. En fait, il y avait deux fronts, est et ouest. Le premier camp libéré à l’est, donc par l’Armée rouge, est Majdanek, le 23 juillet 1944. Quant au premier camp camp libéré à l’ouest, donc par l’Armée américaine, c’est Ohrdruf, le 4 avril 1945. C’est Henri Borlant (5 juin 1927 – 3 décembre 2024), déporté à Ohrdruf, qui a prévenu l’armée américaine de l’existence de ce camp. C’est ainsi qu’Eisenhower, Patton et Bradley, le 12 avril 1945, en inspectant l’usine souterraine de Crawinkel, ont trouvé la pièce manquante du Projet Manhattan, à savoir le détonateur atomique, déjà expérimenté à Peenemunde et Ohrdruf. À trois semaines près, Hitler gagnait la guerre. Merci, Monsieur Borlant !

  3. Nombre de ces camps d’extermination se trouvaient sur le sol polonais et il est incompréhensible que les habitants vivant dans le proche environ n’aient eu la présence d’esprit de se soucier du sort de ces milliers de déplacés , pour moi çà reste une énigme . On peut saluer les rares chaines qui ont retracé cette funeste période et tout particulièrement M6 qui a proposé un excellent téléfilm « le tatoueur d’Auschwitz » (histoire réelle) , à présenter dans les collèges et lycées en lieu et place des initiations à la sexualité remixées à la « sauce woke ».

  4. Les premiers libérateurs du camp d’extermination d’Auchwitz ont été les Russes. C’est pour cette raison que lors du 70eme anniversaire de cette libération la Russie n’a pas été invitée par la Sainte grâce de Hollande le scooterise faisant ainsi un affront monumental à Wladimir Poutine. On n’a pas oublié.

  5. À l’occasion de cette commémoration, il serait bon d’embarquer, dans des « wagons à bestiaux », ces gauchistes qui accusent Israël de commettre un « génocide » à Gaza, pour les conduire jusqu’à Auschwitz ou Birkenau et leur montrer ca à quoi ils font référence, en toute ignorance. Surtout lorsqu’il s’agit d’accuser un peuple de tels méfaits alors même que nombre des siens ont subi les horreurs nazies. Honte à eux.

  6. Il semble que beaucoup de monde savait ce qui s’y passait et les alliés, au lieu de déverser des bombes sur les villes allemandes en tuant énormément de civils , auraient pu neutraliser depuis longtemps toutes les voies d’accès dans les camps et éviter cette horreur, Voulu ?

    • « Voulu ? » Quelle vision parano ! Les alliés pensaient, avec raison et une analyse froide de la situation, qu’il était malheureusement impossible de venir en aide aux déportés. La Pologne était trop éloignée compte tenu du rayon d’action des bombardiers de l’époque. De plus l’expérience avait montré que les Allemands savaient réparer les voies ferrées détruites de manière extrêmement rapide. Détruire l’industrie allemande, et par voie de conséquence les villes qui les accueillaient, était en revanche la priorité absolue pour gagner la guerre. Plus vite celle-ci serait gagnée et plus tôt le nazisme s’effondrerait.
      Vouloir juger les actions des alliés, à qui nous devons notre liberté, ce que la gauche a trop eu tendance à oublier dans les manuels scolaires, avec nos yeux de 2025 est inepte !
      Savez-vous que peu avant la guerre les britanniques avaient cassé le chiffre Allemand et savaient exactement ce que ces derniers allaient faire. Ainsi, Churchill savait que les Allemands allaient bombarder Coventry. Mais faire évacuer la population aurait indiqué aux nazis que leurs codes n’avaient plus de secrets pour les Britanniques et ils auraient alors changé ceux-ci. Autrement dit, les Anglais auraient été incapables à l’avenir d’anticiper les actions de leurs ennemis. Ce secret fut jugé tellement vital pour la sécurité nationale que Churchill pris la terrible décision de laisser les Allemands bombarder Coventry, leur laissant croire qu’il ne savait pas ce qui allait se passer. Voilà un homme d’Etat ! Un vrai ! Pas un M..ron.

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