Humani’Terre : sous couvert de bienfaisance, cette ONG aurait financé le Hamas

Mohatatou/Wikimedia Commons
Mohatatou/Wikimedia Commons

Le Hamas est une pieuvre dont les tentacules sont parvenus à tisser d’innombrables réseaux à travers le monde. Le Figaro révèle qu'un mois après les événements du 7 octobre, le parquet national antiterroriste ouvrait une enquête contre l’association Humani’Terre, basée à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Et pour cause : l’État français soupçonne l’organisation d’entretenir des liens financiers et moraux avec le Hamas et les Frères musulmans. Ainsi, l’enquête pour « financement du terrorisme », « association de malfaiteurs terroriste criminelle et blanchiment » en « bande organisée en relation avec une entreprise terroriste » a été confiée à la DGSI, à l’Office central de la grande délinquance financière et à la section antiterroriste de la brigade criminelle de la préfecture de Paris (qui joue les coordinateurs).

Si aucune garde à vue n’a été ordonnée à ce jour, plusieurs perquisitions ont permis la découverte de quelque 36 millions d’euros en liquide ou placés sur des comptes courants – amenant au gel de ces mêmes comptes, le 5 juin dernier, par le ministère de l’Économie « pour une durée de six mois ». En définitive, Humani’Terre ne serait pas vraiment la gentille petite association de bienfaisance qu’elle prétend être.

Héritière du CBSP interdit en Amérique du Nord

L’association humanitaire a bien des visages. Autrefois connue sous les noms de Soutien humani’terre, Comité de bienfaisance de secours aux Palestiniens ou Comité de bienfaisance pour la solidarité avec la Palestine (CBSP), ce n’est pas la première fois que l’association connaît des déboires judiciaires ou est soupçonnée de liens avec le terrorisme international. Désigné le 22 août 2003 – 13 ans après sa création à Nancy – comme entité terroriste finançant le Hamas sous couvert d’aide humanitaire et de liens avec l’Al-Aqsa Foundation (organisme dissous en 2002 et jugé terroriste par l’Union européenne et de nombreux pays occidentaux), le CBSP est interdit aux États-Unis et au Canada.

En France, ce n’est pas la première fois que les services enquêtent sur Humani’Terre (ex-CBSP). Déjà, au printemps 2003, le procureur de Paris ouvrait une enquête préliminaire sur ce dernier et ses mouvements de capitaux, vers le Moyen-Orient, particulièrement suspects. Mais, à l’époque, l’enquête n’avait pu conclure à un financement du terrorisme, faute de preuves suffisantes – alors même que l’association était inscrite sur la liste officielle des organisations terroristes par les États-Unis.

Des liens avec La France insoumise

Humani’Terre ne semble pas seulement liée au Hamas. Autour d'elle gravitent un certain nombre de personnages bien identifiés sur la scène politique française. C’est le cas de Thomas Portes, député La France insoumise de la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis et président de l’Observatoire national de l’extrême droite. L’élu a rencontré un dirigeant de l’association, Abu Amir Mutasen Eleiwa, au Caire, le 5 octobre dernier, peu de temps avant les assauts du Hamas – que ce dernier qualifie de « résistance palestinienne » – dans le cadre de la mission pour Gaza.

 

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Il faut arrêter de subventionner toutes ces ONG et toutes ces Associations, sans exception. En effet : soit elles sont utiles, et alors elles attirent certainement suffisamment d’adhérents pour les faire vivre. Soit elles sont parasites et alors elles doivent mourir faute d »adhérents.

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