[Humeur] Anne Hidalgo, la pasionaria des taxes

Pas une journée sans un reportage sur la revanche des petites villes au détriment des grandes mégalopoles où la qualité de vie serait dégradée malgré la création de pistes cyclables inclusives, d’ateliers citoyens solidaires et d’espaces partagés végétalisés. La première d’entre elle n’échappe pas à cette transhumance soft qui voit, selon l’INSEE, sa population diminuer de 10.000 habitants par an depuis 2013. Il se dit en off que certains obscurantistes n’apprécient plus la prolifération de surmulots, le développement des mobilités molles et autres collines du crack qui donnent à Paris son charme écolo-communo-socialiste si singulier.

Des esprits taquins pourraient y voir une responsabilité du premier édile, responsabilité inversement proportionnelle au score microscopique réalisé par sa candidature à la dernière élection présidentielle. Faut-il, au risque de choquer, rappeler qu’Anne Hidalgo (puisqu’il s’agit d’elle) saccage Paris depuis 2001, année de son intronisation en tant que première adjointe ? Deux décennies plus tard, avec à son crédit un Paris en chantier permanent dans un fantastique maelström de déchets où l’insécurité n’est pas qu’un sentiment, notre pasionaria du bien semble définitivement fâchée avec son plan comptable général.

Ainsi, la mairie de Paris croule sous 7,7 milliards d’euros de dettes pour un budget avoisinant les 10 milliards, bien que son inventivité en termes d’impôts, contributions et autres taxes relève d’un interminable inventaire à la Prévert fiscal ! Hausse de la taxe de séjour et des droits de mutation, surtaxe sur les résidences secondaires, augmentation de 180 % des tarifs de stationnement et, bien sûr, la mise en place du stationnement payant pour les affreux pollueurs à deux roues n’ont pas fini de combler ce tonneau des Danaïdes qu’est la gestion de la madone des prélèvements.

Dérèglement climatique, crise énergétique et inflation touchent toutes les villes. L’État refuse d’être à leurs côtés. Pour garder les services publics et accélérer la transformation écologique, nous n'avons d'autre choix que d’augmenter la taxe foncière.

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— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 7, 2022

Le hold-up légal continue puisqu’elle a annoncé, trémolos dans la voix, une hausse de la taxe foncière de… 50 % ! Elle s'est abstenue d'évoquer la revalorisation des valeurs locatives, base du calcul de cet impôt, selon Le Figaro, au regard de l’inflation et qui devrait saler davantage la note. Cet assommoir fiscal prend d’autant plus de relief que notre maire avait déclaré en toute bonne foi qu’elle n’augmenterait pas les impôts durant son mandat tout comme elle avait péroré qu’elle ne se présenterait pas à l’élection présidentielle, mais ça, c’est une autre histoire. Nos élu.e.s citoyen.n.e.s écoresponsables solidaires parisiens, bien que portés sur le bien-être animal, n’ont pas fini de tondre à blanc le mouton contribuable. Dans le monde réel, une aussi piètre équipe de gestionnaires aurait été envoyée devant un atelier participatif à vocation pénale ou, à tout le moins, mise sous tutelle de la cour régionale des comptes pour apprendre la sobriété financière.

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