Hystérisée par le conflit Israël/Hamas, la jeunesse de plus en plus politisée

@Kenny Eliason/unsplash
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La jeunesse serait-elle prise en otage ? Dans une tribune récente du Cercle Droit et Débat public publiée par nos confrères du Figaro, plusieurs auteurs s’inquiètent de la « politisation rampante de l’enseignement » et dénoncent une montée de l’antisémitisme dont la « cause principale [est due au] retour de la bête immonde [qu’]est l’islamo-gauchisme ». Plus que jamais présente au sein de la jeunesse – en particulier chez les 18/24 ans –, la question du conflit qui oppose Israël au Hamas occupe les lieux d’enseignement secondaires et supérieurs. Le 7 octobre est un véritable tournant. Interrogés par l’IFOP, 35 % des jeunes estiment qu’il est normal de s’en prendre à des personnes de confession juive en raison de leur soutien supposé ou avéré à la politique d’Israël.

47 % des 18-24 ans voteront pour le Nouveau Front populaire

Enseignant d’histoire-géographie dans un établissement REP (réseau d’éducation prioritaire) de l’Oise, Martin* témoigne, pour BV, des effets dévastateurs de cette hyperpolarisation sur ses élèves. Ce jeune fonctionnaire, qui souhaite garder l'anonymat, décrit des classes « parfois hystérisée » par le conflit au Moyen-Orient. « Les élèves reprennent des informations non vérifiées de TikTok, croyant à des fake news sans discernement. » Il constate une radicalisation des opinions qui dépasse le simple débat académique, souvent en faveur de discours anti-israéliens. « J’ai même le cas d’élèves qui sont allés jusqu’à arborer des symboles militants ou des keffiehs en classe sans comprendre la complexité de la situation », ajoute-t-il, visiblement préoccupé par l'ampleur du phénomène.

Les derniers sondages confirment cette tendance : 47 % des jeunes de 18 à 24 ans déclarent soutenir le Nouveau Front populaire, attirés par son discours critique des politiques occidentales vis-à-vis de la bande de Gaza. Cette influence des réseaux sociaux sur les jeunes esprits soulève des questions sur l'impartialité et la neutralité de l'enseignement public. Les jeunes, de plus en plus exposés aux discours simplistes et très partiaux, sont ainsi victimes des contenus dont ils s’abreuvent, renforçant une polarisation dangereuse pour la cohésion sociale.

Des cours qui deviennent de la « pure propagande » ?

Le ministère de l’Éducation nationale est critiqué pour son manque de réaction face à cette dérive. Les manuels scolaires, comme le souligne la tribune du Cercle Droit et Débat public, semblent favoriser une lecture biaisée des événements historiques et contemporains. Les auteurs dénoncent ainsi un sujet du bac d’histoire-géographie qui donnait « à certains élèves, par l’énoncé retenu, l’occasion de déverser leur haine d’Israël ». De son côté, notre enseignant déplore « des cours d’histoire-géographie, censés promouvoir une compréhension nuancée et factuelle du monde, qui deviennent, chez certains de [s]es collègues, de la pure propagande ». Cette situation, exacerbée par l'absence de réaction appropriée des autorités éducatives, menace de transformer l'école en un champ de bataille idéologique.

Pour cet enseignant de l’Oise, les conséquences sont claires : « Les élèves ne sont plus dans une logique d'apprentissage critique mais d'adhésion à des idées préconçues, estime-t-il. C’est alarmant pour l’avenir du débat public et de la démocratie. » Les responsables de l'Éducation nationale devront répondre de cette situation et envisager des réformes pour garantir une éducation véritablement neutre et objective. Une remise en question des manuels scolaires et des sujets d'examen pourrait être un premier pas vers une meilleure formation des jeunes, leur permettant de développer un esprit critique face aux informations qu'ils consomment.

 

*Le prénom a été modifié

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Les jeunes sont gavés de mensonges par des profs gauchistes qui leur font croire qu’ils réfléchissent. Ils n’ont pas le quart des éléments qu’ils ont déjà la solution. Pur l’Ukraine, pareil, à les entendre on allait reconduire Poutine à Moscou et l’amener pour les jeux du cirque. Comme disait quelqu’un, si vous avez compris quelque chose aux problèmes du moyen orient, c’est qu’on vous a mal expliqué.

  2. Livre noir .
    Explique les liens entre LFI et les terroristes palestiniens.

    Le 5 octobre 2023, soit 2 jours avant le pogrom en Israël, l’ancien député LFI Thomas Portes est allé en Égypte, au Caire, rencontrer Abu Amir Eleiwa afin de lui remettre les fruits de la cagnotte collectés par Humani’terre. Le député Portes a d’ailleurs profité de ce moment pour poster plusieurs photos sur ses réseaux sociaux et s’est affiché « bras dessus, bras dessous » avec Abu Amir Eleiwa dont, rappelons-le, l’association Humani’terre a depuis été sanctionnée pour financement de groupes terroristes.
    L’UJFP clé de voûte entre la LFI et le terrorisme

    Longtemps passée sous silence, la compromission scandaleuse, de plusieurs Députés de la France Insoumise avec l’UJFP et les groupes terroristes palestiniens doit éclater au grand jour. Une nébuleuse qui, de Gaza à Paris, finance le terrorisme et sert de carburant à l’islamisme en France.

  3. Politisée ? Je dirais plutôt, d’une partie de cette jeunesse, qu’elle est sensible à la propagande et peu à la réflexion. Mais l’école n’a-t-elle pas tout fait pour qu’il en soit ainsi ? Est ce que l’on a appris aux jeunes l’esprit critique ou le discernement ? Non! Parce que de toute façon le discours dominant dans l’EN est de gauche donc pourquoi le contester ou disserter autour de celui-ci? C’était pas du tout le cas pendant les années 50 à 70 puisque la gauche était hors les murs des écoles . Et c’est pour cela que notre génération s’est méfiée de tout ce qui était propagande et vérité toute faite par des politiques véreux et manipulateurs .

  4. « Les élèves ne sont plus dans une logique d’apprentissage critique mais d’adhésion à des idées préconçues » = Aller jusqu’à « s’en prendre à des personnes de confession juive en raison de leur soutien supposé ou avéré à la politique d’Israël » est certes grave (heureusement nombre de juifs israéliens manifestent contre leur gouvernement). Néanmoins, je suis heureuse de constater que nos jeunes voient ce génocide malgré ce que la manipulation médiatique peut dire. IL n’y a rien de politique là dedans. Seulement de l’humanité. Je rappelle = 1500 environs israéliens tués le 07 10 2023 dont une grande partie à cause de la directive Hannibal et 38000 palestiniens tués depuis (sans doute plus en ce moment où j’écris) dont la majorité sont des femmes et des enfants (enfants traités de semence de terroriste, ce que les survivants vont devenir pour venger leurs familles décimées par les bombes, la faim, la soif et le manque de soins). Sans oublier que les palestiniens sont majoritairement sémites contrairement aux israéliens. Oui « une meilleure formation des jeunes, leur permettant de développer un esprit critique face aux informations qu’ils consomment. », mais aussi aux adultes qui avalent tout en fonction de ce que disent les médias (et l’IA?) sans un brin de réflexion morale et éthique. Ce que je dis n’est pas pro LFI qui me fait peur. Car voir les choses objectivement n’est pas entrer dans la polémique agressive.

    • Vous êtes sans doute une brave personne pétrie d’humanisme, mais cela ne vous autorise pas à parler à tord et à travers. Un génocide est la volonté d’éradiquer la totalité d’une population, hors en sept mois Israël à malheureusement tué environ 40.000 palestiniens (dont d’ailleurs il n’est jamais précisé le nombre de militant du Hamas) alors, à ce rythme, pour tuer les 2.000.000 d’habitants de la bande de Gaza, il faudrait plus de 25 ans. N’importe quel spécialiste militaire vous dira que si une volonté de génocide existait, en 7 mois, ce n’est pas 40.000, mais 400.00 ou 1.000.000 de morts que nous aurions à déplorer. Quant aux civils n’oubliez pas que la tactique du Hamas est de s’en servir comme bouclier puis d’en faire déplorer le sort par les médias .

      • De même la notion très ambiguë de « sémitisme » qui, si on pousse le raisonnement à son paroxysme, peut devenir une justification de l’antisémitisme dans le cadre du conflit actuel. Je renvoie au très bon article sur le site the conversation.com (site en français) de Laura Calabrese du 6 mai 2024 « sémites, antisémites: de quoi parle-t-on? ».

  5. La politisation de l’enseignement n’est pas nouvelle. C’est honteux de voir tous ces enseignants, majoritairement islamo gocho, endoctriner notre jeunesse plutôt que de leur inculquer les savoirs de base, mission pour lesquelles ils sont rémunérés. Et jamais de sanctions. Encore et toujours le privilège rouge ?

  6. Mais on entend jamais parler de la responsabilité des parents. Leur rôle n’est-il pas , en complément de leur scolarité, de discuter, d’argumenter, de partager avec honnêteté l’actualité de notre pays, de l’Europe et du monde, que le monde n’est pas manichéen, qu’il n’est pas composé d’un camp du Bien et d’un camp du Mal, il y a aussi des zones grises, il est donc important de connaître le passé, notre Histoire pour comprendre le présent et mieux préparer l’avenir

      • J’aimerais bien que mes élèves avalent tout ce que je dis! Malheureusement je dois bien souvent me battre contre le matraquage de ces réseaux qui abrutissent nos élèves et leur lave le cerveau…

  7. La bonne nouvelle du jour .
    Pascal Bruckner, après ses propos sur le plateau de 28 minutes .

    L’écrivain était poursuivi en diffamation par la militante Rokhaya Diallo, qu’il avait accusée sur Arte d’avoir « armé le bras » des assassins de « Charlie Hebdo ». Le tribunal l’a relaxé.

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