Iel était une fois…

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Paris, le 24 mars 2018. La bibliothèque Louise-Michel, dans le XXe arrondissement, est en pleine effervescence. Elle s’apprête à accueillir « des créatures célestes venues raconter des histoires ». En réalité, une conteuse velue, une princesse poilue et des créatures ornées de faux cils et juchées sur des talons hauts. Les bibliothécaires avaient tous « des paillettes et des licornes dans les yeux ». Les drag queens avaient trouvé leur lieu pour organiser le Queer for Kids, présenté comme « temps de lecture d’albums et atelier créatif sur les thématiques de libertés, de respect des autres et d’amour ». Parmi les lectures proposées : un tigre en tutu, un ours à couette ou un petit garçon qui rêverait de se faire offrir une Barbie™. Un moment si enchanteur que les bibliothécaires aux étoiles plein les yeux décident de le renouveler un an plus tard, en mars 2019. Las, cette interrogation des stéréotypes a choqué des « apprentis nazis locaux, les trolls de bas étages et autres guerriers d’une France qui ne semble exister que dans leurs têtes », autrement dit des internautes qui ont cru bon s’indigner sur les réseaux sociaux. Et l’Association des bibliothécaires de France de réagir dans un communiqué : « En donnant à voir les identités plurielles qui nous composent, en favorisant le vivre ensemble, en créant des espaces de dialogues où peuvent s’exprimer les questions et le débat d’idée, en permettant à chacun·e de construire et de se construire, les bibliothèques investissent pleinement le rôle qui est le leur de remettre les citoyen·ne·s en capacité d’agir. »

Les pauvres princesses érigées en victimes d’apprentis nazis allaient donc pouvoir continuer à s’exprimer librement et imposer leur idéologie en s’adressant à un public de plus en plus jeune.

À Bordeaux, l’association Espace QG – Bibliothèque Queer & Genres est une bibliothèque associative itinérante sur le genre et les sexualités. L’association militante intervient régulièrement dans les bibliothèques municipales. Ainsi, le 10 avril 2021, les enfants à partir de 3 ans ont pu écouter des conteuses leur lire La princesse Kévin ou La princesse qui n’aimait pas les princes. Charmant ! En janvier dernier, à la bibliothèque Mériadeck, les jeunes à partir de 6 ans ont pu écouter des « lectures improvisées et maquillées autour de l'égalité ». En juin, pour le Festival des Fiertés, l’association tenait une permanence bibliothèque à l’espace Saint-Rémi (qui n’est autre qu’une ancienne église médiévale devenue un espace culturel municipal accueillant des événements « éclectiques »). En plus des interventions en bibliothèques et parce que « c’est quand même bien de commencer un processus de déconstruction des normes hétéropatriarcales dès le plus jeune âge », l’espace QG est intervenu sur « les vies sexuelles et affectives » dans des collèges et lycée de Bordeaux.

 

Même combat à Toulouse : Samir Hajije, le conseiller municipal délégué en charge de la Lecture publique, des Bibliothèques, des Médiathèques et de la Danse, se réjouit de proposer dans sa programmation en 2023 « un temps fort sur le genre, en partenariat avec l'Espace Diversités Laïcité ». Exit le champ lexical du conte de fées : la ville de Toulouse préfère miser sur le « Queer : bon chic, bon genre » et souligne que « les certitudes perçues jusqu'à présent comme immuables vacillent, les questionnements s'amplifient : les rôles bougent, la façon que chacune et chacun a d'être une femme ou un homme évolue ». Pour mieux accompagner ces évolutions sociétales, elle regorge de propositions : une exposition BD coming-in, un atelier rencontre BD Transitions où les jeunes dès 14 ans sont invités à réaliser leur propre image, les 3-6 ans auront droit à des lectures proposées par l’Association des parents gays et lesbiens, sans oublier l’atelier écriture ou la pièce de théâtre…

Un militantisme qui ne date pas d’hier puisque, déjà en 2011, les bibliothèques de Metz proposaient une bibliographie subversive de lectures en tous genres autour de ces thématiques : « Quand on a des questions plein la tête », « quand on apprend à se connaître », « quand on se bat contre l’ordre établi, quand on fait ses propres expériences ». Si, en 2018, 13 % des 18-30 ans ne s’identifient ni comme homme ni comme femme, il reste encore du travail pour faire « émerger les nouvelles identités » et « bousculer la société ». D’où ce matraquage avec ce qui constitue l’imaginaire et le merveilleux de l’enfance : princesses, licornes, et arc-en-ciel. Une subversion des codes pour pervertir l'innocence : attirer l’attention des petits pour mieux les formater à une sexualité débridée et une identité interchangeable.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Créatures célestes ou diaboliques ? On suppose que les parents normalement sains d’esprit, n’emmèneront jamais leurs enfants écouter les histoires de ces créatures très particulières tant qu’elles seront présentes dans ces lieux publics censés éduquer notre jeunesse. Je ne comprends pas que l’on puisse les autoriser à faire ça dans ces lieux, c’est SCANDALEUX. Et qu’en pense l’EDUCATION NATIONALE ? Si malheureusement, le HORS NORME existe dans le genre humain, ce n’est pas une raison de pourrir les méninges de nos enfants avant l’âge de tout comprendre et de plus, en s’affichant aussi vulgairement. Comme nous, avant que nous devenions adultes, ils apprendront progressivement à l’ECOLE ou avec leurs PARENTS tout ce qu’il convient pour les préparer à l’avenir. ECOLES et PARENTS sont les seuls en capacité de construire les enfants dès leur plus jeune âge jusqu’à l’âge adulte.

  2. Attendez encore quelques années, lorsqu’une autre religion sera majoritaire et prendra la direction de la nouvelle république islamique française. Elle remettra de l’ordre dans cette gabegie. Moi, je m’enfiche, je ne serai plus là pour voir ça et me marrer un peu.

  3. pardon mais avez-vous « oublier » le parcours scolaire particulier de celui qui s’auto proclame « premier de cordée » ? … Comment peut-on s’étonner que ces dérives sociétales veuillent s’immiscer au sein de l’Education Nationale ? … Le venin est accepté et encouragé par le « pape » dernièrement nommé par le coucou le plus infâme de la Vème République française …
    Quand à prétendre que ces « sorcières sociétales » sont un épiphénomène il va vite falloir « prendre conscience » de ce qui se passe aussi dans l’enseignement …
    Qu’ils restent dans leurs cabarets … Chacun chez soi et les « vaches » seront bien gardées ! …

  4. Debout les amorphes! Des cinglés sont en train de détruire la santé mentale de vos enfants! Rien ne justifie de tolérer leur action avec la complicités d’idéologues aussi fêlés qu’eux!

  5. On en vient à regretter sincèrement les Contes de CHARLES PERRAUD et autres nombreux conteurs très connus des temps passés qui savaient faire rêver délicieusement notre enfance.

  6. Que ces tripatouilleurs de l’imaginaire laissent nos enfants tranquilles ! ils auront bien le temps de se le créer
    lorsqu’ils auront l’âge de la raison , de la critique et du discernement . Mais je ne pense pas que ces militants souhaiteraient cela puisqu’ils veulent formater nos tout petits . J’ai envi de leur dire que si notre société leur a permis d’être ce qu’ils sont , c’est à dire LGBT Q et autres particularismes , c’est qu’elle n’était pas si intolérante que cela ! Et peut être même pas assez ,pour certains !

  7. Pas de problème pour l’avenir de tous ces petits endoctrinés, ils pourront faire leurs études à Sciences Po, et se recaser en politique par la suite !

  8. A quelque chose malheur est bon : leur bourrage de crâne est tellement intensif et sans limite qu’il en devient contre-productif, en laissant apercevoir leurs grosses ficelles. Patience, patience, ils mourront d’inanition à la fin des subventions, comme Dysney+.

  9. J’ose espérer que ces braves gens n’oublieront pas les bibliothèques du 9-3 dans leurs pérégrinations. Succès garanti …

  10. Je prie pour que ces minorités le restent; c’est d’ailleurs leur meilleurs atout: en appeler au wokisme dès qu’une majorité leur fera opposition (en souhaitant qu’elle le fasse).

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