« Il faut combattre le RN » : une fresque militante dans une école publique !

Marie-Charlotte Garin, députée NFP. Capture d’écran © Lyon Capitale
Marie-Charlotte Garin, députée NFP. Capture d’écran © Lyon Capitale

« L’école doit rester un sanctuaire ! » Gabriel Attal l’a dit, il l’a même redit, à plusieurs reprises, lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale. Cela signifie, entre autres, que les établissements scolaires publics doivent être neutres. Cette neutralité est définie dans un document intitulé « Les principes fondamentaux du service public de l’éducation » : « Le principe de neutralité du service public est le corollaire du principe d’égalité. Il implique que le service public soit assuré sans considération des opinions politiques, religieuses ou philosophiques des agents ou des usagers. » En d’autres termes, le personnel éducatif ne doit en aucun cas faire du prosélytisme. Ses membres doivent enseigner et encadrer, rien de plus.

Chose que certains semblent oublier. Ce jeudi 11 juillet, sans doute sans le vouloir, la députée écologiste du Nouveau Front populaire, Marie-Charlotte Garin (notre photo), réélue dans la 3e circonscription du Rhône, a révélé le possible manquement à l’obligation de neutralité d’une enseignante de l’école Gilbert-Dru, dans le 7e arrondissement de Lyon. Elle a publié, sur X, une vidéo - retirée depuis : on la voit dérouler une fresque qui lui avait été offerte par les élèves de l’établissement cité précédemment.

Une enseignante militante ?

Plusieurs messages inscrits sur la banderole sont plutôt explicites : « Il faut combattre le RN », « Vous êtes la meilleure députée », « Continuez, vous êtes sur la bonne voie », « On compte sur vous, fini les racistes et les fascistes », « Empêcher l’R de la N »… La séquence a évidemment fait polémique. Béatrice de Montille (LR), conseillère municipale de Lyon, y a vu « l’instrumentalisation de nos écoles par l’extrême gauche », tandis que Sébastien Michel, le maire Les Républicains d’Écully, a déclaré, sur X : « Il serait bien entendu intolérable que des enfants de 6 à 10 ans aient rédigé, sur le temps scolaire, ces messages à caractère politique. »

De son côté, la principale intéressée, Marie-Charlotte Garin, a tenté de minimiser l’affaire. Au micro de BFM TV, elle a raconté : « Ils m’ont vue plusieurs fois en plusieurs semaines, ça crée du lien, forcément, ils s’attachent à une figure sans penser au parti. Ils devaient m’écrire une carte et, finalement, ils ont fait cette fresque. Leur maîtresse les a laissés libres d’écrire ce qu’ils voulaient avec des mots issus de leur spectacle mais aussi des mots d’encouragement. » Faut-il comprendre qu’en plus de faire réaliser à ses élèves, ou de les laisser faire, une fresque clairement politique, cette enseignante a aussi mis en scène ses opinions ? Interrogé par BV à ce sujet, le rectorat de Lyon n’a pas répondu à cette question précisément. Il indique, cependant, étudier « actuellement la situation pour savoir si l'obligation de neutralité de l'enseignante a été respectée » et informe que « l'inspecteur d'académie des services de l'Éducation nationale dans le Rhône a convoqué un entretien avec l'enseignante très prochainement pour expliquer les circonstances de cette situation ».

Une enseignante qui fait fi de ses obligations ?

Interrogée par BV, Séverine Duminy, responsable nationale de Parents vigilants, une association de défense de l'école créée sous l'égide de Reconquête, tranche : que la réalisation de la fresque ait eu lieu sur le temps scolaire ou non ne change rien : « Que ce soit 15 heures ou 18 heures, la maîtresse reste la maîtresse pour les enfants. Il peut y avoir un règlement en classe, mais en plus de l’obligation professionnelle, il y a une obligation morale. » Elle ajoute : « L’enseignante doit avoir conscience qu’elle peut avoir de l’influence sur ses élèves, même en dehors des heures de classe. »

Séverine Duminy est formelle : si l’institutrice n’est pas à l’origine de la démarche, elle aurait tout de même dû « expliquer aux enfants que ça relève du privé et que, dans le cadre de l’école, on n’a pas le droit de prendre des positions politiques ». L’école ne doit en aucun cas être un lieu de propagande politique, que ce soit à l’initiative des professeurs ou des élèves, d’autant moins qu’« à cet âge-là, les enfants sont des éponges ». Le principe de neutralité a vocation à protéger les élèves et leur liberté de conscience. Si l’école doit effectivement rester un sanctuaire, le personnel éducatif n’a d’autre choix que de l’appliquer, n’en déplaise à certains.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 15/07/2024 à 19:23.

Vos commentaires

59 commentaires

  1. On rêve ! De plus, propagande pour ne pas avoir d’enfants ? A quoi cela sert de travailler si l’on pense que, pour ce faire, il ne faut pas avoir d’enfants. Pas d’avenir sans enfants ! Quelle honte de bourrer le crane des enfants avec des idées pareilles.

  2. Il est grand temps de rappeler aux membres de la Conférence des grandes écoles, de la conférence des présidents d’universités, aux recteurs d’académie, aux élus de la nation que l’école – au sens noble du terme – a pour mission essentielle la formation, c’est à dire l’enseignement et non le formatage.

  3. Donc, comme c’est le cas dans l’article consacré à Sophie Taillé-Polian (voir autre article du jour) pour la gauche le ministère de « l’Embrigadement National », nouveau nom en remplacement de « l’Éducation Nationale » doit impérativement être mis en place de 7 à 77 ans.
    « Le Kamarade Mélenchon a décidé… » slogant placardé sous toutes ses formes partout sur tous les murs et tableaux noirs.
    Et le tour est joué.
    Cependant y’a un hic, qui laissent les mains libres à ces gens-là : l’enseignante en question n’est pas « virable ».
    En effet, dans ces systèmes « on » ne vire pas les bons kamarades, donc « on » trouvera pour celle-ci un autre job dans le système de « l’Embrigadement National ».
    Ainsi cette enseignante militante d’extrême gauche aura d’autres occasions pour développer les méthodes d’enseignement dirigées à gauche, jusqu’à épuisement !
    On a l’impression de revivre la création de l’URSS.
    Ne vous y trompez pas, c’est exactement ce que ces gens-là cherchent à recréer.

  4. Et pendant ce temps là, la gauche et l’Arcom fustigent le groupe Bolloré de propagande anti-démocratique ! il va falloir m’expliquer !

  5. Cette enseignante doit être radier de l’enseignement nationale pour enseignement de doctrines gauchistes anti France et manipulation des jeunes cerveaux !

  6. Ceci met en lumière à quel point une forte majorité d’enseignants sont les premiers responsables de l’effondrement de l’Education Nationale. Non seulement ils n’enseignent plus correctement les fondamentaux (lire, écrire, compter) depuis fort longtemps, mais en outre, ils bourrent la caboche des gosses d’idéologie aliénante par le biais de cours d’Histoire biaisée, de morale, pardon, d’éducation à la citoyenneté politiquement orientée, de lectures prétendument littéraires empreintes d’une idéologie gauchiste, sans parler des cours d’éducation sexuelle où le wokisme est prédominant.

  7. Ces gens de Gauche se croit tout permis: ils détiennent la Vérité vraie et le Sacré Graal et surtout, surtout ils ont les médias dans la poche (sauf News). C’est de plus en plus insupportable !

    • Ont-ils tort ? Tout, absolument tout est permis si c’est pour combattre le « mal ».
      Jusqu’à élire un fiché S ! Qui aurait imaginé cela il y a encore quelques mois ?

  8. On parle de baisse des niveaux scolaires. Ces enfants semblent très au dessus de la moyenne pour avoir écrit ces textes de leur propre initiative. Que veut-on nous faire croire… une fois de plus.

  9. Tout le monde le savait le milieu enseignant aux 3/4 penche à gauche, mais maintenant c’est pire, il est infiltré, pareil que pour la police et l’armée!! Attention il y en a des biens mais malheureusement les extrêmistes communautaristes s’imposent aussi mais sournoisement et que fait l’équipe de Macron rien !!

    • Elle s’en fout, l’équipe Macron. Ou alors, c’est un but de destruction de notre société qui leur tritte en permanence dans la tête. On sait ce que cela peut donner.

  10. L’éducation Nationale est devenu le sanctuaire de la gauche bobo. Ses professeurs agissent impunément en gourous Ils manipulent formatent déforment les jeunes esprits pour la bien pensance de politicienne de gauche. Il faut mettre des commissaires politiques pour sanctionner durement et éradiquer ces tous ses c
    rabatteurs sectaires qui dévoient et polluent les esprits de théories malsaines nos innocentes têtes blondes

  11. Cette enseignante doit être révoquée pour faute professionnelle grave et récidive. En un tournemain elle a contrevenu au principe de sanctuarisation de l’école publique et elle a utilisé des enfants de manière abusive et hypocrite pour imposer ses opinions personnelles. Cette extrême gauche ,chaque jour plus répugnante et méprisable se croit tout permis. A l’ état français de prendre ses responsabilités. Ces incidents durent depuis 2002 lors d’un certaine élection. Depuis on voit bien le laxisme de ces gouvernements devant de telles situations. Surtout pas de vagues. Courage fuyons !
    Quant à ce genre de députés, notre démocratie n’en a vraiment pas besoin. C’est une question de probité, morale et intellectuelle……

  12. Endoctriner les enfants dès le plus jeune age ? Tiens tiens, ça ressemble fortement aux méthodes du 3ème Reich ou du petit livre rouge de Mao. Décidément la gauche manque d’imagination.

    • C’est pourtant le moyen le plus sûr de s’assurer les votes de ces futurs électeurs !
      W. H. Auden: «Dans les pays à demi illettrés, les démagogues font la cour aux adolescents.»

    • Eh oui ! Le problème c’est que les parents approuvent ce genre de procédés, heureux que l’école les aide dans le formatage des cerveaux de leurs enfants !

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