Il menace de « brûler » un proviseur, il s’en sort avec un stage de citoyenneté

600 euros d’amende et un stage de citoyenneté. Ce 18 novembre, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable Ibni-Akram A. d’avoir menacé, sur les réseaux sociaux, le proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel (Paris, XXe). Il avait notamment écrit à son propos : « Ma sœur m’a raconté, c’est une dinguerie, faut le brûler vif, ce chien. » Mais malgré la violence de la menace publique et la reconnaissance de culpabilité, les magistrats ne l’ont condamné qu’à 60 jours-amende de 10 euros et à un stage de citoyenneté de cinq jours. Il doit également verser 3.000 euros de dommages et intérêts au proviseur et un euro symbolique au Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN). Alors que le parquet avait requis un an de prison avec sursis, maître Francis Lec, avocat du chef d’établissement, dénonce une décision « incompréhensible ». Il annonce son intention de faire appel au civil, « en espérant que le parquet fasse de même au pénal ».
« Un verdict indigne »
« Il a été condamné, c’est bien. […] C’est important qu’il y ait des condamnations, sinon tout ça ne sert à rien. » À la sortie de l’audience, l’ancien proviseur de l’établissement Maurice-Ravel se montre laconique. Quelques instants plus tard, son conseil, maître Francis Lec, ne mâche pas ses mots contre cette décision de justice. Par voie de communiqué, l’avocat dénonce un « jugement stupéfiant qui banalise les discours de haine contre les chefs d’établissement menacés de mort dans l’exercice de leurs fonctions ». Ce 19 novembre, c'est au tour du SNPDEN, partie civile dans cette affaire, de critiquer « un verdict stupéfiant et indigne ». « La peine infligée est incompréhensible, écrivent-ils. Elle banalise, par sa légèreté et sa faible portée symbolique, les menaces de mort proférées à l’encontre de nos collègues.» Révolté, le syndicat a annoncé faire appel de cette condamnation. Même Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, interrogée sur CNews à propos de cette sanction, pointe du doigt la « responsabilité » des juges. « Leurs décisions sont quand même des messages qu’ils envoient à l’ensemble de la communauté éducative », note le ministre.
Comme un écho à Samuel Paty
Cette affaire remonte au 28 février dernier. Ce jour-là, le proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel rappelle plusieurs élèves à l’ordre et leur demande d’enlever leur voile au sein de l’établissement. Une étudiante en BTS, majeure, refuse d’obéir. S’ensuit une altercation. La jeune fille, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, relayée notamment par le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE, ex-CCIF), accuse le chef d’établissement de l’avoir frappée. Une version démentie mais qui alimente la cabale lancée sur Internet contre le proviseur. Sous la pression, le chef d’établissement avait préféré démissionner, à quelques mois de sa retraite. Les policiers ont retrouvé trois personnes ayant menacé le chef d’établissement. Le premier, qui avait écrit « Faut le bai*** sa mère », a été poursuivi, relaxé en première instance puis condamné à du travail d’intérêt général en appel. Le deuxième, qui appelait à « lui en mettre deux à ce fils de lâche », sera jugé le 28 novembre prochain. Le parquet requiert 10 ans de prison avec sursis à son encontre. Le troisième est donc Ibni-Akram A, condamné en première instance
Cette affaire résonne tout particulièrement, sur l’île de la Cité, en plein cœur de la capitale, où se tient actuellement le procès de l’attentat commis contre Samuel Paty. À l’instar du proviseur parisien, Samuel Paty avait, lui aussi, été victime d’une dénonciation calomnieuse. Son nom, sa fonction et son établissement avaient également été jetés en pâture sur les réseaux sociaux. Lui aussi avait fait l’objet de menaces de mort. Les faibles sanctions infligées aux auteurs de menaces proférées contre le proviseur du lycée Maurice-Ravel envoient donc un très mauvais signal…
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45 commentaires
Qui sont ces juges indignes de rendre la justice au nom du peuple Français ?
Justices à la brussell ou sentence de marchands de droit ? otez moi d’un gros doute ?
On se demande si les leçons servent à quelque chose pour ces magistrats, sans doute sous l’emprise du Syndicat de la Magistrature…
Ce que tous les commentaires des lecteurs de Voltaire démontrent c’est qu’au travers de la critique de la Justice ce sont tous les gouvernements « éclairés » qui se succèdent en France depuis une cinquantaine d’années qui sont condamnés par le peuple. Pour une vraie Démocratie il va falloir décider qui dirige : le peuple ou une minorité de prétendus « illuminés.
il serait temps de reconnaitre le délit de responsabilité des juges, quand ce « gentil » personnage passera à l’action, il faudra penser au juge qui ne l’a pas condamné, maintenant ce garçon joue au kéké dans la cour de l’immeuble, il a une croix de plus sur son CV de délinquant.
Ce verdict est une HONTE pour la justice française rendue au NOM du PEUPLE FRANCAIS !!!! La justice n’est pas, n’est plus à la hauteur de la demande des victimes !!!! HONTE à notre justice !!!!
« Il y a quelque chose de pourri au royaume de France ». Ce constat se transpose aujourd’hui hélas dans le suivant : il y a une justice pourrie dans la république française.
Je crois nécessaire de souligner la pertinence du commentaire ci dessous signé ‘Pyrus communis’. MERCI.
Que se passerait-il si d’aventure la victime mécontente du verdict inique disait à l’encontre de la juge ou du juge « on va de brûler vif grave que tu ne te reconnaîtra plus » ? Croyez vous que l’actuelle victime ne serait condamnée qu’à 600 € d’amende ? il en écoperait 45000 € et 10 ans de prison sans doute. Nous sommes chez les fous
Il est peut-être moins cher de s’attaquer à un Proviseur de lycée. Certes !
La Justice….la Justice….. ne tombe pas du ciel ! rendue par des personnes en fonction de leur idéologie…et dans le cas présent ces personnes doivent tenir à leur tête !!
c’est tout simplement dehors de France un point c’est tout encore un magistrat FLI
Les juges rouges ne condamnent pas les « opprimés » non-français. 600 euros d’amende qu’il ne paiera pas, pas plus que les 3000 euros de dommages et intérêts, et un stage de citoyenneté qui ne sert à rien et qui, sans doute, ne sera pas non plus exécuté.
Si dans les mois qui viennent ce proviseur est assassiné on n’aura toujours pas le droit de parler de laxisme.
Il est vrai que la justice n’est pas laxiste puisque les manifestants de Romans-sur-Isère il y a un an, dont l’un a été laissé pour mort après avoir été lynché, ont été condamnés pour certains à de la prison ferme.