Il sort un film, Slava Ukraini : hommage à BHL, infatigable avocat des causes gagnées

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Il est comme cela, Bernard-Henri Lévy. Et on finira peut-être par l’aimer, tant il persiste, contre vents et marées, contre le ridicule et les moqueries, malgré l’échec de ses livres et de ses films, à vouloir séduire les Français. Il y a, chez cet homme convaincu, comme tout bon soixante-huitard, que la jeunesse lui appartient définitivement, quelque chose de touchant à force d’être pathétique. On a envie de le cajoler, de le prendre par l’épaule. De lui dire, allez, stop, arrête ! Laisse la place aux autres, à ceux qui combattent pour leurs idées et pas seulement pour leur ego. On t’aime bien, tu fais maintenant partie du paysage, comme une éolienne contre laquelle on aurait pétitionné mais à laquelle on se serait finalement habitué. Une hélice orgueilleuse, bruyante, un peu trop bien dessinée, un peu trop design, toujours orientée dans le sens du vent et finalement inoffensive. BHL sortira, le 22 février, un film sur la résistance de l'Ukraine, Slava Ukraini. On pourrait rêver d'une ode patriotique, d'une conversion subite de ce mondialiste échevelé aux vertus de la patrie. Hélas, rien ne l'annonce.

Cela fait si longtemps que le « nouveau » philosophe part à l’assaut des projecteurs, se dresse contre l’injustice, jamais en retard d’un combat consensuel. Encore un peu de lumière, Monsieur le bourreau ! Il a cela de rassurant et de sympathique, BHL, qu’il ne change pas. Ses cheveux dont il a fait un emblème ont à peine grisonné. Dans Le Journal du dimanche, assis sur le lit superposé d'une chambrée sur la base navale ukrainienne d’Otchakiv, il prend des notes, l’éternelle chemise blanche ouverte sur un tee-shirt sombre, barbe de trois jours, parfaitement peigné en arrière sous le regard préoccupé d’un très jeune militaire. La pause avant la cause.

C’est l’anti-James Bond : sauver le monde, oui, mais après avoir évité une cuisante disparition médiatique. Dieu sait pourquoi, les Français n’écoutent plus ce vrai-faux prophète extralucide. Question révélatrice de BHL dans l’article que lui consacre l’écrivain Christine Angot dans Le Journal du dimanche : « Vous croyez que ces gens vont finir par m’aimer un peu ? »

« Ces gens », c’est vous, nous, les Français, les habitants de l’Hexagone et peut-être d’ailleurs. On ne l’aime pas, il le sait. « Moi, le nanti », avait-il lancé à Angot. La vie est injuste. Comment « ces gens » peuvent-ils lui faire le reproche d’être né riche, beau et intelligent ? De mettre ses qualités, son sens du timing, de l’image et de la publicité au service des causes les plus médiatiques ? C’est que la pièce a été un peu trop jouée, l’acteur en fait trop, les ficelles sont les mêmes. Cet auteur célèbre mais qui ne vend plus, cet acteur connu comme le loup blanc mais qui ne fait plus d’entrées passe désormais pour ce qu’il est : un gentil mannequin de paille désarticulé, abîmé dans l’admiration de lui-même. Il est le seul à croire encore à son génie mais il n’en démord pas. Ah, s’il avait mis autant d’acharnement à soutenir des causes humbles et difficiles ! Celle des agriculteurs, des petites retraites, des Français chassés des banlieues islamisées, des professeurs assassinés, des policiers qui tentent de contenir l’émeute, des ouvriers abandonnés. Ca ne manquait pas, les belles causes désintéressées. Il s’est contenté de mettre de côté le beurre de l’admiration populaire et l’argent du beurre du confort intellectuel, le politiquement correct et le confort bourgeois, la gloire facile et l’admiration de soi-même. N’est pas Hemingway qui veut. N’est pas Bernanos qui veut. Il y faut du courage. BHL a préféré hurler avec les loups, toujours du côté du manche. La sanction est tombée depuis longtemps. « Ces gens » préfèrent à l’ancien « nouveau philosophe » des plumes un peu plus tranchantes, un peu plus courageuses, un peu plus lucides, sans parler du talent : Houellebecq, Onfray, Finkielkraut, Zemmour, la tête brûlée Sylvain Tesson et bien d’autres. Il finira peut-être par gagner l'affection qu'on porte instinctivement aux vaincus.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Nous pourrons faire des comparaisons sur le nombre d’entrée de ce film tourné en studio en banlieue parisienne par notre grand Reporter de guerre, cinéaste de salon, à savoir BHL !

  2. On en vient à espérer que la CIA le rémunère très gros: imaginez, quelle perte s’il faisait cette propagande gratuitement! Une fois passée celle-ci, un cabotin qui prête à sourire.

  3. Jusqu’à quand va-t-on nous parler de cette marionnette de Soros. Tout ce qu’il touche devient une catastrophe (Kosovo, Lybie,…. et maintenant Ukraine). Ce fils de colonialiste est ringard au possible.

  4. Pour ressortir la belle qualification naguère appliquée à Hervé Bourges, on pourrait dire de BHL qu’il est un tiers-mondiste, deux-tiers mondain…Il a bien sûr des convictions politiques affirmées et une vision manichéenne et bicolore du bien et du mal, mais il a, avant tout, un ego démesuré. Ce film est, j’imagine, une ode à sa personne dont le courage et la résilience réels des Ukrainiens sont le matériau nécessaire et le passage obligé.

  5. Non, pas les retraités, ni les agriculteurs… la cause n’est pas assez « grande » pour lui… ( il dit que ces personnes sont défendues ! ). Non, lui, il lui faut le vaste monde. On croirait un super ambassadeur mondial ( à part la retenue qui sied aux ambassadeurs ) , un envoyé spécial par lui-même et quelques médias des causes qu’il aime. Pas de retraite pour lui. S’ennuirait-il à rester chez lui ? Veut-il être reconnu, et l’égal des grands ? Mystère. Heureusement qu’il y a encore des philosophes , ou intellectuels, ni nouveaux ou anciens mais « intemporels »…

  6. Ce pseudo philosophe a deux balles menteur professionnel imposteur corrompu c est lui qui a inspiré l invasion de la Libye a Sarkozy on connaît le résultat
    C est un escroc intellectuel complètement déconnecté de la réalité

    • Sans lui Benghazi aurait été massacrée. Israël n,’existerait plus. Et ça embête le monde entier qu’Israël existe.

  7. « Le nanti » , haut placé chez Arte, se fait financer ses navets sur les deniers publics. Il serait temps de mettre fin à cette imposture perpétuelle. J’ai lu l’interview qu’il avait donnée à Philosophie Magazine dans laquelle il annonçait avant la guerre ce qu’il allait se passer en Lybie; il avait tout faux! Pitoyable clown que personne n’écoute.

  8. encore un film subventionné que personne n’ira regarder ! cet individu ferait bien de s’occuper des vrais problèmes Républicains mais ce n’est pas son genre ni sa raison d’être. L’image même des destructeurs de la France.

  9. Ce type ne parle jamais que de lui, même dans ses interview: il se mire, s’admire, et s’aime… Ses causes ne sont que des faire valoit et ne sont intéressantes que pour son image narcissique, la CIA et le Mossad.
    Il a voulu défendre les Lybiens, « bombardés » par les troupes lybiennes, ce qui était faux, bien sûr… Mais n’a pas pris en considération le martyr des populations du Donbass, bombardées par ses grands amis ukro-nazis… C’était des pro-russes! En fait des russophones, donc des sous-hommes d’après la Rada ukrainienne et ses lois génocidaires… Avec BHL, ça passe crème.
    Sans compter ses prises de vues en studio, ce qui explique que le gilet pare éclats soit de trop… On a rarement vu, depuis 70 ans, les studios de cinéma polonais, ou tchèques, sous les bombes…

  10. BHL est le démenti vivant apporté â la ministre de la censure, on le voit même sur BV et Cnews c’est dire que ces médias sont ouverts à tous.

  11. Pauvre BHL… 40 ans qu’il est un  » nouveau philosophe « . Il commence à être un peu ranci le « nouveau »… Heureusement que papa avait de l’argent. S’il était réduit à vivre de ses livres et de ses films, il serait un client assidu des restos du cœur… Armelle Dombasle n’aurait même pas levé un œil sur lui, il habiterait un HLM en banlieue…

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