Il suffirait que les hommes soient des femmes et tout serait réglé !
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On pense toujours que la déprime sociale, la déconfiture économique, le déficit de la Sécu, l’asphyxie de la Justice sont des problèmes impossibles à résoudre. Erreur. Tout cela est, en fait, d’une simplicité enfantine : il suffirait que les hommes soient des femmes et tout serait réglé !
Comment se fait-il qu’on n’y ait pas songé plus tôt ? Je ne me l’explique pas. Pourtant, la solution était là, sous notre nez. Et c’est une jolie jeune femme, fraîche émoulue de l’université, qui détenait la clé de tous nos maux. Elle s’appelle Lucile Peytavin et publie en fanfare son premier essai : Le coût de la virilité. Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme des femmes (Éd. Anne Carrière).
Elle a les chiffres, Lucile, et les bons : si les hommes se comportaient comme des femmes, la France économiserait 95 milliards d’euros, soit le montant du déficit de 2019. Donc, si les hommes étaient des femmes, les finances de l’État seraient à l’équilibre. CQFD.
Invitée de l’émission « C’est arrivé demain », sur Europe 1, ce dimanche 7 mars, Mlle Peytavin a tout bien expliqué : les hommes « sont 83 % des mis en cause par la Justice, 90 % des personnes condamnées par la Justice et 96 % de la population carcérale ». Ils sont violents, voleurs, violeurs, drogués, alcooliques, mal lavés, puent des pieds et sous les bras. Responsables, aussi, du coût de la santé. La preuve : la mortalité est trois fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes…
Répondez-moi franchement, les mecs : qu’est-ce qui ne va pas, chez vous ?
Frédéric Taddeï, qui reçoit la damoiselle, aimerait bien savoir, lui aussi. Il interroge : « C’est la testostérone, ce serait neurologique, ou bien ça remonterait aux cavernes, quand on allait chasser le mammouth ? Ou bien c’est l’éducation : trop de football, pas assez de danse classique, trop de films de super héros ? Trop de jouets guerriers, trop de volonté de puissance ? Trop de comportements à risque ou transgressifs ? »
La réponse est nette, là encore : « Les hommes ne sont pas violents par nature. Il y a des hommes qui sont tout à fait pacifiques et qui le seront tout au long de leur vie, et la science, elle, a largement démontré qu’il n’y avait rien de physiologique chez les hommes, ni la testostérone ni le cerveau ni quoi que ce soit dans leur corps expliquerait qu’ils se comportent ainsi, et d’ailleurs, quand la Justice les juge, ils sont pleinement responsables de leurs actes. » Pas comme les femmes. Par contre, dit la frêle Lucile, « les sciences de l’éducation, elles, ont largement démontré qu’il y avait une éducation à la virilité qui valorisait chez eux la force, la puissance, la vigueur et qui, finalement, les pousse à se comporter ainsi ».
Il faudrait les laisser porter des T-shirts roses, « jouer avec des poupées pour qu’il apprennent à s’occuper d’autrui », en faire des êtres « altruistes », pour qu’enfin ils se comportent « comme les femmes ». Lesquelles sont parfaites, redisons-le.
Mais Taddeï renâcle. Prenons la drogue, par exemple : certes, les hommes la vendent, « mais les femmes en consomment aussi beaucoup ! Simplement elles attendent qu’on leur apporte, elles ne prennent pas de risques… » Et puis « la fraude fiscale, les femmes de ceux qui s’y livrent en profitent. Elles profitent aussi des vols et des escroqueries de leurs compagnons. Peut-être même qu’elles les encouragent ? »
« Je n’en sais rien », dit Lucile Peytavin. La pauvre, son doctorat d’histoire ne l’a pas emmenée jusque-là. « La question n’est pas à qui ça profite », dit-elle. Ben non, hein, des fois que ça l’obligerait à remettre les choses en perspective, à se demander qui éduque les petits garçons pour en faire les monstres qu’elle décrit. À s’interroger sur toutes ces valeurs, marqueurs de la virilité à l’ancienne : la protection du foyer, la défense du pays, le travail en force et… l’apport des gamètes pour faire de beaux enfants. Mais ça, c’était hier.
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