Il y a 30 ans, la chute du mur de Berlin (3/5)
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Auteur du Mur de Berlin, histoire et chute, Marc Geoffroy revient, pour Boulevard Voltaire, sur le jour qui précipita l'effondrement du mur.
Le 9 novembre, le centre de la presse internationale de RDA est comble. Plus d’une centaine de journalistes sont présents. Günter Schabowski, le porte-parole du régime est-allemand, est rompu à s’exprimer en public. Mais épuisé par plusieurs nuits sans sommeil, il rapporte sans conviction les travaux du Comité central réuni depuis la veille.
À 18 h 57, à une question de Riccardo Ehrman, correspondant de l’agence de presse italienne ANSA, Schabowski apporte cette réponse lourde de conséquences : « Nous avons décidé aujourd’hui de prendre une disposition qui permettra à tout citoyen de la RDA de sortir du pays. » Un journaliste interroge : « Quand cela entre-t-il en vigueur ? » Schabowski répond avec cette phrase historique : « Pour autant que je sache, immédiatement sans délai. »
La conférence terminée, les journalistes se ruent vers les téléphones pour appeler leur rédaction. À 19 h 05, l’Associated Press (AP) annonce la nouvelle : « Selon des informations fournies par Günter Schabowski, membre du Politburo, la RDA ouvre les frontières. » L’AP fournit en informations 1.700 quotidiens et hebdomadaires ainsi que 5.000 radios et télévisions. Aussitôt, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans le monde entier. À 20 h 30, les premiers Berlinois de l’Est rejoignent les points de passage pour vérifier la véracité des informations. Ils sont rabroués par les gardes-frontières.
Un millier de personnes et une centaine de Trabant se concentrent à Bornholmer Straße, le point de passage le plus important de la ville séparant la partie est du secteur français. Aux environs de 22 heures, le chef du poste-frontière, le lieutenant-colonel Harald Jäger, ordonne de laisser passer discrètement les plus obstinés. Ce passage au compte-gouttes provoque la fureur de la foule rassemblée devant les barrières. Elle scande « Ouvrez la porte, ouvrez la porte ! » À 23 h 37, Jäger obtempère et donne l’ordre à ses subordonnés : « Arrêtez les contrôles et ouvrez la barrière. »
Durant cette nuit historique, des milliers de personnes franchissent les six autres postes-frontières qui, apprenant la nouvelle, ont l’un après l’autre levé leur barrière, notamment le célèbre Checkpoint Charlie.
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