Il y a 70 ans… Ðiện Biên Phủ, perdu avec les honneurs

© ECPAD
© ECPAD

Ce 7 mai, la France continue de se souvenir du siège historique mené au cœur de l’Indochine et qui sonna le glas d’une guerre de sept ans, sept mois et trois jours. « Ils attendaient dans la cuvette/le tout dernier assaut des Viets/dans la boue, ils creusaient leurs trous, Ðiện Biên Phủ », chante toujours Jean-Pax Méfret. « Aujourd'hui tout l'monde s'en fout, de Ðiện Biên Phủ, mais nous, nous restons fiers de vous, Ðiện Biên Phủ. ». Montrons au chanteur de l’Occident que non, tout l’monde ne s’en fout pas, de Ðiện Biên Phủ, et rendons hommage, par le récit de cette triste bataille, aux milliers de courageux héros tombés pour la France voilà 70 ans.

Encerclés dans la cuvette

C’est aux confins du Tonkin et du Laos que se trouve le petit village de Ðiện Biên Phủ. Ce dernier fut choisi en 1953 comme base aéroportée afin de soutenir les armées françaises lors de la guerre d’Indochine. Mais les troupes Viêt-Minh découvrent le site stratégique et décident de le prendre afin de nuire à leurs ennemis européens. Le 13 mars 1954, le général Võ Nguyên Giáp déclenche une attaque surprenante qui annonce le début du siège de Ðiện Biên Phủ. Pour les forces françaises, c’est la stupeur. Même si elles savent que leur adversaire s’est regroupé pour les attaquer à cet endroit, elles ignorent tout de sa puissance de feu, pensant que la jungle empêchera tout acheminement d’artillerie suffisamment puissante pour les menacer.

Commencent, alors, de longs jours ponctués de combats incessants contre les assauts ennemis, le tout sous le feu des obus. L’avancée des troupes de Hô Chi Minh est telle que les Viêt-Minh parviennent à empêcher, par un pilonnage intensif du terrain d’aviation, toute arrivée de renforts et de ravitaillements qui pourraient contrer leur plan. Le dernier avion se pose ainsi le 27 mars et apporte avec lui Geneviève de Galard. « L’Ange de Ðiện Biên Phủ » (son surnom) est d’un grand secours pour les soldats français blessés qu’elle soigne et réconforte de son mieux, jusqu’à la fin.

Une lutte acharnée

Mais les semaines passent et l’étau viêt-minh se resserre inexorablement autour du camp français. Il n’est pas un jour sans que les combattants n’apprennent qu’un camarade est mort au champ d’honneur ou qu’un fortin est attaqué ou pris par l'ennemi. Ces points d’appui stratégiques sont tous baptisés par le général de Castries de prénoms féminins : Gabrielle au nord, Béatrice, Éliane et Dominique à l'est, Anne-Marie, Huguette, Claudine, Françoise, Liliane, Junon à l'ouest, Isabelle au sud et, non loin du centre de commandement, au centre, Épervier.

Tous tomberont, non sans que leurs occupants se soient battus jusqu’au bout avec le courage des âmes héroïques. Après 55 jours de luttes acharnées, l’ordre est tristement donné de cesser les combat, le 7 mai 1954. L’épuisement des soldats sur le champ de bataille et l’absence de soutien de la part des alliés, notamment américain, impose l'issue de la bataille : la France comprend que tout est désormais perdu et que faire encore couler le sang de ses enfants sera inutile.

Le prix cuisant de la défaite

Pour notre pays, cette défaite est cruelle. Des milliers de soldats faits prisonniers ne seront pas rendus à la patrie et devront marcher jusqu’à des camps où beaucoup mourront de faim ou de maladies. Les plus résistants endureront alors les brimades et la rééducation politique imposée par leurs bourreaux communistes jusqu’au moment où ils obtiendront leur libération. La France, quant à elle, renonce à son empire colonial en Asie en signant, le 20 juillet 1954, les accords de Genève. Elle abandonne l’Indochine à ses nouveaux maîtres.

Certains d’entre vous, chers lecteurs, demandaient, lors des commémorations de la bataille de Camerone, pourquoi la France avait l’habitude de célébrer des défaites comme celle de Ðiện Biên Phủ. Notre pays ne voue pas de culte à ses échecs militaires et ne cultive ni le pessimisme ni l’esprit de revanche. Notre nation rend en réalité hommage aux hommes et aux femmes qui ont fait preuve d’un courage exemplaire et qui se sont sacrifiés volontairement pour des idéaux plus grands qu’eux. N'oublions pas les noms de nos anciens inscrits sur nos monuments afin que leur exemple continue d’être transmis aux générations futures et que jamais ne meurent l’héroïsme et le patriotisme en France.

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Honneur aux combattants du terrain , ceux dans la cuvette ..pas l’honneur des états majors français de l’époque

    • Et qu’est devenu le fumeux général Navarre maître d’œuvre de ce fiasco mortifère ?

    • Tout à fait d’accord avec vous, en plus, pas d’honneur pour les USA, qui ont refusé d’apporter leur aide logistique aux troupes Françaises. Comme toujours « America first ».

    • Je ne suis pas certaine que les états majors actuels soient meilleurs que ceux, visiblement défaillants, de l’époque car aller se battre dans le sahel en Afrique et se faire virer comme des malpropres par des pays qui nous abhorrent ne me semble pas faire preuve de beaucoup de bon sens .

  2. N’oublions pas de parler de ce parti dont les membres, pro vietmihn, tel boudarel, on lutté contre la France,contre nos soldats. Des actions directes sur le terrain, comme en a menées le traître pré cité, comme en ont menés les cegetistes en France. Leurs méthodes? Defequer dans les boîtes de ration, livrer des munitions sans poudre, ce qui rendait immédiatement les armes inopérante et leur porteur très vulnérable. Tous ces actes sont connus et documentés, combien ces « francais » ont de morts sur la conscience ? Quand et qui en parle? Personne. Les américains, comme à leur habitude, ont initié ce conflit en soutenant au départ le vietmihn, ils en ont payé le prix. Les chinois et les russes ont pris le relais par idéologie, comment pouvions nous lutter… Rendons hommage à ces hommes, tous engagés volontaires qui se sont battus pour que la France reste au Vietnam, à tort ou à raison.

  3. Et surtout un grand merci aux USA de n’avoir apporter aucune aide, impatients de faire ce qui avait raté à la libération , la main mise sur notre empire colonial et d’avoir favoriser le retour d,Ho Chi Min
    On connaît le résultat de leur stratégie foireuse.

  4. Cette guerre aura permis à la République de se débarrasser de guerriers et d’hommes d’action qui auraient compliqué sérieusement le retour des arrangements politicards de la 3ème république.

  5. Fallait-il un état-major complétement incompétent pour aller s’enterrer dans une cuvette ? De tout temps, celui qui tenait les hauteurs était sur de vaincre ! Oui, nos soldats ont été courageux mais n’oublions pas ceux, planqués dans des bureaux, qui sont à l’origine de ces tragédies

  6. Tout comme les américains ont perdu la guerre du Vietnam pas en Asie mais à Washington, la France a perdu l’Indochine pas sur place mais à Paris, Londres et…Washington. Hommage à tous ses morts et respect pour leurs souffrances.

  7. C’est un honneur de rendre hommage à nos anciens que se sont battus et donnés leur vie pour la France. Ils avaient le courage qui nous manque aujourd’hui.

    • Dire qu’ils se battaient pour la France, me semble un peu excessif, en Algérie oui, ou nous étions légitimes à y être, contre l’Allemagne aussi, mais ailleurs nous n’avions aucune légitimité à y être. Je précise que j’ai la médaille d’ancien combattant au feu, ce qui ne me rajeunit pas. Cordialement.

  8. À cette époque, il n’y avait pas la télévision, mais les journaux commentaient les différents pitons défendus Éliane, … puis la chute de ce redoutable endroit. L’Indochine coûta en vie humaine 100.000 morts, plus tous les indochinois qui croyaient que la FRANCE resterait, les Américains reprirent la suite de ce merdier, et se sauveront en 1975 d’une manière pitoyables laissant derrière eux les boat people.
    Et surtout une guerre chimique qui dévastatrice pour les enfants naissants pendant cette période. Six mois après commençait les événements d’ALGÉRIE. Depuis 1939 le guerre n’a jamais cessé. 1939/45, puis l’Indochine, puis l’Algérie, puis Suez, puis l’Afrique, puis Madagascar, puis le Liban, puis l’Ukraine. Ainsi va la vie. Maintenant le conflit Israélien qui se transporte en France. Vivement la 3ème guerre mondiale que réclame notre polichinelle.

  9. Il fut une époque où j’ aurais probablement accepté de mourir pour ce pays, cependant ce n’est plus le cas aujourd’hui,donner sa vie pour la plus grande partie des habitants qui se moquent de la patrie,pour des wokistes,des immigrationistes, gauchistes, féministes outranciers,etc … Qui continueront leur vie respective pendant que moi je n’aurais le loisir que de fumer le pissenlit par la racine,non merci.Et encore moins pour le président bien planqué dans son palais

    • Nous sommes en phase et il est vrai que le pays est gouverné par deux guerriers téméraires!!!

    • Mais aujourd’hui, personne ne vous demandera plus de mourir pour la France !
      Par contre, pour l’Ukraine…

    • Bonjour Boxer, Et oui, vous touchez là une grossière erreur du plan Kalergi qui veut mélanger les ethnies, les populations pour briser toute opposition et pouvoir mieux diriger une masse qui n’a ni les mêmes croyances, ni les mêmes coutumes, ni les mêmes opinions et ni les mêmes transports. Ce n’est pas avec ce type de population que l’on fait un pays et encore moins une armée. Alors, bien qu’ancien militaire, moi aussi, je n’irais pas me battre pour des personnes qui arborent des drapeaux étrangers sur les Champs- Elysées en toutes occasions ainsi que pour ceux que vous citez. On ne peut pas « en même temps » importer tout le tiers monde et chatouiller Poutine.

  10. En effet, rendons leur hommage à ses hommes courageux ! Quant aux Américains, ils créent le chaos partout où ils passent (Vietnam, Serbie, Irak, Libye, Afghanistan et maintenant l’Ukraine, je n’oublie pas qu’ils sont les seuls à avoir utilisé la bombe atomique deux fois au Japon et utilisé l’arme chimique au Vietnam

  11. Un autre petit oublie, un peu avant ma retraite j’ai travailler avec une Vietnamienne de 30 ans de moins que moi et je peu vous dire que ce n’est pas eux qui foutent le bordel en France, une personne superbe avec de l’empathie comme je n’ai jamais vue.

    • Les asiatiques sont des gens discrets et courageux qui ne ressemblent en rien aux délinquants que nous importons du sud.

  12. La trahison des politiques actuels et passés m’interdira de verser une goutte de sang por ce pays que j’aime. Il me serait indispensable d’opérer à un ménage préalable.

  13. Je suis touché pour ce jour de souvenir vue que j’était para au 13e RDP mais beaucoup plus tard en 79. Je pense que si a l’époque j’avais été la bas je ne serrais peut être plus la. Par contre mourir pour la France et la défendre OK mais mourir pour un clown au pouvoir, non ce n’est pas pour moi.

    • Tout à fait ! Hors de question de verser le sang de nos soldats français pour un clown corrompu ! On a vu le résultat au Mali

  14.  » N’oublions pas les noms de nos anciens inscrits sur nos monuments, afin que leur exemple continue d’être transmis aux générations futures et que jamais ne meurt l’héroïsme et le patriotisme en France. « Ceux là se sont battus jusqu’au bout ils ont certes perdu mais méritent tous les honneurs . Ce sont les hauts placés qui décident des guerres mais c’est toujours le peuple d’en bas qui subit . Et nous leur devons de nous battre pour sauver ce pays contre l’ennemi qui tente aujourd’hui de nous dominer et nous asservir sournoisement .

    • Je partage vos valeurs qui sont nos souvenirs… Si nous n’y prenons garde, la France va mourir !!!… Bon 8 Mai !

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois