Il y a quelque chose de pourri dans le fonctionnement de l’aide à la création

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La France, via l'aide à la création, s'est penchée sur les fins de mois difficiles de plusieurs artistes. Avant que Florent Pagny et autres Bernard Lavilliers n'apparaissent sur scène dépenaillés, éclairés par une lampe torche et jouant sur des guitares délabrées, la commission leur fit parvenir de toute urgence de quoi subvenir aux dépenses inhérentes à leur profession. Selon Le Figaro, Florent Pagny reçut ainsi 271.000 euros qui lui permirent de financer un pied de micro en or massif, Bernard Lavilliers perçut 120.000 euros pour son nouveau chapeau, Benjamin Biolay et Juliette Armanet touchèrent, respectivement, 119.000 et 154.000 euros en réparation de quelques cordes vocales cassées.

https://twitter.com/LaMutine/status/1687777190971047937?s=20

Bien que cette répartition soit d'une parfaite légalité, la Cour des comptes s'étonne que des artistes roulant carrosse bénéficient d'une telle générosité. La maison de disques de Johnny Hallyday fut également aidée à hauteur de 333.890 euros, entre 2019 et 2022, toutes ces sommes rondelettes étant attribuées en compensation des téléchargements effectués sur divers supports et qui échappent ainsi aux rétributions habituelles constituées de droits d'auteur et royalties. Pour financer ces dons mirifiques et réputés réparateurs de préjudice, le consommateur paye une taxe de 14 euros pour tout achat de smartphone et s'acquitte de prélèvements sur toute une batterie d'accessoires informatiques : disques durs externes, clés USB, cartes mémoire, baladeur MP3, box Internet, téléviseur avec mémoire, tablettes… Et gare à celui qui chante « Toute la musique que j'aime » dans sa cuisine ! Il lui en coûtera un envoi de colis à la veuve. Un panier repas ou un filet garni… au bon vouloir du rockeur amateur.

Peu enchantée par ces chanteurs grassement aidés, la Cour des comptes estime que « les dépenses consacrées à la création artistique ont vocation à favoriser la diversité musicale, les nouveaux talents et les projets innovants ». Les artistes en devenir ne récolteraient, eux, que les miettes du gâteau. La logique comptable ne fait pas de quartier : la faible diffusion de leurs œuvres ne constitue qu'un tout petit manque à gagner pour l'industrie musicale, ils ne perçoivent donc qu'un reliquat du magot. Moralité du principe : moins tu gagnes, moins on t'aide. La cigale de La Fontaine connut en son temps ce type de déboires, ce qui ne l'empêcha pas de revenir chaque été casser les oreilles du citadin surmené.

Sur la base de cet exemple frappant, certains feront remarquer que les plus grands ne bénéficièrent d'aucune subvention. L'impératif de gagner sa vie coûte que coûte a pu amener des Jacques Brel, Brassens ou Rolling Stones à des surpassements créatifs qu'ils n'eussent peut-être pas réalisé en d'autres circonstances… D'autres citeront Van Gogh dont la détresse matérielle l'amena là où on sait… Les Beatles s'accordaient à dire que l'obligation de jouer huit heures par jour durant des mois dans une sombre salle de Hambourg leur avait fait faire d'immenses progrès… Les mystère de la subvention sont impénétrables. C'est là son moindre défaut.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

24 commentaires

  1. J’ai travaillé plus de 20ans 12heures par jour, résultat 1600€ de retraite/mois. Quel succès.

  2. Je ne sais pas si toutes les personnes ( je ne dis pas artiste) citées ont réclamé ces « subventions » ‘(Pagny, Lavilliers etc…) mais ce qui est incroyable c’est qu’elles les ont acceptées alors que tant de jeunes talentueux pour certain, galèrent. Mais la encore , c’est une histoire de gros sous.

    • Vous n’en savez rien, comme moi; tous les artistes ne font pas étalage de leurs dons éventuels…
      A notre époque de plagiaires en nombre et de tous poils, il est heureux que les créateurs musicaux soient (bien) rémunérés.

  3. On aide bien les pays Africains qui vomissent sur la France et qui hurlent vive la Russie donc plus rien ne m’étonne !!!

  4. Je peint 8h/jours depuis 30 ans, aucune aide, aucune subvention malgré des periodes difficiles. Seuls les « elus » touche les subventions de l.etat. A vomir.

  5. Ce n’est pas d’aujourd’hui et dans beaucoup d’autres domaines, des aides distribuées sans contrôle même sur la faisabilité de la chose, quand on est un expert on sait que la boite ne tiendra pas plus de 6 mois mais ça ne fait rien on a accordé les aides, je ne parle pas de celles qui étaient remboursables jamais remboursées, les remboursements même jamais demandés, les cours pour les créateurs d’entreprise dont seulement 5% arrivent au bout

  6. Beaucoup domicilié a l’étranger ne payent même pas d’impôts en France c’est un scandale un de plus me dirait vous nous pouvons dénoncer la corruption régnant dans certains pays d’Afrique c’est pareil cher nous mais c’est légal bien sûr ce qui ne veut pas dire moral et surtout juste ils n’ont qu’à faire d’avantage de concert et vivre un peut plus modestement comme des gens normaux vendre leurs palais dorés à l’étranger et leurs Yacht enfin me direz-vous faut bien les convertir a la cause ces « fous du roi » et à soutenir le pouvoir en place comme ont dit ont attire pas les mouches avec du vinaigre

  7. Ecoeurant de lire ça, tous ces assistés ont des propriétés, et ne vont pas aux restos du coeur, ne s’habillent pas dans des friperies, ça met en rage de voir que nos impôts servent à ces nantis !!

  8. Lavilliers le rebelle des années 80 et devenu un petit fonctionnaire bien conforme, bien bienpensant et qu’elle honte , bien subventionné. Comme un symbole de sa déchéance, il avait, comme tout le show-bizz, traité salement les anti pass . J’appréciais vraiment le Lavillers des années 80, celui des années 2000 est à vomir et du coup discrédite toute sa carrière.

  9. Il n’y a rien de nouveau. Il suffit de voir les médias d’Etat grassement subventionnés ! Il suffit de voir ce qu’est devenu le festival de Cannes ! Un méli mélo d’islamo gocho bobo wokiste qui se congratulent entre eux et vivent grassement sur le dos du con-tribuable spolié !

  10. Un chanteur a chanté ces quelques paroles:
    Quitte à tout prendre, prenez mes gosses et la télé
    Ma brosse à dents, mon revolver, la voiture ça c’est déjà fait
    Avec les interdits bancaires
    Prenez ma femme, le canapé
    Le micro-ondes, le frigidaire
    Et même jusqu’à ma vie privée
    De toute façon à découvert
    Je peux bien vendre mon âme au Diable
    Avec lui, on peut s’arranger
    Puisqu’ici tout est négociable, mais vous n’aurez pas
    Ma liberté de penser

    Ils ont tous « bonne conscience » ces « artistes » à faire la promo d’une « liberté de penser » et en même temps faire l’apologie d’une politique qui étrangle le peuple ! …

    • J’aime bien Pagny, mais s’il devait de l’argent au fisc, il n’était pas bienvenu de s’indigner, même en chanson.

  11. C’est clairement pour arroser les copains. De toute façon, tout ce milieu est pourri par le fric facile, souvent au frais du contribuable, on se souvient par exemple de certaines dérives du régime des intermittents du spectacle.

  12. Tout ce pognon de dingue versé à des artistes surtout ceux qui vivent dans une certaine opulence, rajouté à ces ONG qui déversent l’argent de nos impôts taxes et autres hémorragies de nos revenues diminuant de mois en mois notre niveau de vie à se demander jusqu’où çà vas aller.

  13. Et devinez pour qui ils appellent à voter ? Honteux , les vrais talents gagnent seuls de quoi vivre , c’est pareil pour certains journalistes . Que ceux qui vont à ces concerts ou achètent leurs CD refléchissent à deux fois , ils paient déjà pour eux donc entrée gratuite .

  14. J’invite Boulevard Voltaire a creuser un petit peu plus loin encore.
    Notamment au niveau des subventions des festivals, qui sont souvent bénéficiaires avant d’avoir vendu le moindre billet. Est-ce que le contribuable a été consulté pour faire ces magnifiques cadeaux?
    En a-t-il seulement été averti?
    Sinon, je vous invite également à vous pencher sur le business du rap, si cher au fils Sarkozy.
    Personne ne semble s’émouvoir que des rappeurs totalement inconnus des jeunes puissent acheter des millions de « vues » sur youtube (oui, ça s’achète) pour faire croire le contraire.
    Comment ces subventions sont-elles justifiées?
    Pourquoi n’est-il pas obligatoire de faire inscrire le montant de ces subventions sur les vidéos des artistes concernés?

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