Immaculée Conception de Pau : les soutiens au directeur suspendu se multiplient

Capture écran Le Figaro TV
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Lors de son point presse du 19 septembre sur la rentrée des classes, le secrétaire général de l’Enseignement catholique Philippe Delorme a évoqué la suspension le 11 septembre du directeur de L’Immaculée Conception à Pau, Christian Esposo, par le rectorat de Bordeaux. Il a dénoncé un « faux procès », parlant de « mauvaise foi, excès de langage, appréciations à l’emporte-pièce, discrédits et soupçons, déviations idéologiques ».

Une entorse à la laïcité ?

Christian Esposo a écopé de trois ans de suspension pour irrégularités dans l’application du contrat d’association avec l’État, notamment quant au respect de la laïcité. Une inspection effectuée dans l’établissement au mois d’avril pointait du doigt, entre autres, une conférence obligatoire donnée par Monseigneur Marc Aillet, des confessions pendant les heures de cours ou encore des ouvrages retirés des programmes d’enseignement et du centre de documentation. Dans son enquête pour BV, notre ami Arnaud Florac concluait que ces accusations cachaient une attaque en règle contre un établissement considéré comme intégriste, opposé aux valeurs de la République, élitiste et intello. Contacté par BV, le rectorat de Bordeaux n'a pas jugé utile de donner suite.

L’un des avocats de Christian Esposo, maître Thierry Sagardoytho, a précisé que le directeur de l'établissement pourra malgré tout continuer à donner des cours pendant cette période de suspension.

Les soutiens affluent

Christian Esposo a reçu de nombreux messages de soutien. Le lendemain de la décision, les élèves de l’école privée se sont rassemblés devant le bâtiment pour dire leur solidarité avec leur responsable. Sur les pancartes brandies, des cœurs ont été dessinés et l'on peut lire : « Rendez-nous notre directeur » ou encore la devise du chef vendéen François-Athanase Charette : « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais. » Une manifestation de soutien est prévue le 21 septembre.

Des personnalités sont aussi montées au créneau pour défendre le directeur. Le sénateur La Droite Républicaine et ancien inspecteur général de l'Éducation nationale Max Brisson dénonce une « attaque en règle contre l’ensemble de l’enseignement catholique. » Contacté par BV, Philippe Delorme a indiqué ne pas vouloir s'exprimer davantage pour l'instant, une procédure d’appel étant en cours. Le chef d’établissement a en effet pris la décision de saisir le tribunal administratif de Bordeaux d’un recours en référé-suspension. Il a néanmoins précisé que « l’école catholique assume que son projet éducatif ne soit pas « neutre ». Il s’agit d’une proposition avec son « propre caractère », avec ses spécificités, qui sont l’expression inséparable de la liberté de l’enseignement et de la liberté de conscience. » Dès lors, la sanction imposée au directeur de l’établissement « a de quoi surprendre par sa sévérité. Elle apparaît à beaucoup comme démesurée. »  Dans les colonnes du Figaro, Philippe Delorme s'interroge : « Quelle est la prochaine étape ? Nous interdire d’avoir un crucifix dans les salles de classe ? Mon Dieu, mais où va-t-on ? »

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

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