Immigrants musulmans : le Premier ministre polonais accusé d’instrumentaliser Auschwitz
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Tout cela tient plus de la polémique artificielle, pour tenter de nuire coûte que coûte au gouvernement conservateur polonais, mais puisque les grands médias internationaux, y compris français, montent en épingle le discours tenu le mercredi 14 juin par Beata Szydło sur le site du camp de concentration allemand d’Auschwitz, il n’est pas inutile d’en parler. La polémique est partie de l’opposition libérale polonaise et a été relayée par le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui était le chef du parti libéral PO (Platforma Obywatelska) avant son départ pour Bruxelles et qui n’a jamais vraiment cessé d’être actif contre le PiS aujourd’hui au pouvoir.
Pour l’occasion, Donald Tusk a écrit sur son compte Twitter : "De tels mots n’auraient pas dû être prononcés en un tel endroit par un Premier ministre polonais." RFI parle d’un "tollé" en Pologne, La Croix affirme qu'"à Auschwitz, l’exécutif polonais fait de l’histoire un instrument politique", et Le Monde parle d’une "forte indignation en Pologne" à propos de cette phrase :
Dans notre époque trouble, Auschwitz est une grande leçon qui montre qu’il faut tout faire pour défendre la sécurité et la vie de ses citoyens.
Une phrase qui chercherait, selon les critiques, à justifier le refus par la Pologne d’accueillir des immigrants dans le cadre du programme de relocalisation de l’Union européenne.
Or, si l’on écoute l’ensemble de l’intervention de plus de huit minutes du Premier ministre polonais (vidéo sous-titrée en anglais ici), le lien avec la question des quotas de « réfugiés » est moins évident. Beata Szydło évoque d’une manière générale le fait qu’on ne peut pas laisser se produire des situations où des gens aveuglés par des idées criminelles enlèvent à d’autres le droit de vivre, et que le devoir des dirigeants politiques et de nous tous est de faire en sorte que ce qui s’est passé à Auschwitz et dans les autres camps de la mort nazis ne puisse plus se répéter. Et c’est alors qu’elle prononce la phrase incriminée sur la nécessité, pour un État, de "tout faire pour défendre la vie et la sécurité de ses citoyens".
Une évidence, en somme, et une affirmation qui a toute sa place pour la Journée nationale de la mémoire des victimes des camps allemands nazis, commémorée en Pologne lors du jour anniversaire du premier transport de prisonniers à destination du camp d’Auschwitz en 1940 : des prisonniers de guerre de la campagne de septembre, des résistants, des personnes prises alors qu’elles tentaient de passer la frontière pour rejoindre les unités polonaises qui se reconstituaient à l’étranger (y compris en France), des prisonniers politiques. Un transport de Polonais, donc, parmi lesquels certains étaient juifs. C’est plus tard, à partir de 1942-43, avec l’entreprise d’extermination des juifs mise en œuvre par les Allemands, que les juifs de Pologne et d’Europe sont devenus largement majoritaires dans les camps de concentration d’Auschwitz-Birkenau.
Et quand bien même Beata Szydło aurait fait directement allusion à l’immigration-islamisation que l’Europe occidentale voudrait imposer à l’Europe centrale et orientale, il n’y aurait pas lieu de s’en offusquer. Face à l’islam radical et à l’immigration de masse, nos élites d’Europe occidentale n’ont-elles pas la même attitude d’apaisement et d’aveuglement que leurs homologues des années 30 face au nazisme ? À cette différence près que leur culpabilité est encore plus grande aujourd’hui car nous avons l’expérience d’Auschwitz qui "est une grande leçon qu’il faut tout faire pour défendre la sécurité et la vie de ses citoyens".
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