Immigration : la chancelière chancelle, Macron singe Zorro
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Souvenez-vous ! En 2015, Angela Merkel est montrée comme un modèle de générosité : elle s'engageait à accueillir un million d'immigrés ! On ne se posait pas la question de savoir si cette générosité ne dissimulait pas le revers, moins reluisant, de la médaille : combler le déficit démographique de l'Allemagne, nuisible à son essor économique. Macron, arrivé au pouvoir, se targuait de changer l'Europe : avec lui, on allait voir ce qu'on allait voir ! C'est tout vu : Angela Merkel a dû mettre de l'eau dans son vin et le Zorro de l'Élysée renoncer à ses ambitions de justicier.
La Finlande, la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne, l'Autriche et, maintenant, l'Italie ne les suivent pas sur le terrain migratoire. Le propre ministre de l'Intérieur de la chancelière, membre de la CSU, lui a lancé un ultimatum et menace de « refouler immédiatement » les migrants en provenance d'un autre pays européen si une solution n'est pas trouvée au sommet de l'Union européenne des 28 et 29 juin. La chancelière chancelle, elle fait profil bas, sa coalition bat de l'aile.
Et alors ? Et alors ? Macron est arrivé, pressé de la secourir. Lors de la rencontre franco-allemande du mardi 19 juin, le problème de l'immigration fut au centre des débats. On attendait impatiemment (ou plutôt sans illusion) les décisions importantes que ne manquerait pas de prendre le couple moteur de l'Union européenne. Une fois de plus, on resta sur sa faim : des paroles creuses et ambiguës, des déclarations d'intention sans consistance. Il est vrai que rien ne peut se faire sans l'accord de tous les membres de l'Union européenne et cela, ce n'est pas gagné !
"Notre objectif reste d’avoir une réponse européenne en évitant que l’Europe se divise", a déclaré Angela Merkel, tandis que Macron, comme Dupont et Dupond, surenchérissait en appelant à "agir de manière européenne et coordonnée". Toujours l'idée qu'il faut plus d'Europe – et non pas une autre Europe – pour remédier aux maux qu'elle produit. Il faut, bien sûr, amadouer les eurosceptiques, comme l'Autriche, qui va présider prochainement le Conseil de l'Union européenne, ou l'Italie, l'un des membres fondateurs.
Qu'à cela ne tienne ! Ils déclarent soutenir les plans de la future présidence autrichienne sur la protection des frontières, ils vont augmenter le budget de l'agence Frontex, ils feront preuve de plus de solidarité avec l'Italie, qui est aux premières loges. Ce n'est pas tout : ils sont prêts à démanteler les réseaux de passeurs, à harmoniser les procédures de demande d'asile, à créer des camps de migrants dans les zones hors de contrôle de l'Union européenne.
Chacun jugera si ce revirement est sincère ou si ces promesses (comme disait Jacques Chirac), "n'engagent que ceux qui les reçoivent". On comprend que les deux chefs d'État n'aient pas crié « Sauve qui peut ! » devant la désunion européenne. Ils se contentent de sauver ce qu'ils peuvent, c'est-à-dire les apparences. On peut compter sur eux pour trouver les moyens d'éviter l'éclatement de l'Europe mais, à coup sûr, ils resteront borgnes face aux conséquences de l'immigration.
Un sujet tabou n'a pas été évoqué durant ce sommet. Pourquoi ce rejet grandissant, en Europe, d'une immigration incontrôlée ? Les Français, les Italiens, les Autrichiens, les Hongrois, bien d'autres encore, seraient-ils d'horribles xénophobes, dont les pulsions seraient exacerbées par des partis populistes ? C'est un peu court, comme raisonnement.
Prenons le cas de la France. Elle a connu, entre autres, une immigration italienne, polonaise, espagnole, sans problèmes particuliers. Tous avaient en commun un fonds de culture chrétienne. Il n'en est pas de même pour la majorité des immigrants actuels, venus du Moyen-Orient ou d'Afrique, qui sont de confession musulmane et dont une partie refuse toute intégration. Au lieu de vanter les richesses hypothétiques du multiculturalisme, c'est à ce problème réel que nos dirigeants devraient s'attaquer !
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