Immigration clandestine : l’Italie de Giorgia Meloni défie la Commission européenne

Valeria Ferraro/SOPA Images/Shutterstock
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Quand on veut lutter contre l’immigration clandestine, on peut. La preuve par l’Angleterre et même par la Tunisie. Combattre ce fléau, l’Italienne Giorgia Meloni, présidente du Conseil, le veut, manifestement. D’où l’arsenal juridique qu’elle présente au peuple qui l’a élue.

De telles mesures étaient évidemment à hauts risques, depuis le naufrage d’un bateau d’immigrés clandestins, afghans pour la plupart, ce 26 février, aux alentours de Cutro, dans le sud de l’Italie. Bilan ? 72 victimes à déplorer. Si une telle tragédie était survenue sur les côtes françaises, nul doute que nos autorités, après avoir joué les pleureuses, auraient illico promis une loi nouvelle visant à renforcer le contrôle technique sur les navires passablement fatigués.

La pétulante Giorgia Meloni prend une tout autre voie, proposant au contraire une loi permettant d’infliger des peines de prison allant jusqu’à trente ans pour les passeurs : « Nous voulons combattre l’esclavage du troisième millénaire incarné par ces organisations criminelles. » On notera que le pape François, sortant pour une fois de son ambiguïté coutumière – jésuite un jour, jésuite toujours –, a été droit au but, ce 5 mars : « Que les trafiquants d’êtres humains soient arrêtés, qu’ils ne puissent plus disposer de la vie de tant d’innocents. »

Ficelle comme à son habitude, c’est précisément cette phrase que Giorgia Meloni a choisi de graver dans le marbre de la stèle érigée sur les lieux de ce naufrage. Et d’en profiter, au passage, pour proposer une restriction drastique des droits jusque-là accordés à la masse des indésirables. Parmi ces restrictions, les permis de séjour, à l’en croire trop généreusement attribués pour des raisons humanitaires souvent assez vagues. Dans la foulée, la nouvelle dame de fer italienne tient en ligne de mire ces pays qui « collaborent », de près ou de loin, au juteux business de la misère, leur promettant, s’ils persistent, une réduction drastique des visas de leurs ressortissants.

Sans grande surprise, son opposition ronchonne. Mais pas trop fort non plus, car sa politique est plus que populaire, dans ce pays placé en première ligne face à la déferlante migratoire. Ainsi, Laura Boldrini, député du Parti démocrate (centre gauche) et ancienne porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, assure-t-elle une sorte de service minimum en affirmant : « Rien n’est fait pour une bonne politique italienne de gouvernance de l’immigration. » Dans le registre C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule, le fameux film de Jacques Besnard tourné en 1975, la déclaration ne peut que faire sourire.

Prévenant les critiques à venir, Antonio Tajani, patron de la diplomatie italienne, affirme, non sans raison : « Ni l’Italie, ni aucun autre pays n’est capable d’affronter seul des situations internationales complexes. » Seule, non. Mais seule, l’Italie l'est de moins en moins.

Ainsi, l’Angleterre, autre pays européen, ne l’est certes que lorsque cela l’arrange. Mais il serre aussi la vis de l'immigration. Comme la Hongrie, l’Autriche, la Suède, le Danemark et d’autres, qui pourraient bien basculer à courte échéance. Bref, il n’est pas improbable que le Vieux Continent finisse par sortir de cette torpeur à base d’angélisme niais et de ces vilaines arrière-pensées voulant qu’une immigration de masse puisse résoudre ses problèmes de natalité, de retraites et de main-d’œuvre peu qualifiée.

En ce sens, il n’y a guère, entre les trafiquants de l'immigration et Ursula von der Leyen, matrone de la Commission européenne, qu’une menue différence : elle veut importer des immigrés en masse. Qui pourrait s’indigner que des aigrefins les lui fournissent sur un plateau ?

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Bravo et respect Mme Meloni, En Suisse, nous en avons assez de ces migrants payés à rien faire, qui trafiquent en tous genres et à n’importe quelle heure. Peu de sanctions ou pas, pour eux, mais pour les citoyens..

  2. « Nous voulons combattre l’esclavage du troisième millénaire incarné par ces organisations criminelles. »
    C’est une telle évidence.
    Même notre faux pape françois le dit : « « Que les trafiquants d’êtres humains soient arrêtés, qu’ils ne puissent plus disposer de la vie de tant d’innocents. »
    C’est dire!
    Bravo Mme Méloni.
    Puissions nous avoir, nous en france, des gouvernants qui ne soient pas esclavagistes, en autres malversations.

  3. Un pays de consommateurs stupides a toujours besoin d’immigrés pour faire baisser les couts de la consommation. Un peuple fier de lui a besoin de cohésion culturelle.

  4. La France a des voisins aux dirigeants à poigne. L’allemand rejette la fin du thermique pour 2035 . L’italienne s’oppose à la migration invasive. Le français reste tout de guimauve. Il paraît, bavarde, affiche fièrement son impuissance.

  5. Et bien vous voyez que tout est possible. Il faut sortir de ce truc qu’on appel « Europe » et qui nous appauvris.

  6. Femme courageuse et de caractère tenace, voilà ce qui manque à la tête de la France depuis des décennies

  7. je suis réservé envers les gouvernants italiens qui, pactisèrent avec la mafia laquelle aida l’Armée américaine à débarquer. Les Usa corrompirent et tinrent tous les gouvernements depuis 1945. Merci l’OTAN!

  8. Pour mettre en place une telle politique, il faut l’union des droites. Les Italiens l’ont fait, pourquoi pas nous ?
    Avis aux LR…

    • Le problème, c’est que les LR (ex-UMP-RPR) n’ont jamais été de droite ! C’est là tout le problème de cette duplicité à laquelle les français ont collaboré

    • Les LR font leur union avec Macron ;Il ne faut pas rêver Non l’union doit se faire avec Marine Le.Pen, Zemmour et Marion Maréchal ,Dupont -Aignan,Philipot là nous aurions des chances d’y arriver.

  9. L’avenir de la France appartient aux Français, l’immigration, c’est majoritairement des populations qui se référent à l’Islam. Il y a une énorme différence à être des moutons bêlants dans une démocratie, que dans un état totalitaire détenu pas les « fous d’Allah ». (surtout lorsqu’on connait le triste sort réservé aux moutons)
    Ce message s’adresse à tous les béats qui gobent la « bonne parole » dispensée par des médias à la botte des traîtres à la France.

  10. Meloni s’en prend donc aux passeurs, qui sont des voyous et qui doivent être punis, mais elle n’affirme pas la nécessité de mettre un terme à l’immigration, à la différence des socialistes danois qui, eux, attaquent le mal à la racine. La politique de Meloni est donc bien en deçà de celle de la gauche danoise et il semble que le bilan migratoire de l’Italie sera très mauvais en 2023. Meloni donne un os à ronger à son électorat mais elle n’est pas convaincante du tout. Même Sunak fait beaucoup mieux qu’elle en la matière.

  11. La Dame Meloni fait ce pourquoi elle à été élue du peuple Italien en dépit des bâtons dans les roues d’Ursula von truc qui elle n’est élue de personne. Força Italia !

  12. bravo a l’Italie que nos dirigeants de parti prennent exemple sur le gouvernement de Mme MELONI et obligent Jupiter a faire de même

  13. Giorgia Meloni devrait aussi inscrire dans sa loi que les bateaux de secours aux migrants ne puissent accoster en Italie qu’à condition qu’ils aient récupéré les migrants à moins de la moitié de la distance entre l’Afrique et l’Italie. Ça découragerait pas mal de migrants qui auraient plus peur de prendre des barcasse surchargées ! Les passeurs auraient moins de clients…
    Et heureusement Madame Meloni a été élu et fait enfin entendre une voix non pas raciste mais pleine de bon sens !

    • L’Italie n’a pas la réputation d’avoir jamais eu une armée d’une bravoure légendaire (sauf peut-être au temps des Condottieres à la Renaissance). En revanche ce pays a eu une troupe d’élite au XX° siècle, les plongeurs de combat, meilleurs que partout ailleurs, surtout en 39-45, même si le USA ont aujourd’hui les fameux Navy Seals. Donc, il ne serait pas impossible aux Italiens d’aller poser quelques pétards sous les coques des bateaux ONG, Ocean Viking et autres, en prévenant bien sûr les équipages pour qu’ils aient le temps de mettre des canots de sauvetage à la mer et qu’ils se mettent à l’abri, même sans couler réellement ces bateaux, mais à titre d’avertissement.

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