Immigration : Dénonciation de l’accord France-Algérie, aux calendes grecques !

macron tebboune

Il fallait s’y attendre : la proposition de résolution déposée par les LR à l’Assemblée nationale pour demander au gouvernement de dénoncer l’accord franco-algérien a été rejetée ce 7 décembre. 114 députés seulement (LR, RN et, à souligner, les députés Horizons, le parti d’Édouard Philippe) ont voté cette résolution, 151 ont voté contre, dont la Macronie. Donc, on continue comme avant.

Pour ou contre la dénonciation : la ligne de partage

Comme avant et comme toujours, peut-on même dire, puisque cet accord remonte à 1968, au sortir de l’indépendance de l’Algérie et dans la lignée des accords d’Évian. On continue comme avant, c’est-à-dire notamment avec des conditions de regroupement familial plus favorables que celles accordées aux ressortissants des autres pays. En déposant cette résolution, les LR savaient très bien qu’elle avait peu de chance de prospérer. On dira que c’est de la posture politicienne mais, objectivement, cela aura eu le mérite de fixer la ligne de partage des eaux sur cette question. Celle qui sépare désormais, d’une part, ceux qui veulent toujours plus d’immigration, par idéologie, électoralisme ou paresse intellectuelle, auxquels on peut joindre ceux qui marchent en crabe sur ce dossier, notamment au sein du camp macroniste, et, d’autre part, ceux qui disent tout simplement « Stop, ça suffit ». Ce sujet de l’accord franco-algérien, sur fond de repentance plus ou moins rentrée vis-à-vis de notre ancienne possession et d’esprit revanchard exacerbé et largement surexploité par le pouvoir FLN en Algérie, est en passe de devenir une sorte d’Arlésienne de notre débat politique national. Édouard Philippe, qui a commencé à envoyer des cartes postales à la droite en vue de 2027, a plaidé, dans les colonnes de L’Express, en juin dernier, pour la dénonciation de cet accord. D’où le vote de ses députés, ce 7 décembre. Une position défendue par notre ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt que BV avait interviewé sur ce sujet en mai dernier.

Surtout ne pas se fâcher avec l'Algérie...

Mercredi, à la veille de ce vote, Élisabeth Borne, dans les colonnes du Figaro, a affirmé qu’une renégociation de cet accord était « à l’ordre du jour ». Œillade aux LR qui envisagent de ne pas voter la loi Immigration de Darmanin. Mais qui sait lire entre les lignes comprend tout de suite qu’on ne sait pas si ce jour est pour demain, après-demain ou pour les calendes grecques ! « Dans les conclusions du quatrième comité intergouvernemental de haut niveau France-Algérie, qui s’est tenu en octobre 2022, nous avions évoqué l’ouverture de discussions en vue d’un quatrième avenant à cet accord », déclare le Premier ministre, qui parle mieux la langue de bois que l'arabe. En clair, on s’appelle et on en reparle plus tard. Et notez bien qu’il est question d’un simple avenant et non d’une dénonciation de l’accord. Ajoutez à cela la position d'un Emmanuel Macron opposé à la remise en cause de cet accord au prétexte qu’il risquerait de compromettre les relations franco-algériennes (il est vrai qu’elles sont excellentes !), vous aurez compris que l’affaire, à ce jour, est pliée.

Le Parlement n'aurait donc pas son mot à dire ?

Du reste, le chef de l’État, selon BFM, en aurait profité pour tacler son ancien Premier ministre qui soutient la résolution LR à travers les députés Horizons, en déclarant : « Je n’avais pas compris que la politique étrangère de la France était définie au Parlement. » Un peu facile, comme sortie ! Car rappelons, aux termes de l’article 53 de la Constitution, que les traités qui engagent les finances de l’État, ceux qui modifient des dispositions de nature législative ou qui sont relatifs à l’état des personnes, nécessitent une ratification du Parlement. Et cet accord France-Algérie impacte bien tout cela. Une « politique étrangère » ayant des conséquences aussi lourdes sur une aussi longue période dans l’équilibre social et sociétal d’une nation relève à l’évidence de la souveraineté nationale. Souveraineté nationale qui « appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants [le Parlement] et par voie du référendum », nous dit la Constitution. Par ailleurs, faut-il rappeler ou apprendre à Emmanuel Macron que le gouvernement « conduit la politique de la nation » (la politique tout court et non pas seulement la politique intérieure !) et que ce même gouvernement est responsable devant le Parlement ? Mais, au fait, en Macronie, c’est quoi, déjà, le Parlement ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

85 commentaires

  1. Tout cela a le mérite de faire connaître cet accord dont je suis sûr que peu de personnes supposaient l’existence jusque là. Dont moi même. Je ne comprends même pas qu’il puisse être encore en vigueur aujourd’hui . Comme si rien n’avait changé depuis . L’Algérie d’abord et sa demographie galopante , l’Algérie ayant multiplié par quatre sa population , sa radicalité islamiste depuis les années 90 qui a provoqué une guerre qui a fait plus de morts que pendant toute la guerre d’algérie . Ce qui n’a pas changé c’est la propagande haineuse contre la France qui est toujours répendue par un FLN omnipotent depuis l’indépendance .

  2. C’était joué d’avance . Que peut on attendre de ce gouvernement traître , lâche et corrompu ? Rien . Notre seule chance de voir bouger les choses est de voter en Juin prochain aux élections européennes

  3. Comme d’habitude on va de nouveau baisser la garde envers ce pays qui nous exècre , mais que leur doit-on ? encore une ritournelle d’esprit de M. Macron pour la « sempiternelle repentance » . Venez nombreux nous allons vous accueillir vous et vos coutumes , votre religion et surtout votre haine de notre pays !!! pas belle la France vue par le chef de l’Etat.

  4. C’est quoi le parlement dites vous mon colonel. C’est un machin qui nous coûte très cher et ne sert à rien en macronie.

  5. Merci, Bruxelles ! Grâce à vous, la Méditerranée n’existe plus : le Maghreb et la France ne font plus qu’un seul état:
    Avignon sera bientôt la banlieue d’Alger, de Tanger et Tunis ! Ceux qui sont censés nous représenter ne servent qu’à se remplir les poches…La Technocratie immigrationniste Bruxelloise a force de loi…

  6. Il est affligeant de voir nos responsables et nos élus s’aplatirent car sans plus aucune capacité à géré les intérêts de la France. Je parle du gouvernements, des élus des deux assemblées et de la haute fonction publique Ils vivent dans un nuage ou seul leur intérêt les conduits. Dans un cloud, donc hors sol. Suivant leur appartenance ils utilisent la presse et les réseaux pour enfumer le reste de la population. Et Mr Macron nous bassine avec l’Europe de VDL. Entre autre la CEDH annihile notre justice. Français nous avons compris, résistons en juin prochain à cette europe là alertons ainsi notre gouvernement !!!!!!!!!

  7. Les LR ont fait cette proposition car ils savaient qu’elle serait retoquée. Ça leur permet de faire bonne figure. Il aurait été préférable qu’ils votent les mentions de censure qui auraient permis de faire sauter le gouvernement Borne … et peut-être leur petit fauteuil douillet à l’assemblée nationale. Nous sommes lassés de leurs soumissions, petites magouilles et trahisons

  8. Un grand merci au LR Copé, qui dès la mise en route de ce « machin » gros comme une maison, avait déclaré : « qu’il était impossible de voter contre., évidemment il ne souhaitait pas déranger le « vivre-ensembles » qui règne dans les « territoires perdus de la République » de sa ville de Meaux.
    Quelques autres LR, plus discrets « on sait jamais », l’ont suivi.
    Merci beaucoup à tous ces élus qui font, une fois de plus, passer la France pour une entité négligeable auprès du gouvernement algérien, une forme de pays sous-développé.

  9. inutile de nous bassiner avec le déficit du budget du gouvernement macronsiste de la France quant on remarque les hémorragies multiples que la Nupes et le gouvernement, qui s’entendent comme les cinq doigts (d’un régime de bananes), se gardent bien de cautériser. l’AME qui nous coûte un pognon de dingue ajouté aux aides aux immigrés non régularisés jusqu’aux aides à des états qui nous sont hostiles, il faut bien voir qu’en matière de cette article, l’Algérie nous l’est particulièrement voir même plus et nous envois de par certains de ses ressortissants particulièrement virulents et qui eux même nous coutent pour certains qui vivent dans certaines zones de non droit où de droits culturels.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois