Immigration : la France prête à accueillir « l’ensemble des femmes afghanes » !

Image générée par IA.
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C’était il y a trois ans. Le 15 août 2021, les talibans entraient dans Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, et reprenaient aux forces occidentales le contrôle du pays. Un échec cuisant pour les États-Unis et leurs alliés, mais surtout une catastrophe pour une partie de la population locale qui s’était peu à peu accommodée aux mœurs libérales de l’occupant. Mais certains, à gauche, tentèrent de nous expliquer que la situation n’était pas si grave. Mediapart, notamment, nous assura que les talibans gagnaient à être connus (« On ignore tout des nouveaux maîtres du pays et de leurs intentions ») et l'ancien ministre de la Défense sous Hollande, Jean-Yves Le Drian, voulut croire que le nouveau régime afghan serait « inclusif » à l’égard des minorités.

Évidemment, le réel leur donna rapidement tort. « Au cours des 12 derniers mois, les violations des droits humains des femmes et des filles se sont progressivement aggravées, alerta l’ONU, en août 2022. Malgré les promesses de départ, les talibans ont systématiquement exclu les femmes et les filles de la vie publique. » Ces islamistes que d’aucuns cherchaient à nous présenter comme de gentils barbus interdirent également aux mêmes filles de poursuivre leur scolarité au-delà de la sixième, décrétèrent que les femmes devaient couvrir leur visage en public et leur demandèrent de rester enfermées chez elles, sauf en cas d’absolue nécessité.

Ce sont ces discriminations - réellement « systémiques », pour le coup - qui ont conduit la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) à prendre une décision inédite. Réunie en grande formation le 11 juillet dernier, l’instance officielle a estimé que... « l'ensemble des femmes afghanes » qui fuient l'Afghanistan en raison des mesures discriminatoires prises à leur encontre par les talibans « peuvent obtenir le statut de réfugiées ». Une première !

Comme souvent, il s’agit là de la transposition hexagonale d’une décision européenne. La cour française s’appuie, en effet, sur un arrêt de la Cour de justice de l’UE qui a jugé, en janvier 2024, que les femmes dans leur ensemble pouvaient désormais être regardées dans certains pays comme appartenant à un groupe social susceptible d’être protégé comme réfugié.

Une vieille revendication des féministes

Cette innovation juridique ne sera évidemment pas pour déplaire à nos chères militantes féministes. En août 2021, un aréopage de militantes, où figuraient notamment Sandrine Rousseau, Virginie Despentes, la journaliste de France Inter Giulia Foïs et l’ancien ministre Cécile Duflot, avait publié une tribune exigeant l’« accueil inconditionnel des femmes afghanes » en France. « Emmanuel Macron ne parle pas en notre nom lorsqu’il évoque les Français qui s’inquiètent d’un nouveau flux migratoire : nous nous inquiétons, au contraire, qu’il n’ait pas lieu », était-il écrit.

Une question demeure : au nom de qui s’exprimaient ces pétitionnaires ? Leur désir est-il partagé au-delà de leur petit cercle militant parisien ? Il y a peu de chances que les Français qui, sondage après sondage, demandent la fin de l’immigration massive voient d’un très bon œil ce projet d’accueil d’un « groupe humain » composé de quelque 20 millions de femmes… Un chiffre qui pourrait d’ailleurs encore doubler, voire tripler, par la magie du regroupement familial et du sacro-saint droit à une vie familiale normale, érigé par le Conseil constitutionnel.

Un droit d’asile dévoyé et suicidaire

Il fut un temps où le droit d’asile était réservé aux seuls combattants de la liberté, tels que définis par l'alinéa 4 du préambule de la Constitution de 1946. Essentiellement des opposants politiques échappés de régimes totalitaires ou autoritaires. Ils étaient alors une poignée à bénéficier, chaque année, du précieux laissez-passer. Des années 1950 aux années 2000, ce droit fut plusieurs fois élargi et progressivement accordé à des catégories qui ne relèvent en rien des combattants de la liberté : objecteurs de conscience turcs, femmes appartenant à des communautés pratiquant l’excision ou les mariages forcés, homosexuels nés en terre d’islam, asthmatiques originaires de pays à l’air pollué, etc. Le droit d’asile a été dénaturé, détourné, jusqu’à devenir une filière d’immigration à part entière.

Sur la question des femmes afghanes, si les discriminations qu’elles vivent dans leur pays ne font pas l’ombre d’un doute, il n’en reste pas moins que la décision de la CNDA a de quoi inquiéter. Les traditions et mœurs des Afghans ne les prédisposent-elles pas plutôt à trouver refuge dans des pays culturellement voisins du leur ? En 2013, le Pew Research Center observait que 99 % des musulmans afghans souhaitaient que la charia soit la loi officielle, 85 % étaient favorables à la lapidation des femmes adultères et 79 % considéraient que les apostats quittant l’islam devaient être mis à mort. Autant dire que leur intégration au sein du peuple français n’est pas gagnée…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 15/07/2024 à 19:32.
Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

53 commentaires

  1. La démence n’a décidément plus de limite dès qu’il s’agit de « droits de l’homme » et de ses dévoiements. Le droit des Français ? Tous ces juristes et autres défenseurs des droits de l’homme s’en foutent éperdument.

  2. Il me semble que dans beaucoup de pays concernés où les femmes ne s’habillent pas à l’européenne (euphémisme) la tradition est transmise non par les hommes mais par les femmes elles mêmes. Les hommes cognent mais les femmes sont bien plus influentes que ce que les européens pensent. Aussi, importer des femmes voilées c’est s’injecter des cellules cancéreuses. D’ailleurs voyons nous beaucoup de fatmas venues en France (grâce au regroupement familial), se vêtir à l’européenne ? allez à la sortie des écoles voyez les vêtements et écoutez la langue

  3. A y réfléchir, moi je serai d’accord sur un point du sujet en question.
    Il y a dans ce pays où nous (sur)vivons, des filles, des femmes qui veulent à tout prix porter voile, burqa, etc. … qui ne sont pas autorisés chez nous.
    Il y a dans beaucoup de pays musulmans; des filles des femmes qui veulent à tout prix se débarrasser de ces voiles, burqas, etc. …
    ECHANGEONS !… envoyons leur toutes celles qui sont emmerdées chez nous, et prenons celles qui ont envie de vivre libres !…
    C’est pas la bonne idée ?…

  4. En effet « c’est pas gagné » ! J’abonde dans le sens des propos de l’auteur. J’en veux pour preuve la réaction d’une Afghane, réfugiée en France. Malgré sa présence en France depuis de nombreuses années, et tout en ayant le souvenir des brimades subies dans son pays, elle a fait le choix de porter le voile ! Elle nous impose sa religion alors qu’elle a fui l’Afghanistan, précisément parce que les pressions islamiques étaient trop fortes. Dès lors, pourquoi offririons-nous la liberté à ces femmes qui, alors qu’elles ont l’opportunité de se libérer des contraintes, s’obstinent à les afficher dans le pays d’accueil. Il s’agit d’une pollution visuelle, d’une entorse grave à nos lois, d’une agression à nos modes vestimentaires, au bon goût français. Notre pays finit par disparaître sous les effets des revendications culturelles des autres pays. Les Européens sont les seuls à ne pas défendre leurs cultures ! L’Asie et l’Afrique sont championnes pour se battre pour leurs propres cultures ! Prenons exemple !

  5. C’est une calomnie ;pourquoi les femmes afghanes chercheraient elles à fuir la religion de paix, d’amour et de tolérance. Demandez à
    Melenchon, il vous confirmera.

  6. Bon, d’accord, ça fait plaisir à certain(e)s illuminé(e)s. Mais ont’ils réfléchis à ce qui se passera une fois les fachos, réacs et autres dangers pour la république, partis ou disparus. Qui pour payer l’accueil, toujours plus généreux, de ces femmes. Qui, pour payer taxes, impôts et charges sociales qui nous écrasent et sont déjà dilapidés sans consultation de ceux qui les supportent. Avant de jouer les grandes âmes, il est utiles de se poser certaines questions, même si celle ci dépasse les possibilités de réflexions de cette bienpensance.

  7. Les femmes afghanes ont déjà gravement souffert du régime des talibans. Le peuple afghan est un peuple doux et rieur. Les islamistes les ont envahis et soumis (exactement ce qu’ils essayent de faire chez nous). Dire comme le commentaire précédent que ces femmes vont engendrer des terroristes c’est totalement méconnaitre les afghanes. Massoud s’est battu pendant des décennies pour libérer son peuple des russes, des américains et des talibans qui ont été imposé à la tête de l’État par les américains. La référence de Massoud c’était le général de Gaulle, il parlait parfaitement le français et il est mort 2 jours avant le 11 septembre parce qu’il était venu en Europe pour prévenir du prochain attentat, mais on ne l’a pas écouté. Les femmes afghanes vont commencer par enlever tout le costume musul intégriste si elles viennent chez nous, tout comme les iraniennes. Alors moi je dis de renvoyer tous les islamistes et gardons ceux qui ne le sont pas et veulent s’intégrer totalement à notre pays. Ce qui vaut pour les femmes, ne vaut pas forcément pour les hommes, car malheureusement le travail d’infiltration est fait par les hommes…

    • Les femmes afghanes ont beaucoup souffert c’est un fait ce qui est le cas dans beaucoup de pays malheureusement même si on en parles pas/que rarement. Les femmes qui souffrent dans tous les pays méritent d’être en sécurité mais pourquoi toujours en France ??? Nous ne sommes pas le seul pays au monde qui peut recevoir des réfugiés ! Tous les français ne sont pas riches, il y a de plus en plus de pauvres, et il n’y a pas de travail et encore moins de logements sociaux (ou non) où va t’on pouvoir loger toutes ces personnes ? Sans compter l’insécurité galopante ! Comment peut-on penser que des femmes et des hommes persécutés seront en sécurité alors que les français eux mêmes ne le sont pas ? La France a déjà pris sa part maintenant c’est aux autres pays de prendre le relais.

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