Immigration : les demandes d’asile en forte hausse, en 2023

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Pour cette année 2023, et en se basant sur les huit premiers mois de l’année, Le Figaro estime qu’on devrait atteindre 140.000 demandes d’asile en France. L'augmentation atteindrait 12 à 14 % en huit mois de 2023, par rapport à la même période de 2022. Des demandes faites par des Afghans, en majorité, puis, à égalité, par des Guinéens, des Bangladais, des Ivoiriens et des Turcs. Le GUDA, le Guichet unique pour demandeur d’asile où ledit demandeur fait sa demande, fait le plein. Dans la foulée, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) prie les demandeurs d'asile « d’accepter une offre de principe de prise en charge et peut lui proposer un hébergement et une allocation ». La France ouvre ses bras.

Or, l’année 2022 avait été une année record en matière de demandes d’asile, avec 131.254 dossiers – ce qui représentait une hausse de 27 % par rapport à 2021. Des chiffres donnés par le site officiel viepublique.fr en juillet 2023. Mais le même site donnait, en juin 2023, le chiffre censé être définitif de 155.773 demandes ! Qui croire ? Qu’on considère, en fonction du chiffre retenu, que 2023 verra une hausse ou une baisse, c’est en tout cas… beaucoup. Ajoutez à ces nouveaux arrivants l’immigration déjà présente et qui n’a pas été intégrée (l’OFII est une création de 2009, époque révolue où certains pensaient l’intégration encore possible), l’immigration « régulière » (316.174 premiers titres de séjour délivrés en 2022), l’immigration clandestine par nature impossible à chiffrer… et tâchez de deviner l’âge du capitaine.

Darmanin brouille les cartes

Le capitaine de la place Beauvau, justement, fait-il ce qu'il faut ? Lorsqu'il déclare, en pleine crise de Lampedusa, qu’il faut distinguer les migrants des réfugiés – sur l’air : les seconds ont plus que les autres vocation à être accueillis –, il triche, car cette distinction ne s’opère qu’après instruction de la demande d’asile, à un stade où tout ce beau monde est déjà peu ou prou « accueilli ». En France, sur les huit premiers mois de 2023, l’OFPRA a validé 32 % des demandes d’asile, ce pourcentage monte à 44 % après recours auprès de la Cour nationale du droit d’asile. 40.920 réfugiés de plus, en France, pour la période. Darmanin nous fera-t-il croire que les demandeurs déboutés sont repartis ? On connaît la grande tolérance de la France pour l’irrégularité. Les fameuses OQTF l’illustrent à merveille : elles n’ont d’obligation que le nom. Elles sont des invitations à rester sur notre territoire.

Distinguer migrants et réfugiés, comme le fait Darmanin, c’est d'ailleurs « adopter les méthodes de l’extrême droite », selon Pierre Roques, coordinateur à l’association L’Auberge des migrants. Le ministre de l’Intérieur pouvait bien faire le malin, en mai dernier, lorsqu’il s’en prenait à Georgia Meloni : « Mme Meloni, gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de Mme Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue » - qu’il ne nous fasse pas croire que lui, non élu, est en passe de les régler pour la France.

Une question de volonté

Or, l’invasion migratoire n’est pas une fatalité. Elle est une volonté. C’est celle de Darmanin avec la création qu'il appelle de ses vœux d'un titre de séjour « travail des métiers en tension » : un appel d’air supplémentaire. Inverser la tendance dépend de la volonté contraire. En 2015, lors de la grande crise migratoire, la Suède – pas des amis de Marine Le Pen : un Premier ministre social-démocrate et une coalition de centre-gauche – avait réduit le nombre de demandes de 95 % en rétablissant un contrôle aux frontières. De 2014 à 2015, le Danemark – là encore, pas des amis de Marine Le Pen – a réduit le nombre de demandes d’asile de 92 % entre 2014 et 2019. Comment ? « En achetant, en 2015, des emplacements publicitaires dans les journaux libanais pour y détailler la réduction des aides sociales, puis en instaurant la possibilité de confisquer les biens des demandeurs pour couvrir leurs frais d’hébergement », explique Mathilde Tchounikine au Figaro.

Contrôler les frontières, couper les pompes aspirantes, cela fonctionne. Bien sûr, tout serait fait, en France, pour entraver cette volonté. Pas qu'en France : les institutions surenchérissent avec des jurisprudences de la Cour de justice de l’Union européenne et de la Cour européenne des droits de l’homme qui donnent systématiquement priorité à l’individu migrant sur les États. On a hâte que commence le combat autour du projet de loi sur l’immigration – au Sénat en novembre, à l’Assemblée nationale début 2024 –, mais il faudra bien avoir à l’esprit qu’un État de l’Union européenne n’est plus maître chez lui.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

27 commentaires

  1. C’est l’Europe qu’il faut reconstruire et revoir tous les traités signés qui ne correspondent plus à notre époque et cette fois il faudrait revoir l’Europe sans les américains tirant les ficelles derrière comme ce fut le cas lors de la création du marché commun.

  2. Droit d’asile…
    Est-ce que les pays des demandeurs sont vraiment en guerre, ou est-ce que c’est pour la CAF et autres générosités du genre ?
    La France est trop généreuse, elle court à sa perte.
    Où iront-ils après, quand les pompes à fric auront tari ?

  3. Quand allons nous enfin nous asseoir sur les prérogatives des ces institutions européennes. Messieurs les politiques, un peu de courage que diable.

  4. On pourrait imaginer que ce ministre Darmanin prend plus de décisions dans sont ministère que des déclarations dans les médiats, c’est à en douter vue le résultats.

  5. Au delà des mots, des effets de manche, quels décisions ? Un discours pour les français, des accords favorables à l’immigration avec l’Europe. Maintenant il faut DÉCIDER ! Marre des paroles.

  6. Mais pourquoi c’est à nous qu’on demande l’asile ? Il ne peuvent pas faire cette demande en Russie par exemple ? Ou au mieux cultiver un peu leurs terres chez eux. Ou simplement mettre en place une contraception …

    • Je pense que votre réponse est faite pour « rire » vous connaissez très bien la réponse . Je ne vous là donnerai donc pas !

      • Bonjour San Antonio, J’ai envie de rire, même si ce n’est pas drôle. Si ceux qui nous gouvernent n’acceptaient plus que les chauves comme réfugiés, ces derniers auraient tous le crâne rasé. Un congolais de Brazzaville n’a pas besoin pour soi disant se réfugier, d’aller en Russie. Il lui suffit de traverser le fleuve Congo pour se retrouver à Kinshasa. Durant la guerre civile du Congo B, nous avions beaucoup de réfugiés et pas mal de femmes et d’enfants dans le Haut Ogooué, province du sud-ouest du Gabon. Ces personnes survivaient à Franceville et Moanda sans aucune aide du Gabon bien sûr. Je ne vous citerais pas tous les pays où j’ai vécu en Afrique et où il est possible de se réfugier dans un pays limitrophe ou un autre. Nos ambassadeurs et nos consuls ainsi que les « MAE » remontent ces informations et Darmanin ainsi que tous les membres du gouvernement sont au courant. Ils sont pas idiots et c’est avec notre argent qu’ils hébergent des personnes qui ne le méritent pas.

  7. Avec Darmanin sous direction de Macron, le ministère de l’intérieur est devenu ministère de l’immigration, de l’insécurité, de l’incompétence et des mauvais calculs. Nous sommes face à l’immigration comme Priam roi de Troie confrontés à des envahisseurs de toutes parts avec un cheval de Troie qui s’installe progressivement pour détruire notre château que représente notre nation. L’odyssée française est en train de se jouer et un nouvel Homere écrira l’histoire dans quelques décennies. Pourtant un homme averti en vaut deux dit on . Alors qu’est-ce que nous attendons ? La catastrophe ? Pauvre France.

  8. Qui peut encore croire aux gouvernants ayant ruiné le pays depuis 50 ans? Le Kevin Matteo voit des Anglais à la place de Californiens dyonisiens. La France est foutue.

  9. L’année dernière, la Suède a enregistré le plus grand nombre de victimes de fusillades jamais enregistré, soit plus de 60 morts, et cette année est en passe de dépasser ce chiffre, car la violence des gangs dans le pays du paradis socialiste continue d’échapper à tout contrôle.
    À l’heure où les scènes d’immigration clandestine qui déferlent sur le sud de l’Europe depuis la Méditerranée se poursuivent sans relâche, même le Financial Times n’a pas hésité à identifier ce qui alimente la criminalité et transforme les rues de Suède en zones de guerre : « Les chefs de la police ont déclaré que la Suède était confrontée à la situation la plus grave en matière de sécurité intérieure depuis la Seconde Guerre mondiale, alors que les gangs d’immigrés se livrent à un conflit sanglant ».
    Et il y a même des « enfants soldats » au cœur de l’Europe scandinave : « les gangs exploitent de plus en plus les enfants pour commettre les crimes, car ceux qui ont moins de 18 ans restent souvent impunis ou reçoivent des peines légères de la part des tribunaux ».
    Résultat, la Suède fait appel à l’armée pour l’aider à faire face aux fusillades et aux explosions quotidiennes dans le chaos du gangstérisme migratoire. Parce qu’il y a aussi des dégâts « collatéraux ».
    Bien sûr, cela n’arrivera jamais dans le pays de la douce France… Nous sommes autrement civilisés

  10. Et pourtant dans tous les domaines il manque du personnel , faut il en déduire que ces migrants se contentent de vivre d’allocations . Plus il en arrive , plus le nombre de crimes et délits est en hausse , ne nous dites pas qu’il n’y a pas un lien entre les deux . La France n’a plus les moyens de les accueillir , le peuple croule sous les taxes et les impôts alors stop , ça suffit , quittons cette UE et virons ce gouvernements de destructeur .

  11. Ah, que la France est un beau pays, attractif, avec sa générosité en multiples aides sociales.
    Bah ! on va faire de la dette… À combien on a droit 5 000, 10 000 milliards de dettes ? Qui disait « vogue la galère » ou que le Titanic était insubmersible ?

  12. Les questions à poser : pourquoi l’Afrique, continent qui regorge de richesses et de matières premières, n’arrivent pas à nourrir ses enfants ? Et pourquoi accepte t-on de recevoir les ressortissants de pays dont les dirigeant crachent sur la France ? Et enfin, pourquoi accepter l’ingérence du machin Européen dans les affaires intérieures de nos pays. Honte aux politiciens qui nous ont asservis à des instance supra nationales dépourvues de toutes légitimité !

    • Il semblerait que les français, notamment, les fassent travailler dans les mines, récupèrent le bénéfice de celles ci et, hormis un salaire de misère, les pays ne voient pas un seul centime de bénéfice de leurs propres mines, par exemple.

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