Immigration : quand Viktor Orbán donne une leçon à l’UE et à la France

Orban

Il ne fait pas bon, de nos jours, manifester quelque sympathie pour Viktor Orbán. Pourtant, beaucoup de Français aimeraient bien que, dans certains domaines, la France menât une politique comparable à la sienne. Le 22 juillet, plusieurs journaux ont rapporté que le Premier ministre hongrois, « coutumier des diatribes contre l'Union européenne », a appelé, samedi, à combattre « les échanges de populations » orchestrés par « cet empire fédéraliste », qu'il accuse aussi de mener « une offensive LGBT+ » et de rejeter « l'héritage chrétien ».

Les « échanges de populations », une autre façon de désigner ce qu'on appelle parfois « le Grand Remplacement », s'attirant les foudres de la bien-pensance. Certains médias, comme Le Parisien, soulignent d'ailleurs que Viktor Orbán, « farouchement opposé à la réforme européenne de l'asile », fait ainsi référence au « programme du Grand Remplacement », ajoutant que « cette théorie complotiste popularisée par l'extrême droite arguë que les élites organiseraient le remplacement des populations européennes par des immigrés extra-européens ».

Vous l'aurez compris, si vous avez le malheur de penser et surtout de dire qu'il y a trop d'immigrés en France ou en Europe et qu'il faudrait prendre des mesures pour en limiter le flux, vous serez immédiatement taxés d'extrémisme, considérés comme infréquentables et, bien que majoritaires, ostracisés par les tenants de la pensée unique. On peut cependant estimer que Viktor Orbán a raison et que l'Union européenne organise une immigration qui, à la fois, lui donne bonne conscience et compense son déficit démographique.

La France de Macron veut être le bon élève de l'Europe. Le locataire actuel de l'Élysée fait partie de ces prétendues élites pour qui les frontières sont un obstacle à l'extension des marchés et l'identité culturelle française, une lubie réactionnaire et passéiste. Le projet de loi, qui devrait être prochainement examiné, censé « contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », prévoit de faciliter les régularisations des travailleurs sans papiers, ce qui montre, s'il en était besoin, quel profit économique le gouvernement entend en tirer.

Pour donner le change, le président de la République, lors du premier Conseil des ministres après le remaniement, a notamment déclaré que « le cap est clair et simple, celui de l'indépendance du pays pour pouvoir consolider un modèle plus juste » – ce qui ne veut rien dire –, soulignant qu'« il n'y a pas de politique qui tienne si nous ne sommes pas indépendants ». Se serait-il converti au souverainisme ? On jugera de sa sincérité à la lumière de toutes ses déclarations et actes passés, où il confond allègrement les souverainetés française et européenne.

L'accusation lancée par Viktor Orbán contre l'Europe de mener « une offensive LGBT+ » et de rejeter « l'héritage chrétien » peut viser aussi Emmanuel Macron. Un exemple ? SOS Homophobie vient de faire pression sur Élisabeth Borne, lui demandant « de se positionner avec clarté en faveur d’une évolution de la loi permettant la déjudiciarisation de la procédure de changement de genre à l’état civil pour les personnes trans ». Pas question de s'opposer à cette proposition sous peine de passer pour homophobe ou transphobe. Sachez que cette association bénéficie d’un agrément du ministère de l’Éducation nationale pour intervenir dans l’enseignement public.

Décidément, on comprend que s'exprime parfois le souhait d'un Orbán à la française. Ceux qui aiment la France, sa culture et son identité savent, entre Macron et Orbán, distinguer le collaborateur du résistant.

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

72 commentaires

  1. Il est évident que le gouverneur de la France Macron, de l’impératrice Von der LEYEN ne fasse qu’exécuter ses lubies sous peine d’être viré. Comme il tient à sa place tant pis pour la France et les Français, ainsi que notre culture et notre civilisation. A quant le grand ménage comme en Angleterre, en Hongrie, en Italie, en Espagne, au Danemark, en Suède et bientôt sans doute d’autres pays ?

  2. La qualification — devenue injurieuse et « disqualificatrice » — est très amusante, supprimez les extrêmes et le précédent « mo(u)déré » devient extrêmiste à son tour ! C’est d’ailleurs ce qui s’est produit en France. Il suffit de l’assumer sans complexe et l’interlocuteur qui a proféré l’injure finale en reste coi. Je suis d’une extrême courtoisie, est-ce pire que d’être simplement courtois ? La débilité mentale de l’argument répété ad libitum laisse pantois. Lorsque l’interlocuteur n’a plus que ce pseudo-argument et la réduction « ad hitlerum » comme argument, le débat s’est enfui et il vaut mieux en faire autant !

  3. Ca, c’est un vrai chef d’état … L’UE devrait lui demander de conduire une delegation auprès des Russes pour arrêter cette guerre idiote en Ukraine. Parce que je suis sûr qu’il est respecté à Moscou, et que sa parole représente quelque chose, pour tous ceux qui respectent encore certaines valeurs.

  4. Merci Philippe pour cette chronique aussi franche que fraîche et qui nous montre la vrai valeur de deux proverbes ;
    – Chinois : Quand le sage montre la lune , l’imbecile regarde son doigt . En d’autres termes , Macron regarde le bout de son doigt sans comprendre ce qui va se passer plus loin.
    – Grec ( Aristote ) : L’imbécile affirme , le savant questionne , le Sage réfléchit !
    Autrement dit , Jouer les chefs quand on en a pas l’envergure nous conduit droit dans le mur.
    Hélas vous avez raison Philippe ( nous sommes de la même génération) , croisons les doigts pour retarder ce moment assassin.

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