Immigration : que contient le projet de Darmanin ?

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Que contient cette fameuse loi Immigration présentée, ce mercredi, en Conseil des ministres ? « Il faut de la fermeté et de l'humanité [...] On ne peut pas accueillir tout le monde », résumait Emmanuel Macron en décembre, dans Le Parisien, tout en appelant à « intégrer plus vite et mieux » les immigrés entrés légalement sur le sol national. Au fond, cet en même temps macronien est tout à fait indiqué pour résumer le projet de loi porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et Olivier Dussopt, ministre du Travail. On peut donc raisonnablement considérer que l’hiver est chaud pour Olivier Dussopt qui, après l’indigeste et inflammable réforme des retraites, va s’atteler à porter cette énième loi Immigration.

Le point phare du texte, celui qui en tout cas fera bondir l’aile gauche de l’Hémicycle, sera d’accélérer les expulsions des étrangers en situation irrégulière et les délinquants étrangers. Les règles pour les contentieux devraient être simplifiées, passant de douze recours à « seulement quatre ». Le texte prévoit accessoirement de rendre obligatoires les relevés d’empreinte digitale et la prise de photographie. En bref, des points de détail qui peinent à convaincre sur l’objectif premier du locataire de la Place Beauvau : faire exécuter les OQTF. En effet, l’absence de politique étrangère et l’absence totale de volonté politique vis-à-vis des pays émetteurs de cette immigration rend de toutes les manières l’obtention de visas caduque.

Accélérer les sorties… et les entrées !

C’est tout l’objectif que s’est fixé Olivier Dussopt : trier le bon grain de l’ivraie, les gentils des méchants. Alors que ce projet est censé accélérer le départ des indésirables, il prévoit aussi un grand assouplissement dans la délivrance de visas de travail concernant les métiers en tension et les secteurs de la santé. En bref, accélérer le processus de « recrutement de main-d’œuvre à bas coût, toujours plus efficace que de baisser les charges et d’augmenter les salaires », soupire un élu du Rassemblement national joint par téléphone.

De manière plus annexe, des dispositifs seront pris pour que les candidats au visa de travail aient un minimum de connaissance en langue française.

Encore une loi pour rien ?

Vingt et une. Il n’y a eu pas moins de vingt et une lois sur l’immigration depuis la « loi Pasqua » de 1986 à la « loi Collomb » de 2018. Depuis, le phénomène d’immigration n’a fait que s’accentuer et la pression migratoire n’a jamais été aussi haute. Et les oppositions tirent déjà à boulets rouges : le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau dénonce, sur LCI, « une loi qui ne changera pas la donne : elle ne permet pas de reprendre la maîtrise de l'immigration ». Le député RN du Var Julie Lechanteux alerte : « Avec plus de 6 millions de chômeurs, cette mesure n’est pas entendable. »

En bref, alors que la réforme des retraites révèle l’absence de politique nataliste et la lourdeur des charges qui pèsent sur le coût du travail, aucune leçon ne semble avoir été tirée dans un contexte de submersion migratoire et d’explosion de l’insécurité.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 27/02/2023 à 20:14.
Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Ce grand désordre s’est progressivement installé depuis l’Indépendance de l’Algérie en 1962. Inutile de décrire la progression lente et permanente de cette invasion que nous connaissons tous mais à présent, ce que l’on connaît surtout, c’est l’INSECURITE quotidienne, l’ennemi est partout, invisible et imprévisible. Comment cela peut-il finir si le Gouvernement ne fait rien pour les CHASSER de notre pays ?

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