Immigration : toujours plus de dangers

Le défi démographique est la tâche la plus importante qui attend la France et l’Europe. Au début du siècle dernier, la majorité des pays les plus peuplés du monde, hors la Chine et les Indes, se trouvaient sur le Vieux Continent. Le poids démographique des Européens, des Russes et des Nord-Américains cumulés, qui était égal au tiers de la population de la planète en 1900, ne sera plus que de 12 % en 2025 et continuera à décliner tout au long du siècle sans changement significatif. Point le plus préoccupant : la démographie démultipliée d’une Afrique qui a longtemps été très peu densément habitée, du moins lors de sa protohistoire précédant la colonisation.

Selon le document de synthèse "World Population Prospects" rendu par l’Organisation des Nations unies en 2015, dont les travaux sont reconnus pour leur fiabilité, la probabilité que la population mondiale se situe entre 9,5 et 13,3 milliards d’habitants en 2100 est estimée à 95 %. En tenant compte du recul du taux de fécondité et de l’allongement de l’espérance de vie, l’Afrique et l’Asie devraient contenir respectivement 4,4 et 4,9 milliards de personnes, soit 83 % de la population mondiale d’ici à 2100.

Dans le même temps, la population européenne diminuera et vieillira. En outre, nos pays seront lestés du poids colossal des dettes souveraines et de corps sociaux atomisés par le multiculturalisme. Ce contexte fort particulier rencontrera la situation d’un continent africain qui ne semble pas emprunter la voie normale des modèles statistiques, sa transition démographique n’étant pas pour demain.

Si la population augmente en Afrique, la croissance économique ne devrait pas suivre le même chemin, se heurtant à l’analphabétisme, à la faiblesse des réseaux de transport des personnes et des marchandises, à l’absence d’infrastructures compétitives, à des Etats faillis ou instables et à une répartition inégale des ressources élémentaires.

Depuis le début de l’année 2017, les débarquements de "migrants" en Italie sont en hausse de plus de 40 % par rapport à l’année 2016. Sujette au chaos militaire, la Libye est assiégée. Trop faible politiquement pour épauler l’Europe dans la lutte contre l’immigration massive, Tripoli est la proie des mafias de passeurs qui s’enrichissent sur la misère humaine des deux côtés de la mer Méditerranée.

Que faire pour survivre aux prochaines vagues ? D’abord, refuser les diktats d’une Commission européenne trop sensible à l’économisme, voyant dans les "migrants" une réponse au vieillissement de la population européenne, comme les pays d’Europe centrale l’ont fait. Sous-qualifiés, présentant une distance culturelle importante qui rend caduque leur intégration dans une Europe divisée, les "migrants" africains doivent être empêchés de s’installer dans nos pays.

Que Le Figaro titre sur des "réfugiés économiques" devrait nous inquiéter au plus haut point, car ces cas se chiffrent à plusieurs centaines de millions d’individus dans le monde. Les pays de l’hémisphère Nord doivent aider l’Afrique à gagner une stabilité démographique, garante d’un meilleur développement économique que nous pouvons appuyer. Il est temps car, demain, il sera trop tard…

Dominique Bilde
Dominique Bilde
Députée européenne du FN

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