Impôts locaux : la double peine des petits propriétaires des petites villes
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Dans ces colonnes, Richard Hanlet a fort bien dit ce qu'il fallait dire de la folie dépensière des élus locaux, qui se traduit par une pression fiscale délirante qu'atteste, depuis des années, l'envolée des taxes foncières et des taxes d'habitation.
Cette année, l'actualité sur ce sujet récurrent tournait autour de deux idées : d'abord la relative modération des hausses, comparée à celles des années précédentes (les élus locaux s'y connaissent en communication, vu les budgets qu'ils consacrent à ce poste...), ensuite l'inquiétude provenant de la suppression de la taxe d'habitation, car il faudra bien trouver les milliards manquants...
Mais, dans tous les classements publiés, si on a bien retenu la gestion calamiteuse de Mme Aubry, à Lille, on passe tranquillement à côté de la situation des villes moyennes. Or, le socialisme municipal à la Aubry ne fait pas seulement des dégâts dans les grandes agglomérations, mais aussi dans les petites villes rurales. Vous savez, cette France périphérique qui va et vote si mal…
Villeneuve-sur-Lot : quinze ans de règne sans partage de Jérôme Cahuzac, des impôts locaux qui ont explosé. Une ville sinistrée, un centre-ville déserté. Une insécurité galopante. Des établissements scolaires ayant basculé en REP (réseau d'éducation prioritaire). Un chômage élevé. Et une immigration qui se porte bien. Des islamistes et des fichés S. Malgré cela, malgré l'affaire Cahuzac, M. Cassany, son dauphin depuis le début, tout aussi socialiste que lui, quoique moins brillant, a été réélu, à la faveur d'une triangulaire imposée par une droite et un Front national irresponsables, ici comme ailleurs.
Si j'ajoute que région et département sont aussi aux mains de socialistes drogués à la dépense et à l'impôt, vous pouvez commencer à entrevoir à quoi ressemble taxe foncière et taxe d'habitation pour un propriétaire ici... Pour le département, je me contenterai de rappeler que le Lot-et-Garonne est le département français qui a augmenté le plus fortement le foncier cette année : + 21,25 % ! Unique en France. Un trou de vingt millions d'euros à combler, paraît-il...
Pour les petits propriétaires de ces villes moyennes socialistes, la cote d'alerte est atteinte. La charge de l'impôt local est devenue le premier poste budgétaire. Un poste anxiogène car on ne voit pas comment ces collectivités mal gérées, dans des zones économiques sinistrées, toujours pilotées par des socialistes adeptes des mêmes réflexes, pourraient à l'avenir ne pas continuer la spirale de l'augmentation. Un cercle vicieux. Des effets ciseau terrifiants. Et ces petits propriétaires, issus des classes moyennes actives ou retraités, n'ont pas la solution de devenir des nomades comme M. Robin de La Roche le préconise. Ils n'ont plus qu'à payer de plus en plus cher un cadre de vie de plus en plus dégradé. La double peine.
Ici, le président du conseil départemental, M. Camani, qui était aussi sénateur, anticipant une défaite, n'a pas souhaité se représenter aux élections de septembre dernier. Une lucidité bienvenue... Il serait bon que son ami socialiste M. Cassany, maire de Villeneuve-sur-Lot, ait la même sagesse le moment venu. Il serait aussi nécessaire qu'au niveau de l'État des encadrements stricts soient imposés à ces élus qui auront accru comme jamais la pression fiscale. La liberté des collectivités locales, quand elle aboutit à de telles folies fiscales, doit avoir des limites.
Les révolutions commencent parfois par des révoltes fiscales. Si les élus, conscients de leur échec et de la colère qui gronde, décident eux-mêmes de quitter la scène comme M. Hollande et M. Camani, nous connaîtrons des révolutions de velours au pays des jacqueries. Le début d'un espoir pour les petits propriétaires.
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