Impuissance de l’État : les citoyens peuvent-ils se faire justice eux-mêmes ?
Après avoir attendu la police, ces riverains en ont eu assez. Ils se sont saisis de battes de baseball...
Il était tôt, ce dimanche matin, dans cette commune du Nord, quand résonnaient déjà les crissements de pneus et les rugissements des moteurs.
Neuville-en-Ferrain (59) : excédés par un rodéo urbain, une vingtaine de riverains munis de battes de baseball décident d'intercepter les voyous eux-mêmes et tabassent l'un des auteurshttps://t.co/IgA8Pdo7xi pic.twitter.com/1cCvhxlhtq
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À 6 heures du matin, il était décidément beaucoup trop tôt pour une vingtaine de riverains. Après avoir appelé et attendu la police, ces riverains en ont eu assez. Ils se sont saisis de battes de baseball et ont mis fin, eux-mêmes, aux nuisances, molestant un des auteurs du rodéo urbain. La police, une fois arrivée sur place, n’a pu que constater que son travail avait été fait. Aucune interpellation n’a eu lieu.
Justice d’hier et justice de demain ?
L’histoire de la justice est une lente délégation de la violence privée des citoyens à l’État. Avant l’an 1000, à une époque où il n’y avait pas d’État, la justice était une affaire privée. Si vous ou quelqu’un de votre clan subissait une attaque, vous répondiez par la vengeance en attaquant l’auteur de l’offense ou un autre membre de son clan. Mais progressivement, la justice publique a offert un mode pacifique de règlement de ces conflits. Les citoyens acceptaient de ne pas se faire justice eux-mêmes et, en échange, la justice promettait d’offrir des règlements équitables.
De cette évolution a résulté une pacification inédite dans l’Histoire, et c’est une très bonne chose. Le nombre d’homicides a drastiquement diminué, passant d’environ 20 pour 100.000 habitants à moins de 2, aujourd’hui, dans tout l’Occident.
Mais, depuis quelques décennies, la Justice ne remplit plus sa part du contrat. Trop pauvre et surtout trop idéologue, trop hors-sol, la Justice ne punit plus les délinquants et les criminels. C’est un sentiment diffus au sein de la population, difficile à prouver par d’éventuels chiffres, mais partagé par 81 % des Français qui estiment que la Justice est laxiste.
Pire : alors qu’elle ne tient plus sa promesse de faire respecter la justice, la Justice est impitoyable avec ceux qui tentent de pallier ses insuffisances. Il y a quelques jours, à Mayotte, un quinquagénaire a été condamné à 12 mois de prison ferme pour avoir tiré sur deux voleurs recherchés pourtant par la police… C’est à marcher sur la tête !
L’inexécution d’un contrat entraîne sa caducité
Depuisquarante0 années, la Justice ne remplit plus sa part du contrat et, donc, son cocontractant, c’est-à-dire le citoyen, souhaite de moins en moins remplir la sienne. Et comment l’en blâmer ? Le Code civil lui-même dit, en son article 1217 : « Une partie à un contrat peut refuser d’exécuter son obligation, […] si l’autre n’exécute pas la sienne. »
Cette affaire de Neuville-en-Ferrain illustre cette réaction des citoyens, mais elle n’est pas la seule, ces dernières années. À Roanne, en 2022, un père de famille a retrouvé lui-même l’homme qui a agressé sexuellement sa petite fille. À Nantes, une milice de quartier a organisé des rondes en octobre 2022 après le meurtre d’une femme. Cette milice a même mené une enquête parallèle, interrogeant les riverains et fouillant les poubelles. Cette milice en est même arrivée à arrêter le suspect, à l’interroger rudement puis à le remettre à la Justice…
Pour le citoyen ordinaire, ces épisodes de justice privée sont indéniablement vécus comme un soulagement et agissent comme un exutoire. Mais en réalité, faut-il s’en réjouir ? En effet, que des citoyens soient obligés de se faire justice eux-mêmes acte la fin de la tranquillité à laquelle nous aspirons et pour laquelle nous payons nos impôts.
Mais, in fine, ce n'est pas aux citoyens de se remettre en question. Mais bien à la Justice, en rupture avec ceux au nom desquels elle remplit sa mission et dont découle toute légitimité : le peuple français.
Pierre-Marie Sève
Directeur de l'Institut pour la Justice
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65 commentaires
La décadence de notre civilisation est validée par la macronie qui ne sanctionne pas le syndicat de la magistrature qui ose pavoiser à la fête de l’Huma. Il est vrai que le ministre de la macronie n’est autre que l’avocat dont l’objectif a été de faire acquitter tous ceux qu’il défendait quels qu’ils soient… Dt aujourd’hui les des milliers de délinquants sont en liberté. Donc le Moyen Âge et ses comportements barbares comme la justice par ses propres moyens est en train de se réinstaller. On n’a que ce qu’on mérite ! Vive la macronie, vive les gauchistes!
C ‘est malheureusement souvent la seule solution ,y compris pour sa survie ;
C ‘est dire ou nous en sommes arrivés ; la justice ne défendant plus que les bourreaux .
La relation du cas de Neuville en Ferrain est exemplaire de la méprise sémantique des médias, BV inclus, hélas. Ces citoyens ne se sont pas fait justice, ils ont mis fin à une infraction. La différence est fondamentale car, nos compatriotes ne se sont investis d’un mission de magistrats pénalistes, mais bien plutôt d’une mission de maintien de l’ordre. Ils ont suppléé à la carence des forces de sécurité. Le Justice sanctionne les auteurs de crimes et délit, la Police maintient l’ordre et la paix publique. C’est ce qu’ont fait ces citoyens. Le fait que les médias usent de la fomulation fausse de se faire justice soi-même est de nature à dévaloriser l’intervention citoyenne. Ils devraient, au contraire, se féliciter d’un tel comportement. Et rappeler qu’il appartient à la justice d’appliquer les lois établies par les élus du peuple, et non de les faire car les magistrats, eux, ne sont pas élus.
Dans vos commentaires vous parlez toujours du Moyen Age (« retour au Moyen Age ») d’une manière péjorative, comme si cette période était pire que la barbare préhistoire, alors qu’elle était très riche dans plusieurs domaines. Peut-être la faute au nom qui a suivi, à savoir « la Renaissance ». Aujourd’hui renaissance est le nom du parti présidentiel. Alors ?
Macron aura jeté le discrédit sur la Renaissance. Dans quarante ans, pour parler d’une chose extrêmement négative, on s’écrira « c’est la Renaissance ! », comme on dit « partout où passe Attila (ne pas confondre avec Attal) l’herbe ne repousse pas. Ou encore « partout où est passé Macron, la misère repousse »
Certe et admettons que la justice manque de moyens mais elle porte aussi en son sein un fléau qui s’appelle « le syndicat de la magistrature » fortement politisé à gauche, et dont 1/3 des magistrats y sont embrigadés !
L’État a rompu son contrat avec le citoyen. Il ne le protège plus, l’insécurité est partout. Au contraire, les juges punissent ceux qui défendent leur vie et celle de leur famille. On en vient à se poser la question : à quoi sert un tel État qui montre plus d’égards, et ça va jusqu’au laxisme, pour les criminels et agresseurs que pour les victimes ? Dont la presse officielle s’efforce de passer sous silence tous ces meurtres.
Dans un pays condamné par les tribunaux après avoir été attaqué en justice par une migrante africaine en situation irrégulière bénéficiant de l’aide judiciaire et soutenue par des associations françaises félonnes mais subventionnées, on peut s’attendre à tout.
En France, pour le moins, toute condamnation d’un délinquant ou d’un criminel en justice commence par le mot sursis. Et après on s’étonne, voire on s’indigne, que le citoyen lambda, victime implicitement transformée en coupable, ne se révolte et prenne en charge lui-même son destin… Faire confiance à un système et à une institution qui ne remplit pas son rôle et donc vous méprise, ça a ses limites, non ?
La justice ne remplissant plus son rôle c’est ce qui risque de se passer dans les temps à venir. La société régresse, et se barbarise , mais à cause de quoi ? du laxisme ( voulu ??? ) de l’Etat
Retour au Moyen-Age !
Sauf que la justice ne se remet pratiquement jamais en question, y compris quand on lui met sous le nez la preuve de ses erreurs…
Le titre de cet article est ponctué par un point d’interrogation final. Réponse : OUI.
Ils ont ien fait ! Bravo.
La vendetta Corse est née de la carence de la république de Gènes à rendre la justice sur l’ile de beauté. La vengeance est un thème récurrent des westerns, faute de tribunaux. La nature a horreur du vide, hors ce vide, en France, c’est la harangue de Baudot appliquée par les magistrats du syndicat de la magistrature qui en est la cause. « Aux armes citoyens » clame notre hymne national !!!
Ce que je redoute c’est ce qui m’arrive…. Mais je comprends l’attitude de ces citoyens là, qui sont « abandonné »s par l’État.
Je crains que cela ne se reproduise et ne s’étendre à toute la France. Nous partons tout doucement vers une guerre qui n’ose dire son nom comme « pacification » et merci pour le commentaires de l’ANCIEN :
Merci aux policiers qui « faute de moyens » ont su fermer les yeux pour que les justiciers ne soient pas inquiétés par la Justice.
En pareil cas la justice devrait également dire merci pour ne pas être encombrée d’ avantage .