Incendie de l’église de Saint-Omer : un suspect en garde à vue

Capture d'écran
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Dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre, l’église de l’Immaculée-Conception, à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, a pris feu. L’édifice a été ravagé par les flammes, comme l’avait été la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019 et comme beaucoup d’autres églises au cours de ces derniers mois. Comme à chaque fois, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a annoncé qu’une enquête avait été « ouverte pour déterminer l’origine exacte de l’incendie ». Malheureusement, souvent, ces enquêtes peinent à aboutir. Entre le court-circuit et l’incendie volontaire, il est parfois difficile de trancher.

Un probable incendie volontaire

Cette fois, il pourrait en être autrement. Plusieurs éléments portent à croire que la deuxième option serait la bonne, car l’église et son installation électrique ont été restaurées en 2018. A cela s’ajoute des traces d’effractions constatées au niveau d’un vitrail de l’édifice et une annonce du procureur de la République de Saint-Omer, Mehdi Benbouzid, affirmant qu’un homme « connu pour des faits similaires de destruction par incendie » avait été placé en garde à vue et qu’il était auditionné. Si tout ceci est confirmé, cela tendrait à démontrer que les églises catholiques ne sont pas programmées pour s’autodétruire dans le courant du XXIe siècle.

Au vu du nombre d’affaires non résolues de ce type, ces derniers temps, la question finissait par se poser. Elle l’a été par Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône. Sur son compte X, l’élue marseillaise a demandé : « Nos églises ont traversé les siècles, pourquoi / comment brûlent-elles autant ? » A priori, il ne s’agit pas d'obsolescence programmée mais pour en être tout à fait certaine, la sénatrice souhaite depuis des années qu’une enquête parlementaire soit menée « sur les dégradations, profanations, vols, destructions, incendies… de notre patrimoine religieux (églises, calvaires, cimetières…) ». Interrogée par BV, elle précise : « On a toujours des informations au coup par coup dans l’actualité, mais nous n'avons pas de rapport complet. » Elle ajoute : « Compte tenu du coût touristique, social et patrimonial que représentent ces incendies, la moindre des choses serait de les recenser et de savoir qui sont les auteurs, de connaître leurs profils et leurs motivations ». Aussi cohérente soit-elle, sa requête reste vaine alors même que les actes anti-chrétiens représentent plus de la moitié des actes anti-religieux recensés en France. Elle a une explication à cela : « La religion catholique est la religion dont on adore se moquer. Ça ne coûte pas cher, c’est conformiste et il n’y a pas de risque alors, pourquoi se gêner ? »

Des réactions très mesurées

Pourquoi le gouvernement et les autorités compétentes en la matière, s'intéresseraient de près aux chrétiens et aux catholiques qui ne font pas grand bruit lorsqu’ils sont touchés, qui ne crient pas au scandale ? Suite à l’incendie de Saint-Omer, l’évêque local, Mgr Olivier Leborgne, a été des plus sobres : « Je veux dire à tous ceux qui fréquentaient cette église, régulièrement ou pour les grands moments de la vie, ma proximité dans la prière. Je vous confie tous – habitants de Saint-Omer, sapeurs-pompiers et professionnels œuvrant à la sécurité des personnes et des lieux – à la Vierge Marie, à qui cette église est dédiée ». Pas de colère non plus du côté du prêtre de la paroisse, Sébastien Roussel. Au micro de BFMTV, il a analysé la situation froidement et s'est réjoui d’avoir pu sauver le plus important, « le Saint-Sacrement ». Les catholiques de France salueront le geste. En revanche, en ce qui concerne la mesure dans les propos, elle commence à faire débat car elle invisibilise les faits mais ne dissuade pas vandales et incendiaires. La résilience est une vertu tant qu’elle ne mène pas à la résignation.

Mise à jour le 4 septembre à 7h59

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Nous avons l’exemple récent de l’émotion suscitée par l’incendie de la synagogue pour établir des comparaisons avec l’église de Saint-Omer. Pourtant, sur le plan patrimonial, c’est l’église qui représente le plus ! Mais je n’ai pas entendu les mêmes indignations de la part de nos élus. Il suffit donc que le coupable soit introuvable pour qu’ils se taisent ?

  2. Pour ma part je reste très circonspect sur les résultats de l’enquête suite à l’incendie de Notre Dame.
    Entre les islamistes et les fanatiques du petit père Combes, il y a pléthore de débiles capables d’utiliser une boite d’allumettes.

  3. Bof !! après tout ce n’est qu’une église de plus qui brûle et en France nous en avons pas mal. Voila ce que doivent se dire tous ces gens de peu de foi que sont devenus une bonne partie des français Si ça avait été une mosquée il y aurait eu manifestations, défilés et pire encore car les musulmans défendent leur croyance et leur religion et c’est ce qui fait leur force.

  4. Pourquoi ,pour les faits divers ,les noms ,ni les photos ,ne sont jamais donnés , mais pour celui là où le présumé coupable a un nom bien de chez nous et que sa photo , montre qu’il est aussi bien de chez nous , il a droit a la grande divulgation de son physique !! Bizarre

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