Incendies au Groenland : le réchauffement climatique est-il une fake news ?

La réinfosphère, vaste conglomérat de tous ceux qui ne sont pas dans la ligne idéologique permise des bien-pensants, est accusée de délivrer de fausses nouvelles (dites fake news, car les anglicismes font plus fun et plus branché). Le journal Le Monde expliquait récemment très sérieusement que des cours seront délivrés dans les universités américaines pour aider les étudiants à détecter ces prétendues informations mensongères.

Il est piquant de constater que tous les médias sans exception se sont fait l’écho d’une formidable « fake news »: les incendies qui ont touché le Groenland au mois d'août apporteraient la preuve absolue du réchauffement climatique.

Le Figaro décrivait une situation quasi apocalyptique. Il est vrai que l’île située au-delà du cercle polaire a été en proie à des incendies attisés par la sécheresse et a connu des températures record. On n'est pas loin de croire que le Grand Nord des esquimaux ressemble au Sahara des Touaregs. Les bien-pensants exultent, car ils peuvent clouer le bec aux affreux climato-sceptiques (comme l’abominable M. Trump) qui mettent en cause l’élévation des températures.

Mais la réalité est bien différente. D’abord, le Grand Nord est depuis des siècles très sec. Il y tombe moins de précipitations que dans les déserts les plus arides. Ensuite, les feux de toundra ont toujours existé, y compris au Groenland. En 2015, un très important incendie avait ravagé le sud de la grande île danoise dans l’indifférence mondiale. Tout au plus peut-on noter un nombre record d’incendies, mais selon certains spécialistes, le satellite MODIS, chargé de la détection des feux, ne distingue pas entre ceux qui sont allumés par des campeurs et les véritables incendies ; il est aussi sujet aux erreurs, surtout que la couverture nuageuse a diminué depuis vingt ans (unique argument qui va dans le sens d’un changement climatique).

Il faut également relativiser les prétendus records de température. L’augmentation est infime par rapport aux années précédentes : de l’ordre de 0,05 °C. Il serait plus exact de parler de stagnation des températures si on s’en tient à la seule sémantique.

L’étendue des glaces est traditionnellement minimale en septembre. Le point le plus bas a été atteint en 2012 avec seulement 3,8 millions de km2. Au vu du graphique quotidien publié sur le Net, on peut prédire que le minimum sera de 4,6 à 4,8 millions en 2017, certes bas mais pas exceptionnel. Quant à l’Antarctique, il sera peut-être au-dessus de la moyenne 1980-2000 comme depuis une dizaine années (si on excepte 2016).

Les journalistes donneurs de leçons feraient mieux d’appliquer les grands principes qu’ils avancent à longueur de colonne et de cesser de répéter comme des perroquets les « fake news » des "réchauffistes". En effet, comment peut-on prétendre qu’il n’a jamais fait aussi chaud au Groenland puisqu'en l’an 1000, les Vikings y ont trouvé un grand nombre de forêts et qu’ils y semaient et y récoltaient du blé, ce qui est attesté par les sagas ! Essayez de le faire en 2017...

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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