Incendies : la grande fatalité des églises de France
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Encore deux églises incendiées, ces jours derniers. À Descartes (Indre-et-Loire), la toiture de l’église Saint-Georges-de-la-Haye a été frappée par la foudre vers 7 h 30, ce dimanche 9 juillet. Tandis que des pompiers s’attaquaient au feu, d’autres entraient dans l’église pour protéger les œuvres et, a précisé l’archevêque de Tours, Mgr Vincent Jordy, mettre le Saint Sacrement à l’abri. Bilan : la toiture et la charpente parties en fumée, le clocher et le pignon fragilisés. La reconstruction des parties hautes de cette église du XIIe siècle, monument historique, sera coûteuse.
Un patrimoine réduit en cendres
À Drosnay (Marne), vendredi 7 juillet, en milieu de journée, l’église Notre-Dame de l'Assomption a été détruite par les flammes. Il ne reste que le porche de cette église du début du XVIIe siècle, classée monument historique, à l’architecture originale : elle était faite à pans de bois. L’aménagement intérieur était remarquablement préservé, avec de nombreuses sculptures sur bois anciennes, dont certaines polychromées, des peintures, des verrières, du mobilier ou encore l’autel Saint-Roch (XVIIIe siècle)… Jointe par Boulevard Voltaire, Anne-Marie Vermeulen, présidente de l’association de sauvegarde de l’église, retient en particulier « le vitrail de l’arbre de Jessé, réalisé par les maîtres-verriers troyens et qui datait de la construction de l’église » : « la plus belle pièce », selon elle. À propos de l’édifice, elle explique : « Les églises à pans de bois sont plus fragiles que les autres et nécessitent un entretien régulier, parce que ce sont des églises sans fondations, posées directement sur le sol, argileux : nous la préservions surtout des fuites d’eau, redoutables. Nous ne songions pas au feu… » Avant de détailler : « Les premières fumées seraient apparues en bas de toiture, nous avons vu le clocher s’effondrer et en une heure tout était consumé. C’est un choc pour le village. Notre église s’inscrivait dans le circuit des églises à pans de bois, une petite vingtaine d’églises uniques au monde, localisées au sud du lac du Der, à cheval sur la Marne et l’Aube. »
Conservateur en chef au musée du Louvre, Nicolas Milovanovic voit dans l’incendie de Drosnay « un symbole de l’abandon par l’État du patrimoine des petites communes » et dit ne pas comprendre « que des monuments aussi précieux et fragiles ne soient pas mieux protégés, surtout après les incendies de Notre-Dame de Paris et de la cathédrale de Nantes ». Joint par nos soins, le maire de Drosnay, Emmanuel Le Roy, rejette ces vision des choses : « L’église était très bien entretenue. L’enquête de la gendarmerie est en cours et aucune hypothèse n’est écartée à l’heure actuelle, court-circuit, acte criminel, erreur humaine (quelqu’un qui aurait apporté une bougie dans l’église). Mais en termes de probabilité, un problème électrique est le plus envisageable. Le système automatisé de sonnerie des cloches est vérifié tous les ans. Le reste du système électrique est vérifié régulièrement, mais pas nécessairement chaque année, puisque l’église était classée ERP 5>e catégorie. » Et de poursuivre : « Vous avez beau tout entretenir comme il faut, vous n’êtes jamais à l’abri d’un impondérable. Et protéger, mais protéger comment ? On ne peut avoir une personne en permanence dans l’église et, en admettant qu’on installe un détecteur relié à une application, le temps d’arriver sur les lieux – mettons cinq minutes –, ce serait déjà trop tard du fait de la spécificité des églises à pans de bois. »
Du côté de l’association de sauvegarde, l’heure est à la fatalité : « On ne connaît pas l’origine du feu, et à quoi bon savoir ? », nous dit Mme Vermeulen. Une attitude qu’on mettra sur le compte de la sidération, car il est au contraire très important de savoir pourquoi cette église a brûlé. Est-ce la foudre ? Un problème électrique ? Ou le mégot de Notre-Dame qui a encore frappé ?
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21 commentaires
Avec nos déconstructeurs au pouvoir nous n’aurons bientôt plus de monuments représentant l’histoire de France. Que l’on ne me dise pas que nous n’avons toujours pas fait un état des lieux pour vérifier que notre patrimoine est sécurisé. Avec ND de Paris je croyais que le gouvernement avait compris la menace sur tous les bâtiments historiques, les musées, les Archives départementales etc.
Que de hasards !
Les Mosquées résistent mieux aux incendies que les églises !! C’est la conclusion que l’on peut en tirer !!