Increvables ! Les Rolling Stones repartent encore en tournée…
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Ne leur parlez jamais de retraite. Ou alors Mick Jagger vous traîne devant les tribunaux et Keith Richards sort son flingue ; ce n’est pas une métaphore, l’homme étant grand collectionneur d’armes. Mieux : il sait s’en servir, vilaine habitude de l’époque où il devait traiter avec ses dealers new-yorkais. « Je n’ai jamais eu de problèmes avec la drogue, mais seulement avec la brigade des stups et certains revendeurs pas toujours très honnêtes », aime-t-il à se rappeler.
Les Rolling Stones, c’est plus de soixante ans de carrière, leur premier 45 tours, Come On, étant sorti en 1963. Mick Jagger, c’est 81 printemps au compteur ; Keith Richards, tout pareil. Ce sont eux, les derniers des Mohicans. Bill Wyman, le bassiste hiératique, a quitté le navire en 1993 pour profiter de ses vieux jours. Brian Jones, le fondateur, est mort en 1969, tandis que Charlie Watts, batteur et véritable métronome humain, nous a tardivement quittés en 2021.
Demeure Ron Wood, le jeunot – 76 balais tout de même –, mais qui n’a rejoint cette vénérable formation qu’en 1975.
De ce trio, Keith Richards est évidemment le plus rigolo. À propos de l’extravagante longévité de son orchestre, ses explications sont pour le moins laconiques : « Personne ne s’est jamais demandé pourquoi les bluesmen étaient sur scène jusqu’à leurs vieux jours… Nous, c’est pareil. Pourquoi est-ce qu’un chien se lèche les couilles ? Parce qu’il peut le faire ! Nous, on joue parce qu’on peut le faire. On fait notre truc, voilà tout. » D’où ces tournées mondiales qui se succèdent depuis, maintenant, des décennies : « Transformer des stades de football en bars, telle a été notre quête », poursuit-il.
Jagger et Richards, un couple infernal…
Entre lui, le guitariste, et l’autre, le chanteur, tous deux amis d’adolescence, l’amour a toujours été vache. Keith à propos de Mick ? « De nous deux, qui est la femme ? C’est ça, que vous voulez savoir ? Qui est la garce ? Mick fait une bonne garce, c’est une bonne fifille. » Et de conclure : « Mick et moi ne pourrons jamais divorcer. On aura toujours la charge des mômes » ; ce foutu groupe, donc.
En retour, Mick Jagger ne manque pas non plus d’esprit. Il y a quelques années, plusieurs concerts durent être annulés, Keith Richards étant tombé de l’escabeau de sa bibliothèque ; ce qui fit dire à son frère ennemi : « J’ignorais qu’il y avait des livres chez Keith… »
Et pourtant, ces deux-là sont toujours ensemble, malgré des brouilles historiques durant lesquelles ils s’insultaient par médias interposés. À côté, Richard Burton et Liz Taylor, c’était Chapi-Chapo.
Et pourtant, les pierres roulent toujours. Et pas pour l’argent : ils en ont plus que toute leur descendance ne pourra jamais en dépenser. It’s Only Rock'n'Roll (But I Like It), chantaient-ils déj, au siècle dernier. C’est donc la passion qui les anime encore, malgré leurs âges canoniques. L’amitié aussi, sûrement, même si de Ron Wood, le nouveau venu, Keith Richards aime à dire : « Je l’ai vu défoncé à mort et je l’ai vu complètement sobre et clair. Franchement, il y a très peu de différence. »
Certes, leurs derniers albums ne cassent pas trois pattes à un pinson, Hackney Diamonds, surtout, tandis que leur dernier tube en date, Start Me Up, remonte à 1981, dans l’album Tatoo You, et encore s’agit-il d’un titre écrit quelques années auparavant. Quant à leurs prestations scéniques, elles sont depuis longtemps plus que brinquebalantes, Charlie Watts, et Steve Jordan son successeur, étant souvent les seuls à jouer en rythme. Peu importe, finalement, tant que la voix de Mick Jagger demeure intacte et que Keith Richards, malgré des mains déformées par l’arthrose, assure le boulot, même si aujourd’hui de plus en plus aidé par Ron Wood, son fidèle cadet.
Les Rolling Stones, plus qu’un groupe : une institution…
Les Rolling Stones, on va maintenant voir leur grand Barnum, comme on irait au Louvre à Paris, au Prado à Madrid ou au musée Tussaud à Londres. Comme si, malgré leur statut d’icônes vivantes, voire de statues de cire, ils continuaient d’incarner une tradition désormais ancestrale, celle du rock.
D’où cette savoureuse anecdote, relayée par Le Figaro et concernant le décidément inénarrable Keith Richards : « Un soir, raconte Theodora l’une de ses filles, j’avais mis dans le salon un CD de Britney Spears. Dad a surgi comme un fou et m’a dit : "Écoute, chérie, j’ai survécu tout petit à un V2 nazi qui a pulvérisé mon berceau alors que je n’étais pas dans la maison, à une électrocution sur scène, à un accident au volant de ma Rolls, aux couteaux des Hell’s Angels à Altamont, à l’incendie de l’une de mes maisons, à des quintaux de drogue et des hectolitres de bourbon, plus récemment, comme tu sais, à un accident de cocotier. Mais là, c’en est trop ! Si tu ne coupes pas immédiatement cette merde, je vais vraiment y passer !" »
Après, on a le droit de préférer Aya Nakamura.
PS : pour ceux qui n’auraient pas les moyens de s’acquitter de billets au montant pharaonique, on conseillera vigoureusement l’achat de Rolling Stones Steel Wheels Live (Universal), concert filmé à Atlantic City, dans le New Jersey, en août 1989. Parmi les invités, John Lee Hooker, l’un des patriarches du blues, et un Eric Clapton en apesanteur, tel qu’en témoigne son solo de guitare apocalyptique sur Little Red Rooster, pièce totémique de l’immense Willie Dixon.
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15 commentaires
Les pierres qui roulent, ont néanmoins amassés beaucoup de mousse …
Un article rock’n’roll plein d’humour.
C’est plaisant de vous lire, monsieur Gauthier.
Les Stones m’ont fait changer de boutique à 11 ans, moi qui jusque là , adulait l’idole des jeunes en la personne de Johnny, j’ai été converti à la musique des Rolling stones lorsque l’occasion m’a été donnée d’écouter le quarante cinq tours decca « satisfaction » sur le tourne disque d’un copain.
Depuis j’ai une certaine affection pour eux liée à mon adolescence et de l’indulgence pour leur prestations et enregistrements pas toujours dignes d’intérêt . Mais on leur pardonne tout. Il faut dire que j’en suis resté à « Beggars banquet » et » Sticky fingers » qui pour moi sont les albums qui témoignent pour l’un de la fin et l’autre le début d’une nouvelle ère d’inspiration ! Ce qui m’énerve un peu c’est qu’aujourd’hui , il soit de bon ton d’aimer les Stones ce qui n’était pas du tout gagné dans les années 60 . Les médias s’accordent à commemorer leur succès commercial et leur longévité mais je ne suis pas sûr que les mêmes personnes dans les année 60 auraient choisis d’écouter ces cinq garnements patibulaires amoureux du blues d’Elmore james et du rock ‘n roll de Chuck Berry !
En 64 ou 65 , j’avais acheté leur 2ème LP ( Carol , Tell me , Can i get a witness , etc ) et au verso de la pochette était écrit » The Rolling Stones are a way of life » . 60 ans plus tard , cette formule est toujours d’actualité …
Voici un groupe iconique qui selon le vocabulaire à la mode est durable et a toujours déchaîné les foules mondiales… ce ne sera pas le cas de la vulgaire Nakamura malgré son manager provocateur tombé du ciel, qui contrairement aux Stones n’est qu’un destructeur de société incapable de remplir un stade…
Ils savent s ‘ adapter sans jamais lasser ; leur longévité est remarquable , toujours là et c ‘est tant mieux ; les Stones sont mythiques !
Cela s’appelle le talent. En voie de disparition…
Mon dernier Stones Live, c’était le vaguement piraté « fifth of July » avec la meilleure version de « Gimme Shelter » depuis l’invention du 78 tours. Par contre, le fécal « Steel wheels » m’a fait jurer tel le corbeau. Alors, pour le Steel Wheels Live, tâtons-nous.
Sinon, par ces temps de calamité cubaine, c’est avec un plaisir infini que je viens de rerereregarder « Havana Moon », le concert donné par les « Piedras » il y a exactement huit ans devant un parterre pleurant de bonheur. Bonheur très manifestement partagé par Keith.
La belle époque ou les chanteurs savaient chanter , les acteurs jouer et ou allez en boîte ou à un spectacle ne présentait aucun danger .
I like it ! Depuis leur tout premier disque, je suis un inconditionnel des only one, The Rolling Stones. J’ai 79 hivers (les printemps sont largement passés) et, en 1963, j’avais 18 ans. C’étais la plus belle de toutes les époques !
Je confirme, c’était beaucoup mieux avant, et tout spécialement pendant les « sixties ». Cordialement.
Tout comme moi ! j’adorais les sixties
Entièrement d ‘ accord avec vous , j ‘ en suis toujours restée là !
Comment ne pas être d’accord avec vous ! Le choix de ladite personne est, selon moi, une insulte de plus que nous décoche jupiter.
Heureusement pour elles, les nouvelles générations n’ont aucune idée de cette époque, ce qui limite considérablement le nombre de suicides !