Inde, Suède… Emmanuel Macron en toute déconnexion
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Des agriculteurs dorment dans leurs tracteurs ou en cellule de garde à vue pour faire entendre leur mécontentement. Le siège de Paris a commencé, le Premier ministre fraîchement débarqué à Matignon fait face, seul. Le président de la République, loin des débats qui animent la France, enchaîne les visites diplomatiques. Le 25 janvier, il partait en Inde, invité d’honneur de la fête nationale. Parade militaire en calèche, défilé en pick-up, garden-party dans les immenses jardins de la présidence : une ambiance bien paisible et décontractée, tout en cérémonie, en déconnexion totale avec la colère qui gronde en France. Une déconnexion assumée, d’ailleurs, puisque le Président a refusé de répondre à une question qui lui était posée au sujet des agriculteurs.
De retour en France, le chef de l’État n’a pas eu le temps de défaire ses valises puisqu’un vol l’attendait, lui et la première dame, pour la Suède. Il s’est alors livré à une réelle démonstration de faste. Au même moment, des paysans français déclaraient ne plus pouvoir vivre de leur activité, avec 300 euros par mois. Le roi Charles XVI Gustave et la reine Silvia ont reçu le couple Macron autour d’un dîner luxueux lors d’un gala. Ils ont été décorés : le Président français a été fait chevalier de l’ordre des Séraphins et son épouse a reçu la grand-croix de l’ordre de l’Étoile polaire. Après avoir évoqué les déboires de la France à l’Eurovision, le Président a poussé la chansonnette avec des étudiants suédois : « Aux Champs-Élysées… » Ces mêmes Champs-Élysées que de jeunes agriculteurs français à bout de souffle ont couverts de paille, quelques jours plus tard.
La décevante réponse du Président
Après avoir fait preuve, au moins en apparence, d’un désintérêt à l’égard de la colère agricole, Emmanuel Macron a daigné leur adresser un mot, sur son compte X… Il récite les poncifs que son Premier ministre Gabriel Attal s’efforce de faire entendre, intervention après intervention. « Nous serons intraitables… Toujours aux cotés de nos agriculteurs… » Pourtant, alors que la grogne monte jusqu’à Bruxelles d’où sortent en grande partie les normes qui asphyxient les agriculteurs, le Président chante les louanges de cette Europe que les paysans français dénoncent : « soutenir nos agriculteurs, nous le faisons avec la politique agricole commune européenne », « nous voulons une Europe plus forte », « la souveraineté alimentaire européenne »… Nouvelle déconnexion entre les revendications d’une profession qui ne demande qu’à survivre et les réponses du Président.
Le capitaine quitte le navire
Quitter le territoire en temps de crise n’est pas nouveau, pour le président de la République. En décembre 2018, la contestation gilets jaunes grondait partout en France jusque dans les rues de la capitale. Pas de leader, pas de revendication précise, sinon la rage d’être pris à la gorge par les taxes insurmontables. Pendant ce temps, le président de la République est en Argentine pour le G20, il n’en revient que le 1er décembre, jour de la troisième journée de mobilisation d’ampleur de cette France qui n’en peut plus.
Lors des manifestations contre la réforme des retraites, en juin dernier, le Président a aussi quitté le navire. Il s’est d’abord rendu à Pékin pour des enjeux politiques et diplomatiques, puis à Amsterdam dans la foulée. Cette dernière visite diplomatique est troublée par plusieurs incidents : puisque le Président a quitté le pays pendant leur contestation, les manifestants l’ont rejoint en Hollande pour lui faire entendre leur mécontentement.
Comme de Gaulle disparaissant pendant quelques heures, le 29 mai 1968, Macron quitte l’Hexagone en temps de crise. Une ruse, une fuite ou un désintérêt ?
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66 commentaires
S il pouvait aimer les français au dixième de l’amour qu il porte à toutes les autres nationalités
Pour les gilets jaunes, il avait prudemment un hélicoptère à l’Elysée pour l’exfiltrer, pour les agriculteurs, il a préféré se tirer !
Je n’ai et n’aurai jamais de mots assez durs pour ce président de pacotille à qui certains ont livré la France, clés en main. Son incurie n’a d’égale que son arrogance et le savoir encore en exercice est une réelle souffrance pour beaucoup de Français dont je fais partie.
NOUS seront intraitables. À nouveau l’échange entre le JE et le NOUS! En effet, on ne peut traiter quelque chose qui est déjà complètement pourri.
Bien que n’ayant aucune estime pour la personne de Macron et sa politique, je ne trouve pas choquant que le président de la république remplisse ses engagements internationaux même en de telles circonstances. Le rôle du premier ministre est de « faire tourner la boutique », que le président soit ou non à Paris. On ne peut pas à la fois lui reprocher d’intervenir à tout instant et à tout propos et en même temps déplorer qu’il reste – dans certains cas – au-dessus de la mélée. Cet article et la plupart de ses commentaires versent un peu dans la démagogie.
C’est curieux comme son agenda est fait en sorte qu’il quitte le territoire en temps de crise. Gilets jaunes, agriculteurs, …il est toujours absent .
à chaque crise il quitte le navire, et ne me dites pas que c’était prévu, quand Charles devait venir en France on a annulé parce qu’on ne savait pas s’il serait en sécurité, peut être que les blindés n’étaient pas repeints, nous avons un président qui se prend pour un VRP, mais vu les résultats dans le privé il serait au chômage, je me marre la Brigitte décorée de l’ordre de l’étoile polaire, bien vu les suédois elle qui n’est qu’un glaçon coincé, au fait qui s’occupait des pièces jaunes pendant ce temps là, les autres, les gueux faisaient les comptages, et Deschamps balayait la salle.
Vous vous souvenez de ce commandant de paquebot qui s’était trop rapproché d’une côte, en Italie, ??? Il avait réussi à quitter son navire, en abandonnant tout l’équipage et les passagers !!!
La Justice a fini par le rattraper… et il a fini en PRISON !!! Alors, pourquoi pas pour le navire France ???
Oui. Les femmes et les enfants d’abord, après moi…. À la nage…
La France est au plus mal et voila ce petit monsieur qui fait du tourisme au frais de la princesse avec sa smala … quelle honte et quelle petitesse alors qu’on souhaiterait un homme , un vrai , à la barre.
Ou un tourisme de détente aux frais des « réfractaires »…qui, d’ailleurs « ne sont rien » ?
Dans un pays démocratique, l’élu qui n’a pas été reconduit se retire à jamais de la vie politique. En France , par médias interposés on se tape les leçons de Sarko et celles de l’adepte de la pétrolette. L’actuel bouffon de l’Elysee sera incapable de se taire, une fois son mandat échu. Mais il continuera à avoir son rond de serviette dans les médias con-plaisants pour intoxiquer avec ses balivernes.
Et tout ce tourisme avec l’argent de qui???? Les décorations remises ne sont pas méritées et devraient être reprises car il est malhonnête d’accepter ce à quoi on n’a pas droit.
Une ruse, une fuite ou un désintérêt ? Les trois, mon général !! Ce mec n’en a rien cirer de la France, des Français et des agriculteurs. La seule chose qui compte, pour lui, c’est sa petite personne et l’exposition de « la première dame » toute de Vuitton vêtue et de Louboutin chaussée ! D’ailleurs, la Reine de Suède faisait pâle figure à côté !! Voilà le triste spectacle qu’offre ce président de pacotille à un peuple qui n’en peut plus.
J’aurais envie de dire, en m’adressant à la France, « toutes mes condoléances! ». Je partage tout à fait votre commentaire ‘Poséidon’.
C’est peut-être le président qui donne une impression de dilettante, mais qui est pour moi surement le plus rusé de tous ceux que j’ai connu, même mitterand. Il est très rusé pour nous raconter des fadaises, le en même temps quoi ! Et le pire c’est que bon nombre de français le croient, par conviction politique ou par sa faculté à leur distribuer facilement l’argent qu’il n’a pas, celui de ceux qui travaillent, ou celui qu’il emprunte. Ne sous-estimons donc pas ce bonhomme !
Mais quand donc les Français oseront ils lui demander ce qu’il a fait réellement chez Rothschild et lui demander s’il n’y aurait pas exercer un emploi fictif ? (bien rémunéré pour n’avoir rien vu rien entendu lors des réunions auxquelles il a assisté)