Inflation des fermes urbaines à Paris : jardinage bobo (pas vraiment) écolo
![JARDINS_PARIS capture écran Ushuaïa TV](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2024/10/IL20241003155559-jardins-paris-scaled-929x522.jpg)
Le 27 septembre, la mairie de Paris inaugurait en grande pompe le Jardin des traverses. Entre concerts, « balade paysagère » et vernissage de l’expo Jojo le Petit Prince, Anne Hidalgo et tout ce que la mairie compte d’adjoints à la « boboïtude » y sont allés de leur petit coup de plantoir.
Le Jardin des traverses est un « espace d’agriculture urbaine » installé sur la petite ceinture, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, le long du boulevard Ney. À l’abandon, le chemin de fer de ceinture permettait autrefois la liaison entre les différentes gares parisiennes.
Ce site, nous dit Le Parisien, qui suit avec attention la transformation rurale de la capitale, est « le plus grand site Parisculteurs intra-muros ». Il vient s’ajouter à une joyeuse kyrielle qui devrait encore s’agrandir : l’installation de 22 nouveaux sites est prévue dans les mois qui viennent. Ils viendront agrandir le parc de 37 hectares où les citadins sont invités à « des promenades comestibles ».
Un « tiers-lieu nourricier »
La mairie de Paris est très fière de ses fermes urbaines, vantées au printemps dernier comme autant d’attractions pour les touristes des Jeux olympiques.
Huit sites sont proposés à la balade festive. Ils ont des noms sympas. Au hasard : Bercy Beaucoup, dans le XIIe, « un lieu de guinguette et de jardins partagés ». Dans le même arrondissement, la Ferme de Paris, à vocation pédagogique, avec des « animations » que n’aurait pas reniées Marie-Antoinette : « Tonte des brebis, moissons, alimentation des animaux… Chacun y (re)découvrira le plaisir de la vie à la ferme (sic) en participant aux travaux saisonniers ! » Autre orgueil d’Anne Hidalgo, la Ferme urbaine de Paris Expo, dans le XVe, soit « la plus grande ferme en toiture urbaine d’Europe » : 14.000 m2 sur le toit du pavillon 6 du parc des expositions, à la porte de Versailles. Et puis il y a aussi le Jardin21, au bord du canal de l’Ourcq, dans le XIXe, pas loin de la colline du crack où l’on pratique un autre genre d’agriculture.
En proche couronne, on a la Ferme du bonheur, à Nanterre, qui jouxte l’université Paris X, monument historique de Mai 68. On y propose « agriculture expérimentale, gastronomie, mais aussi théâtre, musique, danse, cinéma… » entre « bergerie, porcherie, basse-cour, étable et écurie ». Au Nord, dans le 9-3, c’est le Parti poétique qui cultive la Ferme ouverte de Saint-Denis. C’est la seule ferme historique, et même « la plus vieille ferme maraîchère encore en activité aux portes de Paris ». Elle propose légumes, fleurs, plantes aromatiques et « Miel Béton d’abeilles citadines » entre « des concerts, des DJ sets, des projections et des débats en plein air… »
Coût très élevé, rendement quasi nul
Qui en profite ? Les bobos et seulement eux, car « ces tiers-lieux nourriciers », comme les nomme la mairie, ont un rendement bien médiocre. Et si la ville annonce fièrement, comme le rapporte Le Parisien, une récolte annuelle de 170 tonnes de fruits, légumes et aromatiques ainsi que de la bière, des plants, des fleurs et de la tisane, « l’idée, c’est que les riverains mettent les mains dans la terre. Mais ce n’est ni le rôle ni l’ambition de l’agriculture urbaine que de nourrir les Parisiens », précise l’adjointe Audrey Pulvar.
Alors, on a envie de savoir ce que coûte aux Parisiens ce jardinage de luxe. C’est Emmanuelle Ducros qui, mardi matin sur Europe 1, a pris sa calculette. Elle détaille : « Il y a à Paris 220 sites d’agriculture, un empire agricole de 37 hectares. Péniblement la moitié de la surface d’une ferme française moyenne. » La production, comme dit plus haut, est de 170 tonnes annuelles (dont 100 tonnes de champignons), ce qui, compte tenu de la population (un peu plus de 2 millions d’habitants), représente « 78 g de nourriture par habitant et par an ». Le secteur emploie 300 personnes, qui produisent donc « 2,6 kg d’alimentation par jour travaillé ».
À quoi la mairie a consacré 15 millions d’euros dans le budget 2024.
![Picture of Marie Delarue](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2024/06/b28c7517283f9e57d25d7ceaa99cbd66.jpeg)
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22 commentaires
L’idéologie au pouvoir ignore superbement toute réflexion. Et la sombre réalité : l’agriculture est un métier, pas un passe-temps pour bobos.
Et ces 170 tonnes de nourriture, elles ont rapporté combien, ? Attention, pas le prix des ventes, mais le bénéfice, comme pour toute exploitation.
Combien est payé Mme Pulvar pour cette sinécure alors que les vrais agriculteurs n’arrivent plus, pour certains ,à vivre de leur travail ou se suicide ? Il est vrai que le côté Marie-Antoinette au petit Trianon est plus glamour et Mme Pulvar doit savoir au moins distinguer un chou d’une salade pour avoir été nommée à ce poste
Ah, et les vrais fermiers, les agriculteurs, qu’en pensent-ils, eux?
Faut bien qu’Audrey Pulvar justifie son poste d’adjointe à l’agriculture, titre qui avait fait bien rire à sa nomination. Allez encore des efforts pour que cette agriculture soit rentable au lieu de coûter si chère ! Il y en a des économies à faire ! Avec cette idéologie au niveau national, on préfère augmenter les recettes (impôts..) que baisser les dépenses (de ce genre là, objet de mon commentaire).
on comprend mieux leur refus du référendum, ils peuvent dépenser à tout va, leurs seules contraintes nous augmenter les impôts, mais le plus bizarre c’est qu’ils sont réélus.
15M€ pour 170 tonnes, ça nous fait du 88€/kg… effectivement heureusement que nos vrais agriculteurs ne sortent pas des fruits et légumes à ce prix la sinon on mourrait tous de faim ;-)
Ne dit-on pas dans les campagnes « l’on récolte ce que l’on sème », les parisiens vont pouvoir goûter aux moissons nauséeuses des décisions loufoques et autoritaires de leur édile. Leur morgue coutumière n’empêchera plus la persiflerie provinciale, tout bon sens paysan gardé, cela va de soit !!!
Hidalgo est à Paris ce que Macron est à la France : Faillite totale et imminente.
ça fait cher la laitue quand même, les parisiens qui travaillent ont autre chose à faire que d’aller faire de la culture, mais ça doit encore nourrir bon nombre d’associations crées sans doute pour ça et placer ses copains.
Nul n’ a dit que ces activités avaient pour but de nourrir les habitants. Elles sont avant tout destinées au plaisir. Il n’y a pas que la nourriture qui compte. Très peu de gens ont un jardin, même minuscule, à Paris, et il y a peut-être des plaisirs plus malsains ou nuisibles aux voisins ,que ceux du jardinage.
Et si les champignons de Paris viennent de Paris, où on a de moins en moins le droit d’ appuyer sur le champignon, ça doit énerver ?
Est-ce qu’il y a aussi des choux de Bruxelles ?
La BBC, qui dans le genre gaucho-woke n’a rien à envier à « Sandrine Rousseau & Ass », s’était extasiée ; entre deux énormes scandales sexuels ; avant l’ouverture des JO avait produit un grand reportage sur les fameux toits-jardins réalisés sur des bâtiments construits pour ceux-ci.
À Paris la Seine est toujours peu recommandée, mais les toits jardins ça fait tendance woke-bobo !
Manque de pot une autre chaîne britannique [le nom m’échappe] avait produit une réplique, en résumant ainsi que : « le coût des légumes est au moins 10 fois plus cher à produire, donc à la vente, que ceux produits par les filières traditionnelles » !
Aller les bobo-gaucho-parigot-tête-de-v…, nourrissez-vous en Paris-Bio EELV !
Ils commencent à nous bassiner grave les parisiens à force de gémir. N’ont ils pas élu Hidalgo et participer activement et massivement à l’élection de Macron ? Alors ce qu’ils subissent,excusez du peu,on s’en contrefiche.
Des légumes aux pots d’échappement et aux vapeurs de fioul domestique. aux abeilles nourries sur fientes de pigeons voire pire ? Non merci. Je préfère bourrer le coffre de la voiture de ma fille de ma production totalement bio campagne et gratos ( la terre est généreuse chez nous) quand elle rentre « sur » Paris ( dans; à ).
Va t’on financer encore longtemps les lubies de cette dame ?
Apparemment les parisiens ont l’air d’apprécier
ceux qui travaillent n’ont pas le temps de s’occuper des gadgets de madame Hidalgo
Je crains que « OUI » ! Car je suis convaincue qu’elle repassera, nous sommes rentrée dans une époque de destruction massive, il faut se faire une raison, comment pourrait-on se battre, y aura-t-il encore dans une ou deux décennies assez de Français pour défendre ce pays, au sens propre ou au figuré ?