[INFO BV] Il colle des affiches en hommage à Thomas et finit devant le juge

Après deux nuits en garde à vue, Thibault écope de plusieurs amendes pour avoir collé des affiches en hommage à Thomas.
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« Aujourd’hui, je suis soulagé que tout cela soit derrière moi. » Trois semaines après sa garde à vue et sa comparution devant un juge, Thibault, l’un des huit jeunes qui, aux côtés de Chloé déjà interviewée par BV, a collé des affiches en hommage à Thomas dans les rues de Lyon, hésite entre le soulagement et l’angoisse.

D’un côté, le jeune homme est heureux de pouvoir tirer un trait sur cette affaire. De l’autre, sa récente condamnation et l'inscription sur son casier judiciaire lui laissent un goût amer. Pour avoir placardé les murs de Lyon d’affiches à la mémoire de Thomas, tué à Crépol le 18 novembre dernier, Thibault se voit condamné à 150 euros d’amende. Une somme à laquelle s’ajoutent 60 jours-amende pour possession, dans sa voiture, d’une bombe poivre (arme de catégorie D) d’une valeur de 420 euros, et 127 euros de frais de justice. Une condamnation assortie d’un retrait du permis de chasse ainsi que d’une interdiction de le repasser et de détenir des armes pendant trois ans. « Le permis de chasse et la confiscation de mes fusils - parfaitement en règle, assure-t-il -, c’est ce qui me coûte le plus », nous confie-t-il. Auprès de BV, il revient sur les événements qui l’ont entrainé à comparaître pour la première fois devant un juge.

Deux nuits en garde à vue

Comme Chloé, Thibault est profondément « révolté » par la mort de Thomas. Alors que des collectifs identitaires planifient une manifestation, malgré l’interdiction de la préfecture, Thibault, qui ne milite plus depuis plusieurs années, décide de ne pas y participer mais de rendre hommage malgré tout au jeune rugbyman de 16 ans. « Je me suis beaucoup identifié à lui. C’était moi il y a dix ans. J’avais besoin d’être actif. Je voulais exprimer un sentiment de colère que beaucoup partagent », explique-t-il. Il imprime alors quelques visuels (dont l’affiche « Thomas tué par des barbares »), achète du matériel de collage dans un magasin de bricolage et motive quelques amis.

Ensemble, ils placardent leurs affiches sur les murs du Vieux Lyon. Repérés par la police, Thibault et ses amis sont interpellés et placés en garde à vue. Alors que Chloé et cinq autres membres de l’équipée sont libérés au bout de 24 heures, Thibault et un autre jeune homme sont gardés au poste. Audition, perquisition, attente, angoisse… Après deux nuits au commissariat, Thibault, qui n’a toujours pas réussi à prévenir ses proches, apprend qu’il va être déféré devant un procureur. Grâce à un policier, il parvient enfin à contacter sa famille qui lui envoie un avocat.

Devant le procureur, le motif d’incitation à la haine raciale, un temps invoqué pour justifier leur garde à vue, tombe rapidement, faute d’éléments. « Je craignais beaucoup l’inculpation pour haine raciale - ça fait mauvais genre, sur un CV -, donc j’ai été soulagé de voir que le procureur ne la retenait pas », nous raconte-t-il. Après plusieurs heures d’attente, il comparait enfin devant un juge « sur reconnaissance préalable de culpabilité ». Devant le magistrat, Thibault comprend qu’il doit faire profil bas. « Le juge a essayé de me pousser à bout, n’a pas arrêté de me faire la morale et m’a fait des procès d’intention particulièrement désagréables. Mais j’ai pris sur moi et serré les dents », se souvient-il, certain d’avoir adopté la bonne attitude. Finalement, le juge suit le procureur et le condamne à plusieurs amendes. Son ami, qui comparaît juste après lui, tente d’adopter une autre stratégie. « Il a essayé de se défendre, de se justifier et je pense que ça a énervé le juge », nous rapporte Thibault. Une posture qui vaut malheureusement à ce jeune papa de voir son procès reporté au mois de février.

Faire d’eux un exemple

Désormais en liberté, Thibault maintient que la Justice a voulu faire d’eux « un exemple ». S’il regrette d’avoir un casier judiciaire, il pense que leur action a « au moins eu le mérite de médiatiser la mort de Thomas ». Un sentiment partagé par Chloé. Il y a quelques jours, la jeune femme confiait à BV avoir été remise en liberté sans information sur les suites judiciaires. Aujourd’hui, elle a été informée qu’elle écoperait d’une amende pour collage sauvage.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

105 commentaires

  1. quelle honte cette justice en france , tout pour défendre les racailles et tout pout inculper les gens honnêtes et les flics pauvre France on est rendu bien bas , nous qui donnons des ordres au monde entier !!! que c’est beau……

  2. Le droit à la justice n’existe pas ou n’existe plus. La justice ne cherche pas à comprendre. Il faut replacer les magistrats par des robots. On coche des cases et on reçoit la facture. Comme il s’agit d’une caste qui détient pouvoir et autorité, elle ne joue pas son rôle.

  3. Encore une victime de la couardise nationale de nos institutions. Ça rappelle les poursuites en France des premiers résistants du régime de Vichy.

  4. C’est bien sur monstrueux …mais plus les juges s’acharneront plus cette colère légitime va se réveiller et s’accentuer .
    On ne va plus pouvoir les faire taire .Il ya un sursaut .

  5. … « Thomas, tué à Crépol… »
    D’abord, Thomas n’a pas été « tué », mais lâchement assassiné par une racaille de la cité de la Monaie.
    Ensuite, Thibault est malheureusement pour lui et ses amis, tombé sur des policiers qui ont fait de l’excès de zèle, et surtout sur un juge rouge du syndicat de la magistrature.

  6. Voilà où en est réduit ce gouvernement de pleutres ! Et avec ça, il faudrait être admiratif devant ces gens-là ! Il y a eu la Covid, depuis les citoyens ont enfin perçu le niveau de ceux qui s’imaginent avec droit de vie et de mort sur ceux qui alertent ! Tout ça me dégoûte, voir des fonctionnaires se plier au jeu pour inquiéter des jeunes qui s’insurgent, me rappelle que l’époque de Vichy repasse les plats.

  7. On imagine la frustration qu’il doit éprouver. Il n’y a rien de plus insupportable que l’INJUSTICE. Et qu’est-ce que ça aurait donné s’il avait collé des affiches où figurent les prédateurs qui sont allés « planter du Blanc » dans cette soirée à CREPOL ?

  8. Les fichés « S » caracolent en toute liberté dans le royaume macronien pendant que les patriotes subissent la terreur des juges rouges. Bienvenu dans la néo-bolchévie à la française.

  9. Tout ceci paraît à la justice bien plus grave que de coller « la police tue » ou d’afficher les coordonnées de policiers dans les cages d’escalier.
    Alors attention aux prochaines campagnes électorales, bon nombre de colleurs vont remplir les commissariats et les tribunaux !

  10. Ou en est on des condamnations de ces casseurs qui ont saccagé ce pays après la mort de Nahel . La justice est beaucoup moins active pour agir là . Faut tout saccager pour se faire entendre dans ce pays ?

  11. Eh oui, c’est la justice de darmanin et consort, en prison les patriotes et rappel à la loi pour les racailles. ce juge serait-il adhérent au syndicat de la magistrature ?

  12. Peut-on m’expliquer pourquoi on lui retire son permis de chasse et ses fusils pour un collage d’affiche ????? Pendant ce temps, les fusils d’assauts courent dans les cités, tuent des gens et tout le monde s’en fout. Déjà il y a quelques temps, l’état avait récupéré et détruit les armes non déclarées que les gens avaient bien voulu ramener.
    Ce gouvernement ferait-il tout pour désarmer les français un maximum pour éviter certaines confrontations à venir?????

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