Instituteur de Malicornay : perseverare diabolicum
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Bonne nouvelle ! L’instituteur de Malicornay a derechef gagné, cette fois-ci devant la cour d’appel administrative de Bordeaux qui a confirmé qu’il n’avait commis aucune faute en lisant, en 2017, à ses élèves de CM1-CM2 quelques passages de la Bible. La sanction administrative (une mutation d’office) qu'il avait subie est donc frappée de nullité. Il avait déjà gagné en première instance au tribunal administratif de Limoges. La kabbale de laïcards locaux épaulée en appel par le ministre Jean-Michel Blanquer se fracasse contre le mur du droit.
Dans une société où l’agnosticisme et l’indifférence à la religion progressent, enseigner le fait religieux devient indispensable. Le faire de façon laïque dans une école qui ne l’est pas moins (c’est-à dire en respectant tous les cultes et en ne favorisant aucun d’eux) est sans doute plus complexe et plus acrobatique que dans une école confessionnelle.
Il est surprenant que l’Éducation nationale, dont le principe essentiel de fonctionnement est le célèbre « Pas de vagues », se soit ainsi fourvoyée dans une affaire pareille et, surtout, s’y soit tant obstinée. La démesure de la sanction interdisait d’imaginer que l’enseignant ne tente pas d’obtenir réparation auprès de la Justice. Après avoir été douchés par un premier verdict, nonobstant le droit d’interjeter appel, il aurait été intelligent pour le ministère et l’académie d’en rester là. Mais pas question, pour des fonctionnaires de droit divin qui sévissent au sein du mammouth, de baisser pavillon : la Justice ne saurait les désavouer quand ils défendent la laïcité. Le naufrage était prévisible, il a eu lieu. Ils se croyaient tenaces mais n’étaient qu’obstinés.
L’aristocratie d’État qui sévit en France semble incapable d’imaginer qu’elle puisse commettre des erreurs. Souvenez-vous de l’imbroglio pour la reprise des cultes : les dessous de la farce sont maintenant connus. D’où que vienne l’erreur, le Président Macron annonce, le mardi, une jauge de trente personnes au lieu de 30 %. Devant le tollé général, le Premier ministre dispose de deux jours pour rectifier la boulette, avec le blanc-seing présidentiel. Plutôt que de reconnaître qu’une erreur fut commise, il refuse de « perdre la face » et confirme, le jeudi, le chiffre inepte annoncé. Le Conseil d’État saisi n’a pas hésité à lui infliger un camouflet en cassant sa décision comme liberticide dès le dimanche. L’arrogante obstination ne paie pas.
Il est des entêtements qui interrogent : éradiquer l’hydroxychloroquine semblait une priorité des décideurs de la santé publique nationale. La célérité dont ils ont fait preuve à la publication de l’étude bidonnée du Lancet n’a d’égale que l’obstination à ne pas revenir, une fois la supercherie connue, sur ce bannissement de la pharmacopée infligé à ce vieux médicament. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres possibles dans cette crise sanitaire ubuesque.
Deux petites conclusions :
L’amateurisme dont il faudrait être fier, selon les mots du Président Macron, devrait en toute logique conduire à une certaine humilité incompatible avec l’obstination. Mais la logique a déserté les palais de la République depuis pas mal de temps !
Pour l’instant, des juges servent le bien commun en sanctionnant un pouvoir qui préfère se vautrer dans ses erreurs plutôt que de les rectifier. Peut-être faut-il garder à l’esprit l’avertissement de François Mitterrand : « Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie. Ils tueront la République. » Pour un mieux ? Pour un pire ?
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