Institutions européennes : entre ingérence étrangère, corruption et impunité

©shutterstock_1198926103
©shutterstock_1198926103

On nous parle beaucoup, à la vieille des élections, de possibles « ingérences étrangères ». D’ailleurs, une recherche à ce sujet conduit en premier sur cet avertissement du Parlement européen : « Ingérence étrangère : protéger de toute urgence les élections européennes 2024. »

Les dangers sont ciblés. Le rapporteur, la députée lettone Sandra Kalniete (PPE), le dit : « L'ingérence étrangère dans les processus démocratiques représente une menace croissante pour la sécurité des États membres de l'UE, en particulier dans le contexte du développement technologique rapide et de la guerre que mène actuellement la Russie en Ukraine. » C’est tout ? Oui, comment pourrait-il s’agir d’autre chose ? Pourtant, avec ce même titre accrocheur – « L’Europe au défi de l’ingérence étrangère » –, Arte nous plonge au cœur des scandales, Qatargate et autres, qui démontrent combien les institutions européennes sont sapées par la corruption et l’impunité quasi totale dont celle-ci bénéficie.

Qatargate : le rôle de Pier Antonio Panzeri 

C’est un documentaire allemand signé Helmar Büchel qui retrace par le menu le scandale qui a secoué le Parlement et la Commission. C’était le 9 décembre 2022, la police fédérale belge arrêtait l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri et son ancien assistant parlementaire Francesco Giorgi. Tombaient avec eux Éva Kaïlí, eurodéputée, vice-présidente du Parlement et compagne de Giorgi, ainsi que Niccolo Figa-Talamanca, responsable de l'ONG No Peace Without Justice.

Les diverses perquisitions permettaient de saisir près de 670.000 euros en liquide chez Panzeri, lequel se révélera être le cerveau de l’affaire, et plus de 878.000 euros au domicile du couple Kaïlí-Giorgi. L’araignée qui a tissé la toile serait l’Italien Antonio Panzeri, un ancien leader syndical qui a grenouillé quinze ans à la commission des Affaires étrangères de l’UE avant de fonder son ONG « Fight Impunity », laquelle apparaît aujourd’hui plutôt comme une organisation de blanchiment d’argent. Très lié avec le Maroc, on découvre aussi qu’il aurait réalisé des transactions avec la Mauritanie et le Koweït et, surtout, la police découvre ses contacts très fréquents avec le Qatar, via le président du Comité qatari des droits de l’homme…

C’est le « Qatargate » qui éclate, soit le plus gros scandale (connu) à ce jour qui ébranle l’institution. L’accusation est gravissime : des puissances étrangères achèteraient la politique européenne. Nicholas Aiossa, président de Transparency International UE, se dit « sidéré par l’ampleur des accusations ». « On n’avait jamais rien vu à cette échelle », assure-t-il. Mais les mis en cause sont vite dehors. Seule Éva Kaïlí, qui parle de « persécution politique et arbitraire », fera un peu de prison avant que ses avocats ne jouent la procédure et la fassent libérer.

Les institutions refusent de se réformer

Daniel Freund, député allemand qui « connaît les règles du jeu, les failles du système et la vénalité de certains de ses collègues », veut mettre en place des contrôles. Il réunit alors 130 députés sur son projet, issus de plusieurs groupes parlementaires. Mais 130 sur 705, c’est peu ! La présidente du Parlement promet, elle aussi, des réformes, mais une fois le scandale balayé par l’actualité, « la tendance s’inverse peu à peu ». Depuis, le mot d’ordre semble être de « faire le dos rond et attendre que l’affaire se tasse ».

Et puis, « en amont des élections européennes, la majorité des députés craignent qu’une modification des règles n’attire l’attention de leurs électeurs sur un sujet aussi sordide que la corruption ». On ne change pas la culture de l’impunité. À commencer par Ursula von der Leyen, « spécialiste des dérogations aux règles », nous dit-on, elle qui refuse toujours de communiquer les documents qui l’impliquent dans le scandale des vaccins anti-Covid.

Dans le Qatargate, tous les inculpés sont dehors et « quelqu’un devra rendre des comptes pour tout ce que nous avons enduré », ose dire Éva Kaïlí. S’il est vrai que « le Qatargate fait vaciller l’institution », dit Nicholas Aiossa, cette institution « continue à ignorer cette menace en n’adoptant pas les réformes nécessaires ». Alors il craint que « le changement ne se produise après un nouveau scandale, ou parce que les citoyens voteront pour le changement, mais peut-être pas comme les députés européens le souhaiteraient… »

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

31 commentaires

  1. tout le monde sait que le Parlement Européen est pourri jusqu’à la moelle par les lobbyistes et un certain pays soit disant ami : les USA !!

  2. regardez l’état de la Belgique.
    il faut voter et bien voter pour en finir avec ces corrompus et éviter le chaos.

  3. Voter en masse Asselineau ! Il commencera par nettoyer les écuries françaises et proposera le seul vrai référendum qui vaille Frexit or not Frexit. Ainsi la France aura le choix entre quitter l’UE et l’OTAN et retrouver son identité ou poursuivre sa dilution dans ce lisier technocratique bruxellois.

  4. Un bon coup de pied dans la fourmilière serait le bienvenu afin de reconstruire une Europe intelligente et non idéologique qui ne se laisserait pas manipuler par les usa et dont chaque état conserverait sa souveraineté pour pouvoir lutter indépendamment contre certains fléaux actuels de société et ceci afin que tous les pays de cette Europe puissent bénéficier du résultat.

  5. Cette EU est gangrenée par tous les lobbies qui veulent la disparition des nations, la disparition de notre culture, la disparition de la religion chrétienne, la disparition de la famille, la disparition de l’école du savoir et toutes les autres disparitions que ces députés corrompus ont dans leur bagages.
    Cette EU est devenue un conglomérat de technocrates qui ne pensent qu’à interdire à tour de bras, histoire de bâtir un mur protecteur pour dissimuler leurs malversations !
    Alors une chose est certaine : il faut se mobiliser en masse pour renverser la table en votant pour éliminer ces parasites…

  6. Protéger les élections européennes ou les protéger eux . Combien de membres corrompus au sein de cette institution . Un grand coup de pied dans cette fourmillière s’impose . Tous aux urnes pour reprendre le contrôle de l’UE et punir comme il se doit ces brigands .

    • Quand la tête est pourrie difficile d’enrayer le processus, la ursula en est l’exemple parfait qui refuse de donner ses échanges avec le pdg de Pfizer à combien de millions ?

  7. L’UE c’est comme si un berger recueillait un jeune loup dans sa bergerie … Qu’il le nourrissait avec du mouton ! … Qu’il aille chercher plusieurs louves car il est « tenu » d’être humaniste » … Qu’il faciliterait sa reproduction à outrance … Qu’il leurs permettent de manger les « naissants » comme les vieilles brebis sans aucun risque de sanction … Et en même temps, il parque ses brebis sur une plage ou dans un désert car il se doit de protéger LA Nature des gazs émis par le troupeau ! …

    Vive la « macronie-pour-les-brebis » ? ! … ou pas ! … Rendez-vous le 9 juin dans les bureaux de votes pour « sortir le karcher démocratique » : le bulletin de vote ! … Il ne restera plus rien de la France si rien ne change ! …

  8. Quand les Eurodéputés disent : il faut protéger les élections Européennes, nous devons comprendre qu’ils souhaitent avant tout se protéger de voir éclater leur corruption. Aussi, les élections de juin prochain sont primordiales pour nettoyer les écuries.

  9. Pas d’illusion à se faire, je serai étonné que la majorité bascule sur la droite, les électeurs ne croient même plus en ceux qui seraient de leur bord. Regardez , les écoterroristes qui pèsent 7% aux élections européennes et qui ont pris de grandes villes où ils saccagent tout.

  10. Les institutions de l’U.E. sont tellement complexes et opaques, sans le moindre contrôle, que toutes les malversations peuvent s’y développer n toute tranquillité. Il est grand temps de démolir tout ça, de remettre tout à plat, et de reconstruire sur des bases totalement nouvelles une Europe d’entraide entre des nations restant pleinement souveraines, et qui chacune reste libre de sa propre législation.

  11. Il faut un véritable big bang le 9 juin! Il en va de notre survie. Surtout il faut aller voter et bien voter pour mettre hors d’état de nuire tous ces traîtres qui nous mènent à la catastrophe.. Ils se remplissent les poches en donnant des leçons alors qu’ils sont des nantis ivres d’idéologie et de suffisance guidés uniquement par leur intérêt personnel. Mais comment peuvent-ils avoir encore des électeurs ?

  12. Ingérence étrangère dérangeante ? En plus de celles qui sont déjà en place ET depuis le début ?!…

  13. Y aura-t-il assez de places dans les prisons européennes pour emprisonner tous ces corrompus et traitres à leurs peuples ? Il faut détruire l’U.E, dont le programme est la disparition des peuples et des nations au profits d’autres puissances

  14. Une institution gangrèné par les islamistes.

    Pour le port du voile , et les subventions aux associations des frères musulmans.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois