Interdiction de stationner à Orléans : la mairie veut-elle séduire les écolos ?

rue de la Gare

À Orléans (Loiret), le stationnement dans le quartier de la gare est devenu un véritable sujet de discorde entre la mairie et les habitants de cette zone.

La mairie a décidé de changer son fusil d’épaule : dans cette rue, depuis une vingtaine d’années, selon les dires d’un riverain, une tolérance était accordée aux habitants de la voie pour stationner leur véhicule sur le trottoir. Or, en septembre 2024, les riverains ont reçu dans leur boîte aux lettres un courrier intitulé « Infos riverains ». Son contenu est clair : cette tolérance est terminée. Les raisons de ce revirement : la sécurité des piétons, particulièrement celle des enfants et des personnes en situation de handicap, ainsi que le bon fonctionnement du tram qui arpente cet axe.

Sur le papier, les arguments évoqués sont louables. Mais l’un des habitants du quartier, vivant à Orléans depuis quinze ans et responsable du Collectif des habitants de la rue de la gare qui s’oppose à cette décision de la mairie, conteste la véracité des justifications données par la mairie auprès de BV. Ce collectif a lancé une pétition rassemblant plus de cent signatures. En effet, le trottoir mesure plus de quatre mètres de large, ce qui laisse aux piétons l’espace nécessaire pour circuler, même si une voiture est garée sur ce même trottoir. Ce riverain affirme qu’aucun aménagement de la voirie réduisant le trottoir n’est intervenu entre-temps, rendant cette décision incompréhensible.

« Vous allez foutre en l'air le quartier »

Une série d’échanges a eu lieu entre la mairie et ce collectif. La collectivité a prévenu que les contrôles seraient fréquents, sanctionnant les véhicules stationnés. Les membres du collectifs ont demandé une réunion. Selon le porte-parole du collectif, cette réunion s’est « mal passée », la mairie les « a pris de haut », ne tenant pas compte de leurs arguments contraires. Le collectif a proposé des solutions, balayées d’un revers de main par la mairie, qui les jugeait trop coûteuses ; ce que contestent les habitants de la rue : « Un marquage au sol [il s'agit de leur proposition, NDLR] n’est pas hors de prix. »

À la mi-février, les riverains ont reçu un second courrier actant la fin de la tolérance de stationnement au 24 février au soir. Et pour cause : depuis le mois de septembre, mois de l'annonce de la mesure et les contestations des habitants du quartier, les sanctions annoncées avaient été suspendues. Pourtant, selon un habitant de l’axe, la rue n’est pas très passante ; cette décision serait donc, selon lui, dénuée de sens. Il déplore également que la mairie signe et persiste, sans prendre en considération la réalité du terrain décrite par les habitants : « C’est assez autocratique », témoigne-t-il.

Selon le collectif, cette mesure signe la mort de ce quartier : les commerces indépendants attireront moins de clients pour cause d’absence de place de parking à proximité. Cette décision impacte également les personnes âgées : les aides à domicile et les visites vont être beaucoup plus compliquées. Cette décision pénalise également les familles : « Vous allez foutre en l’air un quartier », s’insurge le porte-parole du collectif d’opposition.

Auprès de BV, ce porte-parole cherche une raison plausible à cette mesure qui lui semble, si ce n’est absurde, au moins infondée. Il suppose, sans toutefois en avoir la certitude : « Les élections municipales approchent et Orléans va passer en zone à faibles émissions. Sont-ils en train de draguer les écolos pour obtenir quelques voix supplémentaires ? Peut-être que le maire Serge Grouard cherche à assurer ses arrières grâce aux écolos. » La mairie, contactée par nos soins n’a pas donné suite, pour l'instant.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Attitude difficilement compréhensible chez Grouard !
    Son principal concurrent est un écolo. Il veut ratisser sur leurs platebandes, mais en cas de duel final les écolos voteront pour le candidat qui s’affiche clairement…
    Je ne vois pas l’intérêt de se mettre à dos son propre électorat, à moins qu’il ne veuille donner un avant-goût de ce que serait la ville aux mains des verts ?
    Bref, pas très clair ces gesticulations !
    Chaque matin où je lis les infos des faits divers des grandes villes ou des turpitudes politiques, je me réjouis d’habiter à la campagne…

  2. Pourquoi ne pas interdire carrément les usines produisant des voitures ? Soyons clairs, l’emploi ne semble plus avoir aucune importance pour ce gouvernement qui donne le pouvoir à l’Arcom +cet organisme sans aucun pouvoir judiciaire ?) de supprimer 400 emplois, il pourrait aussi bientôt autoriser les écolos à supprimer les emplois qui ne leur plaisent pas. Que tous ces traîtres arrêtent donc toutes leurs actions engagées, soit disant pour notre bien, et qui détruisent notre pays et notre civilisation.

  3. N’oublions pas que nous vivons dans un pays dont le président a eu « très envie d’emmerder (certains) Français ». Ne nous étonnons donc pas que ce principe se retrouve dans toutes le strates de ceux qui ont ne serait-ce qu’un tout petit pouvoir de le faire. Comme ça, juste parce que tel est leur bon plaisir.

  4. Les voitures électriques.. au fait personne ne remarquent qu’elles sont tous geolocalisables et que à distance on peut les stopper.. ( le même système qui permet la mise à jour de leur ordinateur peut aussi être utiliser pour ( du site de l entreprise) bloquer tout le système..

  5. Les écolos sont bizarres.
    Les voitures électriques en ville , commencent a émerger.
    Silencieuses et non polluantes.
    Donc elle devraient plaire a ces écolos.
    On pourrait aménager ces places de trottoir avec des bornes de chargement.
    Pour inciter a s’équiper

    • La promotion des véhicules électrique par les écologistes est un leurre , leur but est la disparition et l’interdiction de possession de tout moyens de déplacement personnel de type automobile pour la population, seul le vélo et les moyens de transport en commun a grâce pour eux.
      La chine ce développe alors que la France régresse inexorablement sous la poussée des idéos écolo-communiste.

      • Nos « élites » ne comprennent pas qu’une société dynamique et compétitive ne peut exister que si les entraves à la circulation des capitaux et des personnes sont minimales ou inexistantes.
        – les personnes : on rend de plus en plus difficile l’accès aux moyens de transport individuels dans un pays où les transports en commun sont rares et contrôlés par la CGT. Permis de conduire, motos, voitures deviennent hors de prix et très lents à obtenir.
        Des postes proposés par l’industrie restent vacants, parce que l’usine est trop loin, ou que l’horaire n’est pas compatible avec les transports en commun disponibles.
        – les capitaux : le cash disparait pour fliquer tout le monde avec des moyens de paiement electroniques. Interdit de payer en cash au delà de 1000 euros, des limites ridicules dans les ATMs, des banquiers réticents « C’est pourquoi faire ? ».
        Notre société se sclérose et s’immobilise, parce que plus rien ne circule.

      • Foutaise la voiture électrique, je dois me déplacer prochainement, c’est incontournable, de l’ouest vers Roissy Charles De Gaulle aller retour dans un temps au plus court, pour plusieurs personnes chacune avec leurs bagages, aller faire çà en voiture électrique et mon cas est loin d’être unique. Pensez a un voyageur de commerce ou autre sans cesse sur la route.

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