Interdiction du voile : J.-F. Copé, élu depuis 25 ans, se désole de l’inaction des élus

« Trop tard » est, selon le général MacArthur, le mot qui résume toutes les défaites.
Capture d'écran
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Jean-François Copé était l’invité du Grand Rendez-vous, sur CNews. Le maire de Meaux a été interrogé par Mathieu Bock-Côté sur l’interdiction éventuelle du voile dans l’espace public. Sa réponse tient en un mot : lunaire. « Il fallait poser cette question il y a vingt-cinq ans. » « C’est un fait qui est aujourd’hui tellement banalisé que c’est trop tard. » Il y a deux volets dans cette assertion, et ils sont aussi scandaleux l’un que l’autre.

D’abord, la capitulation. « Trop tard » est, selon le général MacArthur, le mot qui résume toutes les défaites. On ne saurait mieux dire, dans le cas des renoncements successifs des pouvoirs publics, tétanisés par la peur d’être taxés de racisme (comme si l’islam était une race) ou d’islamophobie (comme si les Turcs sous Kemal ou les Iraniens avant Khomeyni n’avaient pas été musulmans). Depuis l’affaire du voile de Creil, les gouvernements successifs mettent la poussière sous le tapis ; et d’atermoiements en capitulations, le voile islamique devient anodin dans les esprits, voire majoritaire, dans les villes de France. On a même entendu certains politiciens comparer le voile islamique au « voile catholique » - ce fichu que portaient nos grands-mères et dont l’absence n’a jamais valu condamnation à mort, contrairement à ce qui se pratique encore aujourd’hui en Iran, parmi tant d’autres pays.

Inutile et défaitiste

À cette capitulation s’ajoute une invraisemblable hypocrisie. Jean-François Copé est maire de Meaux depuis 1995 et a été député au cours de trois mandats. Il a été ministre, pour la première fois, en 2002. Cela fait donc trente ans qu’il aurait pu « poser cette question » du port du voile, avec des caisses de résonance de haut niveau, jusque dans l’Hémicycle. Que ne l’a-t-il fait, au lieu de déplorer aujourd’hui l’inaction des pouvoirs publics ? Au lieu de cela, M. Copé a préféré rêver qu’il avait un destin. Auteur de livres politiques, tenant d’une droite « dure », mais en paroles uniquement, il n’a pas pris une seule décision en vue de lutter contre l’islamisation progressive du pays. Il a préféré perdre toutes les élections internes qui avaient pour but de faire de lui un présidentiable. Alors, oui, aujourd’hui, forcément, c’est trop tard – pense-t-il avec une forme de bienheureux renoncement.

En face de lui, le personnel politique du RN et de LFI se saisit pourtant du sujet. M. Copé dit, au cours du même entretien télévisé, que le port de la kippa dans l’espace public ne doit pas être un problème. Du côté des mélenchonistes, on n’a pas la même passivité : loin du discours performatif, on assimile volontiers tous les Français juifs à des sionistes, et leur vie, dans des banlieues jadis multiculturelles (à Sarcelles, par exemple), n’est guère enviable. Au RN, on propose depuis bien longtemps de se battre contre cette invasion progressive, culturelle comme démographique. Seulement, il y a un hic : Jean-François Copé, comme Xavier Bertrand et beaucoup d’autres ratés « de la droite et du centre », a toujours considéré que Marine Le Pen était son adversaire prioritaire. On choisit ses combats, chez les Républicains. Les petites filles voilées, c’est oui, c’est trop tard, c’est comme ça.

Jean-François Copé devrait retourner dans le bienfaisant anonymat dont CNews n’aurait jamais dû le tirer. En des temps aussi troublés, personne n’a besoin de ce genre de discours aussi inutiles que défaitistes.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

94 commentaires

  1. S’il est trop tard je me demande bien ce qu’il a à dire sur ce sujet ,d’autre part je rejoins d’autres commentaires, il fait partie de ceux qui pouvaient agir contre le port du voile,et contre l’islamisation de notre pays .
    Comment peut-il encore occuper des fonctions officielles, comment des Français peuvent-ils encore voter pour ce genre d’individu ?

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