Interdire les changements de sexe des mineurs : des sénateurs LR montent au créneau

« Il faut tout interdire pour les mineurs », plaide Jacqueline Eustache-Brinio (LR), à l'origine du rapport.
dysphorie du genre transgenre

« Je veux qu’on arrive à légiférer. » Après six mois de travail et 35 heures d’auditions, Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice (LR) du Val-d'Oise, vient de remettre avec plusieurs collègues un long rapport sur « la transidentification des mineurs ». Contactée par BV, l’élue du Val-d’Oise espère déposer avant l’été une proposition de loi visant à interdire les traitements et opérations de changement de sexe pour les enfants et les adolescents.

Un phénomène en explosion

« La première alerte a été pour moi la circulaire Blanquer [intitulée « Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire », cette circulaire de 2021 permet notamment aux enfants d’effectuer une « transition sociale » à l’école, NDLR]. L’école a commencé à être concernée par ces questions et l'État à être infiltré par les transactivistes. Je me suis dit qu’il y avait un sujet sur lequel on devait travailler rapidement. J’en ai parlé à Bruno Retailleau [président des LR au Sénat, NDLR] et il m’a confié le dossier. »

Dans les semaines qui suivent, Jacqueline Eustache-Brinio s’attelle donc à la tâche et organise avec ses collègues une soixantaine d’auditions d’experts français et internationaux (juristes, militants, médecins, scientifiques…) sur la question de la « transidentification » des mineurs. Rapidement, la sénatrice constate, malgré l’absence de données précises sur la situation française, « une hausse croissante des demandes de changement de sexe chez les enfants et adolescents ». Outre un « triplement des séjours hospitaliers pour "transsexualisme » entre 2011 et 2020, le rapport, que BV a pu se procurer, souligne également une augmentation continue du nombre de praticiens spécialisés dans les chirurgies « d’affirmation de genre ». « En 2002, il y avait quatre chirurgiens qui faisaient des vaginoplasties sur des majeurs en France. Ils sont trente, aujourd’hui », et les listes d’attentes s’allongent, résume le rapport.

Face à cette explosion qui concerne également les mineurs, les sénateurs s’interrogent. Pour Jacqueline Eustache-Brinio, « la mode joue pour beaucoup » dans la hausse du phénomène des enfants transgenres. Un sentiment partagé par un professeur de médecine espagnol, cité dans le rapport, qui constate « une augmentation exponentielle des adolescents qui prétendent être trans, beaucoup pour la mode car ils ne le sont pas. Dans notre unité d’hospitalisation, si nous avions habituellement un ou deux adolescents qui se disaient trans par année, maintenant 15 %, soit 20 % des personnes admises, le disent. Ce chiffre ne correspond pas à la réalité. » Les associations militantes, entendues dans le cadre de ce rapport, refusent pour leur part d’y voir un phénomène de mode. Pour elles, la libération de la parole et des mœurs expliquerait davantage l’augmentation des demandes de changement de sexe.

Interdire les bloqueurs de puberté

Au-delà des causes de l’explosion du phénomène qui demeurent en débat, les sénateurs s’attardent davantage sur la réponse que la médecine apporte à ces jeunes qui réclament un changement de sexe. « Le diagnostic de "dysphorie de genre", tel que façonné […] semble accélérer le parcours de nombreux adolescents en détresse pubertaire vers une transition médicale, au motif que leur ressenti a valeur de diagnostic, peu important les éventuelles comorbidités, l’influence des réseaux sociaux ou encore celle des pairs », dénoncent les rédacteurs du rapport. En effet, malgré le vif débat qui divise la communauté scientifique sur les effets d’une telle transition médicale, les médecins peuvent prescrire à leurs jeunes patients des traitements d’hormonaux, des bloqueurs de puberté voire, à partir de 16 ans, des opérations de changement de sexe (mammectomie, par exemple). Un protocole fondé sur les préconisations du Dutch Protocol, « publié en 2006 » dont les bases scientifiques peuvent sembler faibles. « Financé par le laboratoire Ferring Pharmaceuticals (qui produit un bloqueur de puberté) », l’étude ne portait que sur « 54 patients », alerte ainsi le rapport. À cela s’ajoutent les interrogations sur les possibles effets secondaires irréversibles de tels traitements.

Face à toutes ces incertitudes, « dans cinq pays européens, des médecins spécialisés dans le domaine de la transidentité chez les mineurs ont tiré la sonnette d’alarme au vu des résultats cliniques des traitements prodigués ». L’Angleterre, notamment, vient par exemple de mettre fin aux prescriptions des bloqueurs de puberté pour les mineurs. À l’image de ces nombreux pays qui reviennent sur leur accompagnement des mineurs qui demandent à changer de sexe, Jacqueline Eustache-Brinio préconise tout d’abord de revoir l’approche médicale de ces enfants. Plutôt que proposer dès le plus jeune âge un accompagnement vers la transition, elle propose d’imposer l’évaluation des mineurs par des équipes pédopsychiatriques afin de déceler les troubles psychiques (dépression, traumatisme post-violences sexuelles, autisme…) qui bien souvent se cachent derrière une demande de transition.

Les sénateurs LR proposent par ailleurs quatorze autres mesures visant à mieux prendre en charge ces enfants. Des mesures autant administratives (respect de l’état civil de l’enfant, protection des espaces non mixtes, abrogation de la circulaire Blanquer) que médicales. Et notamment l’interdiction des bloqueurs de puberté, des hormones croisées ou encore de la chirurgie de réassignation de sexe pour tous les mineurs. « L’objectif est de tout interdire pour les mineurs », conclut Jacqueline Eustache-Brinio, qui nous affirme ne pas craindre la résistance des militants transactivistes.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Il est effectivement temps d’arrêter les conneries. Il n’y a que 2 sexes. Tant que la terre tournera, il en sera de même.

  2. En Grande-Bretagne (pas en Angleterre) le « scandal Tavistock » aurait sûrement pu ; car d’après l’article il ne semble pas que ce soit le cas ; faire l’objet d’une étude qui fait foi.
    Le phénomène de mode est évidemment le plus gros problème, le wokisme encouragé par tout ce qui se fait de mieux en gauchie médiatique et politique, est responsable, car il encourage une manifestation du soi complètement déformé.
    Aucfinal, tout ceci conduira, comme le « scandal Tavistock » l’a prouvé, par des séries, au mieux de regrets plus ou moins assumés à l’âge adulte, au pire à un nombre de suicides considérable, aussi bien chez les « patients » que chez leurs parents.
    C’est inéluctable et on peut compter sur la gauche dans son ensemble pour aller doit dans le mur !

  3. Commençons par arrêter de rembourser les traitements et les opérations par la Sécu ( 30 000 euros au minimum ), ça va en calmer quelques uns.

    • Il distribue des milliards à l Ukraine, ils soignent gratos les immigrés qui n ont jamais cotisés, qui ont de fausses cartes vitales, et ils vont pus soigner le français de souche qui est a 100% suite à une grave maladie, quand est ce que l’on va se révolter

  4. Tous ces actes et traitements médicaux sont pris en charge par la Sécurité Sociale. Mais l’homéopathie et les médecines douces non. Pourtant les coûts sont incomparables. Vous avez dit économies Monsieur Lemaire ? On va vous en trouver des économies. Et qu’adviendra t-il de toutes ces victimes de médecins criminels le jour où ils s’apercevront qu’ils se sont trompés ? La Sécurité Sociale, c’est à dire nous, paiera aussi les conséquences, durant toute la vie de ces malheureuses victimes . Arrêtez de rembourser tous ces actes médicaux et vous verrez qu’il y aura moins de clients. Pendant ce temps occupez vous plutôt des vrais malades, entre autres ceux qui meurent dans les couloirs des urgences faute de soins.

  5. L’école publique est devenue un lieu toxique pour les enfants. Au lieu de leur enseigner les matières indispensables pour pouvoir progresser dans la vie, on perturbe leurs cerveaux juvénile avec des théories du genre qui ne sont que des délires woke. Il faut bien sur légiférer pour interdire ça.

  6. Le monde est fou , mercantile et court à sa perte … idées de visses de riches désœuvrés et inoccupés…peu de changements de sexe en Chine, Bangladesh ou au Pakistan où les adolescents sont déjà en train de se tuer au travail dans des usines !!!!

  7. De plus en plus on touche à l’horreur. Les premiers qui nous expliquent que les mineurs ne sont pas apte au discernement, émettent l’idée de légiférer sur le changement de sexe pour des enfants même contre l’avis de leur patents. A leur age ils sont facilement à convaincre en milieu scolaire et quelques dizaines d’années le regretteront ils pas mais trop tard. Mutilation strictement interdite tout comme l’excision.

  8. Quiconque a eu des enfants sait la fragilité des adolescents : il faut les protéger par tous les moyens de cette idéologie transgenre dont les dégâts sur la santé sont irréversibles

  9. Un réveil tardif… donc des motivations à interpréter..
    Désolé, mais je n’ai confiance ni en un médecin des labos, ni en des politiques des labos..

  10. Franchement est-ce que vous vous rendez compte à quel point nous en sommes arrivé ? Faire une loi pour une lubie ! Il faudrait passer par les armes les personnes qui n’ont rien à faire que de mettre ces idées dans la tête des gens. Ou les remettre au travail !

  11. Ils ne savent plus quoi inventer pour détruire notre civilisation jusqu’à s’en prendre aux enfants. Dan une société digne de ce nom, les enfants sont sacrés, personne ne doit s’autoriser à y toucher. Ils sont en train de détruire les plus belles années de la vie, l’enfance avec toute son innocence. ces gens là pour moi sont des monstres, rien de plus.

  12. Il est plus que temps !
    Malheureusement dans peu de temps nous assisterons à une vague de suicides de jeunes gens ayant eu recours à ce genre d’interventions.

  13. Il faut que cette loi soit voté et appliqué rapidement .Quand à ces chirurgiens qui ne pensent qu’à se remplir les poches en mutilant des enfants alors qu’ils seraient bien plus utiles à soigner sont la honte de la profession . De plus les parents qui laissent faire sont indignes et paieront pour le mal qu’ils font à leurs petits .

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