Interdire les changements de sexe des mineurs : des sénateurs LR montent au créneau
4 minutes de lecture
« Je veux qu’on arrive à légiférer. » Après six mois de travail et 35 heures d’auditions, Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice (LR) du Val-d'Oise, vient de remettre avec plusieurs collègues un long rapport sur « la transidentification des mineurs ». Contactée par BV, l’élue du Val-d’Oise espère déposer avant l’été une proposition de loi visant à interdire les traitements et opérations de changement de sexe pour les enfants et les adolescents.
Un phénomène en explosion
« La première alerte a été pour moi la circulaire Blanquer [intitulée « Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire », cette circulaire de 2021 permet notamment aux enfants d’effectuer une « transition sociale » à l’école, NDLR]. L’école a commencé à être concernée par ces questions et l'État à être infiltré par les transactivistes. Je me suis dit qu’il y avait un sujet sur lequel on devait travailler rapidement. J’en ai parlé à Bruno Retailleau [président des LR au Sénat, NDLR] et il m’a confié le dossier. »
Dans les semaines qui suivent, Jacqueline Eustache-Brinio s’attelle donc à la tâche et organise avec ses collègues une soixantaine d’auditions d’experts français et internationaux (juristes, militants, médecins, scientifiques…) sur la question de la « transidentification » des mineurs. Rapidement, la sénatrice constate, malgré l’absence de données précises sur la situation française, « une hausse croissante des demandes de changement de sexe chez les enfants et adolescents ». Outre un « triplement des séjours hospitaliers pour "transsexualisme » entre 2011 et 2020, le rapport, que BV a pu se procurer, souligne également une augmentation continue du nombre de praticiens spécialisés dans les chirurgies « d’affirmation de genre ». « En 2002, il y avait quatre chirurgiens qui faisaient des vaginoplasties sur des majeurs en France. Ils sont trente, aujourd’hui », et les listes d’attentes s’allongent, résume le rapport.
Face à cette explosion qui concerne également les mineurs, les sénateurs s’interrogent. Pour Jacqueline Eustache-Brinio, « la mode joue pour beaucoup » dans la hausse du phénomène des enfants transgenres. Un sentiment partagé par un professeur de médecine espagnol, cité dans le rapport, qui constate « une augmentation exponentielle des adolescents qui prétendent être trans, beaucoup pour la mode car ils ne le sont pas. Dans notre unité d’hospitalisation, si nous avions habituellement un ou deux adolescents qui se disaient trans par année, maintenant 15 %, soit 20 % des personnes admises, le disent. Ce chiffre ne correspond pas à la réalité. » Les associations militantes, entendues dans le cadre de ce rapport, refusent pour leur part d’y voir un phénomène de mode. Pour elles, la libération de la parole et des mœurs expliquerait davantage l’augmentation des demandes de changement de sexe.
Interdire les bloqueurs de puberté
Au-delà des causes de l’explosion du phénomène qui demeurent en débat, les sénateurs s’attardent davantage sur la réponse que la médecine apporte à ces jeunes qui réclament un changement de sexe. « Le diagnostic de "dysphorie de genre", tel que façonné […] semble accélérer le parcours de nombreux adolescents en détresse pubertaire vers une transition médicale, au motif que leur ressenti a valeur de diagnostic, peu important les éventuelles comorbidités, l’influence des réseaux sociaux ou encore celle des pairs », dénoncent les rédacteurs du rapport. En effet, malgré le vif débat qui divise la communauté scientifique sur les effets d’une telle transition médicale, les médecins peuvent prescrire à leurs jeunes patients des traitements d’hormonaux, des bloqueurs de puberté voire, à partir de 16 ans, des opérations de changement de sexe (mammectomie, par exemple). Un protocole fondé sur les préconisations du Dutch Protocol, « publié en 2006 » dont les bases scientifiques peuvent sembler faibles. « Financé par le laboratoire Ferring Pharmaceuticals (qui produit un bloqueur de puberté) », l’étude ne portait que sur « 54 patients », alerte ainsi le rapport. À cela s’ajoutent les interrogations sur les possibles effets secondaires irréversibles de tels traitements.
Face à toutes ces incertitudes, « dans cinq pays européens, des médecins spécialisés dans le domaine de la transidentité chez les mineurs ont tiré la sonnette d’alarme au vu des résultats cliniques des traitements prodigués ». L’Angleterre, notamment, vient par exemple de mettre fin aux prescriptions des bloqueurs de puberté pour les mineurs. À l’image de ces nombreux pays qui reviennent sur leur accompagnement des mineurs qui demandent à changer de sexe, Jacqueline Eustache-Brinio préconise tout d’abord de revoir l’approche médicale de ces enfants. Plutôt que proposer dès le plus jeune âge un accompagnement vers la transition, elle propose d’imposer l’évaluation des mineurs par des équipes pédopsychiatriques afin de déceler les troubles psychiques (dépression, traumatisme post-violences sexuelles, autisme…) qui bien souvent se cachent derrière une demande de transition.
Les sénateurs LR proposent par ailleurs quatorze autres mesures visant à mieux prendre en charge ces enfants. Des mesures autant administratives (respect de l’état civil de l’enfant, protection des espaces non mixtes, abrogation de la circulaire Blanquer) que médicales. Et notamment l’interdiction des bloqueurs de puberté, des hormones croisées ou encore de la chirurgie de réassignation de sexe pour tous les mineurs. « L’objectif est de tout interdire pour les mineurs », conclut Jacqueline Eustache-Brinio, qui nous affirme ne pas craindre la résistance des militants transactivistes.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
47 commentaires
Bravo ! Honneur à cette sénatrice ! Il faut soutenir Mme Eustache-Brinio par tous les moyens, même si j’ai des doutes sur le vote du Parlement. Dernièrement, les parlementaires ont voté toutes les nuisances proposées par le gouvernement. Je ne suis pas sûre qu’ils osent s’opposer à ce crime contre les enfants, contrefait en bienfait. Il faut que Reconquête! appuie cette initiative !
Un grand bravo à cette sénatrice madame Jacqueline Eustache-Brinio. Oui, il faut mettre un terme à ce phénomène notamment chez les mineurs. Certes, il peut exister des cas particuliers qui devront être traités, mais ils doivent faire l’objet d’un traitement par des médecins, des vrais et non des personnes qui trahissent le serment d’Hippocrate au seul motif d’argent. Souhaitons grand courage à cette dame, car on voit bien que tout est fait pour museler ce qui osent résister aux mouvements dits progressistes, mais qui dans les faits nous renvoient dans un monde dépourvu d’ humanité.
Dans ce cas là, ce n’est plus le serment d’Hippocrate mais le serment d’Hypocrite.
Qu’il existe des parents qui permettent de telles interventions sur leurs enfants, ça me laisse pantoise. C’est monstrueux.
Bien vu et puis les transgenres sont des personnes qui ne respect rien si vous voulez être une femme et bien habillez vous comme une femme et non avec vos déguisements qui ne ressemble à rien sauf des fo-folle
Habillez vous en femme, mais rappelez vous de la chanson de G.Brassens, » gare au gorille ».
Comme d’habitude, on divise pour régner
ìl faut l’interdire pour les mineurs… comme pour les majeurs. On ne devient pas femme (ou homme), on naît ainsi, n’en déplaise au Castor…
Bien évidemment non seulement il faut interdire cette pratique pour les mineurs mais aussi assortir cette demande des majeurs d’une ou de plusieurs consultations préalables auprès de psychologues et de médecins expliquant toutes les conséquences de ce changement de sexe sur les traitements qu’il faudra suivre à vie et du résultat relatif, on ne changera pas les chromosomes.
Il est bien entendu très bien venu qu’on arrête cette folie des transitions chez les mineurs. Mais il n’en reste pas moins une question majeure à laquelle personne ne répond : comment en sommes-nous arrivés là ?
Vous avez traité de la corrélation entre wokisme, gauchisme et souffrance mentale. A quand le même travail sur les transitions de genre…
Car notre époque souffre d’égocentrisme et de narcissisme exacerbé. Et l’égocentrisme exacerbé amène chacun à revendiquer ce qu’il est, ce qu’il ressent, comme un droit et donc comme une revendication minoritaire légitime.
Exactement. La question est bien « comment en sommes-nous arrivés là ? ». Et jusqu’où irons-nous dans cette vertigineuse décadence ?
Évidemment, il faut interdire les mutilations des adolescents.
Tout acte irréversible concernant les choix personnels et intimes d’un « non adulte » mériterait l’adjectif de « délit », avec des sanctions sévères pour entrave au développement de l’enfant. On se demande dans ce monde actuel où est la notion d’adulte…
Ce délit existe déjà, mais uniquement pour les agressions sexuelles. Il paraît qu’une mutilation sexuelle ne serait pas une agression…
Dans ce monde de dingues…comment s’y reconnaître ..arrêtons les remboursements ..pour ce genre d’intervention …c’est abominable .
Entièrement d’accord avec vous, interdiction d’opérer les ados et surtout pour les majeurs aucun remboursement il payent de leurs poches.
Une loi qui risque, hélas, de ne pas passer, car elle est basée sur le bon sens … Les hormones commencent à remuer les pré-adolescents vers 11-12 ans … et bien ca leur donnera 6 ans pour réfléchir à l’utilité de se mutiler ! Et dans la foulée, il serait souhaitable d’interdire ces interventions par des assocs LGBT dans les écoles pour banaliser le changement de sexe. Et ca fera faire des économies à la Secu; quand je pense qu’une paire de lunettes est remboursée 7 euros, alors que cette boucherie est intégralement remboursée …
Pour moi le remboursement a été de 0.9 ct.
Qu’est-ce que serait notre société si elle ne savait même pas protéger ses enfants ?
On ne peut que constater que notre société, malheureusement, ne protège plus les enfants. On interdit la fessée qui pouvait remettre les idées en place, mais on permet pour ne pas dire encourage la mutilation des enfants. J’ai parait-il reçu ma première fessée à 18 mois ( c’était la troisième fois que je me roulais par terre à la moindre contrariété), et même à cet âge là, j’ai très bien compris car je n’ai jamais recommencé. J’avais des parents aimants et aimés qui n’avaient rien de bourreaux, mais étaient conscients de leur rôle.
Il faut une loi pour interdire le changement de sexe.
Tout de suite il faut arrêter de rembourser les frais de ces opérations .
C’est une évidence sauf en cas de malformation, ce qui parait-il, est rarissime.
Le bon sens commence à reprendre ses droits sur l’idéologie. Voyons y une note d’espoir pour notre pauvre société bien malade…
Notre société devient folle !