Intervention militaire en Ukraine : la Macronie plus va-t-en-guerre que jamais

49 % des macronistes, contre 31 % de l'ensemble des Français, sont favorables à une intervention militaire.
Capture d'écran LCP
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La France va-t-elle envoyer des troupes en Ukraine ? Une question lancinante depuis des mois qui revient au premier plan alors que le conflit russo-ukrainien, sur fond d’arrivée aux affaires de Donald Trump, le 20 janvier prochain, s’intensifie. À cette question, lors d’une interview donnée à la BBC, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui venait de rencontrer son homologue britannique, répondait, la semaine dernière : « Nous n’écartons aucune option. » En clair, la France n’exclut pas d’envoyer des troupes au sol. Une prise de position qui n’est pas nouvelle – on se souvient de la déclaration, en février, dernier d’Emmanuel Macron qui avait pris à contre-pied nos alliés – mais qui prend un tour particulier, aujourd’hui.

Mais au fait, qu’en pensent les Français ? Selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, publié ce 28 novembre, la majorité des Français est opposée à ce que « la France intervienne militairement pour défendre l’Ukraine ». 68 % ! Certes, depuis que la guerre existe, c’est-à-dire depuis toujours, cela se saurait si l’on demandait l’avis des opinions publiques avant de partir au casse-pipe, la fleur au fusil. Néanmoins, on n’imagine pas qu’un pouvoir raisonnable ne tienne pas un minimum compte de son opinion publique. Cela dit, faudrait-il encore qu’il y ait un pouvoir et que ce pouvoir soit raisonnable ! La dissolution, genre « coup d’un soir », décidée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier ne peut pas ne pas nous interpeller sur ce sujet.

Une majorité de Français opposée à une intervention militaire

Déjà en février 2022, alors que la menace d’invasion de l’Ukraine se faisait imminente, les Français, selon le même institut de sondage, étaient défavorables à 70 % à une intervention militaire française. La proximité de ces deux pourcentages (70 % en 2022, 68 % en 2024) montre, finalement, une grande stabilité de l’opinion française sur cette question, alors même que la situation entre 2022 et 2024 a profondément évolué. À l’époque, qui croyait vraiment à une invasion russe ? Aujourd’hui, on sait qu’une guerre particulièrement meurtrière, comparable à celle de 14-18 (la technologie en plus), a bien lieu sur le flanc est de l’Europe. Que traduit ce refus majoritaire et constant des Français d’un engagement, sur le terrain, de nos troupes ? Crainte d’un engrenage qui nous conduirait vers une Troisième Guerre mondiale, mais aussi, à tort ou à raison, que ce conflit n'est pas le leur ? Et ce, en dépit - ou à cause ! - des nombreuses déclarations d'Emmanuel Macron depuis le début du conflit. Peut-être aussi, plus profondément, parce que les Français ont renoncé à l'idée même de faire la guerre. Tant que cela se passait « loin de chez nous, en Afrique », tout allait bien, si l'on peut dire. On connaît cette phrase de Thucydide : « La force de la cité ne réside ni dans les remparts ni dans les vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens »...

Des différences selon les opinions politiques

Quoi qu'il en soit, si cette opposition à une intervention militaire est majoritaire chez nos compatriotes, il convient cependant de la moduler selon le positionnement politique des sondés : ainsi, 84 % des proches du RN s’opposent à l’envoi de troupes, contre 63 % pour les LR, 51 % chez les macronistes, 52 % chez les socialistes, 55 % chez les écolos et 73 % chez les Insoumis. Un positionnement qui a d’ailleurs sensiblement évolué par rapport à février 2022, avant l’invasion russe. À l’époque, LR, RN et Reconquête avaient une position quasi similaire : respectivement 76 %, 78 % et 79 % étaient opposés à une intervention militaire. Il en était de même, à gauche, entre LFI, PS et écolos, opposés respectivement à 61 %, 66 % et 66 %. Les macronistes, eux, étaient alors opposés à 63 %. Le « front » des opinions sur ce sujet s'est donc figé et traduit globalement la partition de la France politique en blocs décidément irréconciliables.

Aujourd’hui, les macronistes – ou, tout du moins, ce qu’il en reste –, avec 49 % d'opinion favorable à une intervention militaire (contre 31 %, seulement, pour l’ensemble de la population), seraient donc plus va-t-en-guerre que le reste des Français ? On notera, d’ailleurs, que les cadres supérieurs plus (CSP+) ne s’opposent qu’à 64 % à l’envoi de troupes, contre 68 % pour l’ensemble de la population. On imagine - cela va sans dire - qu’en cas d’intervention militaire française dans les plaines d’Ukraine, ces braves gens seraient les premiers à encourager leurs enfants à laisser tomber leurs études pour s’engager immédiatement sous nos trois couleurs... et, bien sûr, sous la bannière étoilée de l'Union européenne...

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

128 commentaires

  1.  » À l’époque, qui croyait vraiment à une invasion russe ? »
    Il n’y a aps d’invasion russe, mais une « décolonisation » de certaines régions russophones qui sont sous les bombardements depuis plus de 12 ans!

  2. Même si les Français ne suivent pas avec précision ce qui se passe à l’Est, il sont parfaitement conscient que tout ça pourrait être le résultats des manœuvres Américaines. Quand on a un animal dangereux en face de soi, on ne va pas le titiller. En organisant la destitution du président Ukrainien pro-Russe, démocratiquement élu, pour le remplacer, pour finir, par Zenlenski, en poussant les pays Européens à ne pas respecter les accords de Minsk, en insistant pour que l’Ukraine intègre l’OTAN, les USA on tout fait pour provoquer Poutine. Rappelez-vous qu’en 1962, quand les Russes avaient commencé à implanter des fusées à Cuba, Kennedy était au bord de déclencher une guerre atomique car il ne voulait pas de fusées soviétiques à moins de 500 kms de ses côtes. Pourquoi Poutine devrait-il accepter aujourd’hui des fusées americaines a ses frontières ? D’autant que lui possède des missiles hypersonique multitêtes qui mettent Paris, Londres ou Berlin à 1/4 d’heure de Moscou. C’est bien gentil de faire de la morale, mais dans « le loup et l’agneau » à quoi a servi la morale au mouton ? « La plupart des décisions qui engagent des vies humaines sont prises par des gens qui ne risquent rien… » (Simone Weil).

  3. Il aurait fallu faire ces sondages du temps où existait la conscription. Sùr que 90%, voire plus, auraient été défavorables à l’envoi de troupes « au sol » en Ukraine. Là c’est mitigé et les CSP+ et ceux qui veulent jouer les va-t’en guerre ne risquent pas de quitter leur fauteuil rembourré, prendre casque et musette et aller au casse pipe ! Non ces courageux citoyens sont prêts à sacrifier la vie des soldats … de métier, car c’est les envoyer à la boucherie. N’y a-t-il pas un peu de lâcheté quelque part ? En fait pour Macron, tout petit chéchef des armées et Barrot, muet sur le sujet, c’est l’antienne bien connue : Armons nous et …. partez !!

  4. C’est facile de jouer au petit soldat et vouloir envoyer des troupes pour satisfaire son appétit belliqueux à deux balles,car je suis persuadé que si on envoyait notre président combattre comme un simple troupier,je suis certain qu’au premier coup de feu ou à la première explosion il irait se terrer dans un trou.Et oui, c’est tellement facile quand c’est les autres qui risquent leur vie.

    • C’est reconnu , ce petit président est un pleutre, il a peur des banlieues, peur des gilets jaunes (qui se souvient des manifestants qui couraient derrière sa voiture) peur des gauchistes, même peur de son ombre ! Il n’aime pas les Français et voudrait les envoyer comme chair à canon à la guerre qui ne nous concerne pas. J’espère que l’Armée refusera de s’y engager. Quant à ces généraux de salon présents sur les plateaux, qu’ils retournent cultiver leur jardin et surtout qu’ils se taisent (je reste polie) et surtout je ne comprends pas que les peuples sont prêts à obéir aux présidents séniles, immatures ou inconséquents !
      Ce président me répugne ainsi que son ministre des AF

  5. Paris, Lyon, Marseille, bordeaux, Toulouse et Lille rayés de la carte par des missiles nucléaires, le scénario apocalyptique se rapproche dangereusement. Quand ceux-là sont aux commandes il devient de plus en plus probable.

  6. 49 % des macronistes, et 31 % de l’ensemble des Français, seraient favorables à une guerre totalement inutile entre puissances atomiques, aboutissant à l’horreur absolue (vous imaginez une bombe atomique sur Paris ?) avec des millions (des centaines de millions ?) de morts et la destruction des nations ?
    J’en doute…

  7. Lamentable. Personne ne dit que les grands capitaux américains auraient acheté 50% des terres agricoles ukrainiennes et qu’on nous demande de défendre ces grands capitaux américains qui inondent l’Europe de denrées au rabais pour mieux tuer notre agriculture. Tous les produits phytos interdits chez nous ont été épandus là bas et les stocks qui auraient dus être détruits ont été envoyés là bas. C’est mieux pour la planète!!!

    • « Personne ne dit… » Personne, c’est très réducteur. Considérer que les média subventionnés, ceux qui ne parlent jamais de ça, sont les seuls à faire l’information et qu’en dehors d’eux, il n’y a rien, est une perception datée de la manière dont de plus en plus de gens s’intéressent à l’actualité. Pour s’en convaincre, il suffit de constater le succès populaire que rencontrent des personnalités sur lesquelles la presse subventionnée s’acharne avec constance et sans grand souci de la réalité.

    • Et oui , les français sont gouvernés par des timbrés ,si on considère aussi l’état dans lequel ils ont mis la France et non pas uniquement de cette obsession de vouloir faire la guerre contre la Russie .Mais peut être qu’ils ne sont pas si fou ,mais au contraire , sont comme les collabos de la dernière guerre qui suivaient aveuglément ceux auxquels ils étaient soumis . Quand les français vont ils se réveiller ? Est ce qu’ils sont dans un état de somnambulisme ou d’hébétitude?
      Les français se croient hyper informés par des chaines de TV en continu mais sont au contraire les proies d’une propagande jamais connue jusque là .
      Tout le contraire des français avant qui lisaient majoritairement les journaux , ce qui leur permettaient le temps de la réflection .

  8. Avec quelle armée Moncon veut-il partir faire la guerre ? Où sont les blindés ? Nos navires de guerre ? Notre aviation ? Décidément, il doit prendre la porte !

    • Vous avez tout à fait raison, sauf qu’il a été élu et réélu ou laissé réélire, ce qui n’aurait pas du être le cas si nous n’avions pas été des lâches. Quand à penser que macron est nul, je n’en suis pas persuadé, je pense qu’il veut finir de détruire la France au profit de son sponsor les USA et de la mondialisation et si tout se passe selon ses prévisions, être le « gouverneur » du prochain état US, c’est à dire l’europe.

  9. En 1914 ils sont partis en chantant la fleur aux fusils pour quelques semaines, ça a duré 4 ans et des millions de morts. Aujourd’hui il se dit qu’en cas d’invasion la France ne tiendrait pas une semaine. Alors les batailles de soldats de plombs ou de lycée, monsieur Macron n’ont rien à voir avec la réalité. Vous voulez vous battre rejoignez ZELYNSKY votre grand ami et endossez l’uniforme qui vous va si bien.

  10. Les US souhaitent se désengager de l’Ukraine, il faut trouver un nouveau va-t-en guerre, et notre Président aux poches vides se dit volontaire.

  11. Nous sommes bien lotis avec ce ministre des affaires étrangères dont le seul titre de gloire est d’être le fils de son père et dont la seule raison pour occuper ce poste est d’être une courroie de transmission de l’Elysée.

  12. Ces politiciens va-t-en-guerre faute de savoir et vouloir résoudre les problèmes économiques et sociaux que leur politique laxiste ont engendrés sont capables d’engager le pays dans ce conflit pour effacer leur incurie. Mais à quoi servent sénateurs et députés, la majorité sont-ils bons à rien, les autres prêts à tout !?

  13. 49% et 31% ??? mais ces gens sont fous !!!
    Ceux qui sont pour la boucherie, je les enverrais en première ligne pour qu’ils voient ce que c’est
    En plus dans une guerre qui n’est pas la notre.

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