Interview de Macron : chapeau, l’artiste !

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Ne reculant devant aucun sacrifice pour le lectorat de Boulevard Voltaire, j'ai vu, ce mercredi soir, « L'Événement », l'émission de France 2, premier numéro d'une série d'interviews politiques. À tout seigneur tout honneur, cette première était consacrée à un entretien avec Emmanuel Macron. En deux parties, nous précise-t-on : la seconde sera diffusée dans deux semaines.

Le thème choisi était « le monde en crise ». Ukraine, carburant, Iran, Arménie, climat : le Président a fait le job, à sa manière, c'est-à-dire avec pédagogie, mais en oubliant systématiquement plusieurs points importants. Sur l'Ukraine, nous allons continuer à armer le régime de Zelensky, tout en nous tenant loin de l'escalade, afin de ne pas devenir cobelligérants. Nous allons également continuer à livrer des canons, et quand il n'y en aura plus, ma foi, on se débrouillera. La coalition montée par la Russie et la Biélorussie arrache au Président une formule : le président biélorusse, dit-il, se prépare à mener une guerre « contre l'avis d'une bonne partie de son peuple ». Je ne me souviens pas qu'on nous ait demandé le nôtre.

Sur le carburant, lié au contexte, évidemment, comme les pénuries d'huile et de moutarde, par exemple, la France s'en tire bien. Comme sur les prix de l'énergie, d'ailleurs. Les graphiques le prouvent. Le reste, y compris la disparition de l'État dans les stations-service de banlieue, relève probablement du ressenti. Le Président souhaite la poursuite du dialogue social mais veut réquisitionner les salariés. En même temps.

Sur l'Arménie, ma foi, malgré les mises en garde de Sylvain Tesson, Emmanuel Macron estime avoir fait ce qu'il fallait : n'a-t-il pas reçu les chefs d'État arménien et azerbaïdjanais à Paris pour leur dire de faire la paix ? Et puis, on ne va quand même pas livrer des canons à l'Arménie. Ce n'est pas pareil.

Sur l'Iran, un petit mot sur l'universalité de la laïcité, preuve que les sorties de la gauche sur l'aveuglement occidental sont parfois vraies. Aveuglement double, d'ailleurs, puisque le Président se garde bien d'émettre un avis sur le port du voile en France.

Un détour par la récitation du catéchisme sur le climat et son urgence... et surtout, incidemment, de lourds appels du pied à une gouvernance européenne. On sait qu'Emmanuel Macron hésiterait entre le « coup de Medvedev », c'est-à-dire se représenter en 2032 après avoir trouvé un homme de paille pour l'intérim (la Russie a parfois du bon), et briguer la présidence d'hypothétiques États-Unis d'Europe. Avance-t-il ses pions ? Peut-être.

Au bilan, un numéro de voltige déjà vu mille fois, mais qui contient - une fois n'est pas coutume - une leçon macronienne pleine de sagesse : les Français, dit-il, attendent tout du chef de l'État. Il n'a pas dit ça comme ça, mais en creux, cela veut un peut dire ça : « Ce n’est pas au président de la République de faire les négociations d’entreprises », a-t-il dit exactement. C'est pas faux. Comme les Français attendent d'ailleurs beaucoup de l'État tout court. C'est même cela qui les anesthésie et doit les empêcher de se révolter. Et c'est d'ailleurs cela que vise sans doute le Président, en fin de compte, quand il aura vaincu les crises. En effet, son avant-dernière prise de parole définit bien son véritable objectif : financer notre modèle social. Celui-là même dont profitent des centaines de milliers d'étrangers qui arrivent chaque année sur notre sol, et qui maintient les Français pauvres dans un état de dépendance presque végétatif. Chapeau, l'artiste !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

53 commentaires

  1. En effet un virtuose , et en face comme d’habitude un journaliste qui évite aussi les sujets délicats , on évite les sujets dont il ne faut absolument pas parler , une fois le périmètre de l’intervention et des questions fermement définis , on peut parler , en appliquant le principe d’ Edgard Faure : « quand un problème vous dérange , embrouillez le , embrouillez le … »

  2. Macron ferait mieux de faire le ménage dans la maison France au lieu d’aller le faire chez les autres. On ne va pas éteindre le feu chez le voisin quand sa propre maison est en feu.

  3. Cela promet: Macron n’a pas l’intention de quitter le devant de la scène et nous aurons l’occasion de l’entendre à nouveau. On en a l’eau à la bouche .L’humoriste de France Inter avait beau jeu de parler, ce matin, de la salade César avec son lot de foutage de gueule que le Président nous a servi. Je n’écouterai pas plus les interviews suivants que celui-ci. Il n’y a pas de risques que nous ne soyons pas informés abondamment des réelles décisions qui seront prises par notre autocrate national.

  4. Et ce que je comprends de moins en moins, c’est pourquoi et comment encore 20 à 30% de Français le suivent, l’encensent et estiment cet individu qui, sous un couvert d’un « bon genre bien élevé dans la fleur de l’âge  » est la pire des crapules politiques que la France ait jamais connu. Arrogant et imbu de sa petite personne, menteur, beau parleur, menant la destruction de la France à marche forcée, s’affranchissant des avis extérieurs et du parlement, il n’en fait qu’à sa tête et un tiers de la population gobe tout et dit « Amen ».

    • « Et ce que je comprends de moins en moins, c’est pourquoi et comment encore 20 à 30% de Français le suivent, l’encensent et estiment cet individu ». C’est grossièrement le pourcentage des profiteurs du système.

  5. Tout d’abord félicitations pour avoir écouté et regarder ce « personnage ». Moi je n’aurais pas résisté plus de 5 minutes avant de m’endormir !
    « Et puis, on ne va quand même pas livrer des canons à l’Arménie. Ce n’est pas pareil. » Les usa ne l’ont pas demandé !
    « briguer la présidence d’hypothétiques États-Unis d’Europe. Avance-t-il ses pions ? Peut-être. » C’est son rêve depuis toujours.
    Vous oubliez ruiner la France mais cela il est vrai il ne l’a pas dit ! Mais « en même temps  » il le fait !

  6. Lamantable, il ne se rend même pas compte qu’il ne maîtrise plus rien. Son seul refuge, le machin Europe.

    • Je pense que ce qui énerve le plus cet individu, c’est qu’il doit ( encore pour l’instant) s’expliquer et argumenter les décisions qu’il prend de son propre chef . Il doit encore se justifier face à cette plèbe qu’il exècre mais il fait tout pour que très rapidement il ne doive plus se soumettre à cet exercice (on ne peut parler de déshonneur le concernant) du moins exercice avilissant pour lui selon , ses critères forcément

  7. Vous avez Monsieur Florac de par votre profession des obligations auxquelles le simple citoyen que je suis n’est pas soumis = écouter le président Macron …. Je ne l’écoute plus depuis longtemps, son bagout de commercial communicant me désespère .. en fait son action politique se résume à cela car il n’agit pas , il contribue au déclin et á la disparition de la France historique …..

  8. Nous n’avons pas regarder ne voulant pas gâcher la soirée ..ou pour l’entendre annoncer sa guerre et sa préférence ..ie regarder me donne des cauchemars .il devrait rejoindre le clown de Kiev .

  9. Comme de nombreux commentateurs, je n’accepte pas qu’avec mes impôts on puisse fournir des bombes antipersonnelles à fragmentations (interdites dans les traités internationaux!) pour tirer dans les parcs publics, les jardins d’enfants et les villes du Donbass, et financer la haine de L’Ukraine envers les russophones.

    Je ne supporte plus de voir ce monsieur et de l’entendre, et espère tous les jours qu’il démissionnera ou qu’il sera destitué.

  10. En effet un virtuose , et en face comme d’habitude un journaliste qui évite aussi les sujets délicats , on évite les sujets dont il ne faut absolument parler , une fois le périmètre de l’intervention et des questions fermement défini , on peut parler , en appliquant le principe défini par Edgard Faure « ‘quand un problème vous dérange , embrouillez le , embrouillez le … »

  11. Comme d’hab, Macron s’est écouté parler.
    Exercice dans lequel il excelle, mais ne convainc plus.
    Toute cette masquerade devant un parterre complaisant, dont les « professionnels » (?) se sont bien gardés de faire remarquer à leur invité les incongruités dans son texte récité.
    Il est clair que les questions avaient été auparavant adressées à la chaîne par l’Élysée.
    Encore un coup de pub qui ne trompe personne, sauf les auteurs.

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